Paco Buyo : « Florentino Pérez est, avec Santiago Bernabéu, le meilleur président de l’histoire du Real Madrid »

Au début des années 1960, le Real Madrid gardait les cinq premières Coupes d’Europe dans les vitrines du Santiago Bernabéu et cherchait une sixième qui allait arriver en 1966 grâce à l’historique génération des « Yeyés ». Un enfant de Betanzos (La Corogne) rêvait de jouer dans cette équipe considérée déjà comme la meilleure du monde. Ce garçon était Francisco Buyo Sánchez, plus connu sous le nom de Paco Buyo. Quelques années plus tard, le jeune surprenait tout le monde en étant meilleur buteur et meilleur gardien du Ural CF lors d’une même saison en catégorie Infantil.

Aujourd’hui, étant reconnu comme légende du club, il a eu l’amabilité de répondre aux questions du Journal du Real. Le Galicien s’est rappelé avec nostalgie ses années d’attaquant, mais a affirmé qu’il a toujours préféré les cages. « Être gardien me tentait plus qu’être attaquant. Je pense que c’est le poste où j’allais avoir le plus de possibilités par la suite », explique t-il.

Sans aucun doute, Paco Buyo a visé juste dans son pronostic. En tant que portier du Real Madrid, il s’est constitué une carrière sportive que peu de footballeurs ont atteint. Six Liga, deux Coupes d’Espagne, quatre Supercoupes d’Espagne et deux trophées Zamora, complètent son palmarès très enviable.

Le gardien espagnol est arrivé à Madrid en 1986 en provenance du Sevilla F. C., là où il s’était déjà fait un nom entre les meilleurs gardiens d’Espagne. Ce transfert fut pour lui une joie inconditionnelle. « Le Barça me voulait également, mais le rêve que j’avais depuis gamin de jouer pour le Real Madrid était bien trop fort », rappelle t-il.

Une nuit mémorable

Certainement, si vous demandez à un supporter madridista de vous raconter une performance du gardien galicien, la première qui lui viendra en tête sera le retour des huitièmes de finale de la Coupe d’Europe 1986 à Turin, contre la Juventus. Il fut, ce soir-là, l’homme qui permit à Leo Beenhakker et les siens de se qualifier pour les quarts de finale.

« Avec Séville, j’avais eu de belles performances en Coupe de l’UEFA, mais, en Coupe d’Europe, c’était la deuxième confrontation directe que je disputais avec le Real Madrid. On tombe contre la toute-puissante Juve de Bonini, Platini, Laudrup et compagnie. Une très grande équipe », indique t-il. « Un duel très égal qui fut mon premier grand accomplissement en Europe avec le Real Madrid, inoubliable », atteste t-il à propos de sa première grande prouesse européenne en tant que Merengue.

Ces nuits magiques furent disputées par Paco Buyo comme membre du Real Madrid de la « Quinta del Buitre ». Une équipe qui, selon lui, a eu peu de chance dans la plus grande compétition européenne. « Cette équipe méritait de remporter la Coupe d’Europe », affirme t-il, avant d’ajouter « Je crois sincèrement que si nous avions joué à l’heure actuelle, nous aurions conquis plus d’une Champions League. »

Une fortune qui, curieusement, arriva seulement un an après sa retraite en 1997. « Cela a été un grand bonheur de revoir le Real Madrid sur la voie du triomphe en Ligue des Champions », dit-il. Mais il n’a pas pu éviter de montrer un peu de mélancolie par rapport à cette situation : « J’ai eu un peu de nostalgie, bien entendu ! Ça faisait un an que j’avais arrêté et j’étais dans l’équipe réserve au cas où un gardien de l’équipe première se blesserait », regrette l’ancien madridiste.

Des cages bien défendues

Considéré comme l’un des meilleurs gardiens de l’histoire du Real Madrid, Paco Buyo a voulu souligner le fait que les cages de l’équipe en blanc ont toujours été bien défendues. « Le Real Madrid s’est toujours distingué par ses très grands portiers, et aujourd’hui, nous avons le meilleur exemple avec Thibaut Courtois », assure t-il.

Nous avons voulu connaître son avis sur quel gardien a été, pour lui, le meilleur qui ait pu défendre le club madridiste et bien qu’il n’ait pas voulu préciser, il en a légèrement souligné un : « Évidemment, celui qui a le plus grand lauréat, celui qui a remporté la Coupe du Monde, c’est Iker Casillas. On peut, peut-être, le distinguer pour cela », note t-il avec discrétion.

Se réinventer pour continuer à profiter du football

S’il y a bien quelque chose que l’on remarque lorsqu’on discute avec Paco Buyo c’est son amour pour le football. Cette nécessité de continuer d’être lié au football l’a guidé vers l’émission El Chiringuito de Jugones. « C’est un programme où l’on débat sur le football et c’est ce qui me passionne. C’est la référence journalistique numéro une en télévision au niveau national », explique t-il.

Il nous a également donné la clé pour que tant d’anciens joueurs finissent par participer au programme : « C’est un lieu où l’on respire football. Ceux qui ont eu la chance de jouer au plus haut niveau se sentent à l’aise là-bas », souligne l’actuel chroniqueur de l’émission à succès.

« Le programme compte sur un capitaine qui est l’un des plus grands professionnels de l’histoire du journalisme, Josep Pedrerol. Un homme qui guide une énorme équipe de professionnels », conclut t-il en référence au rôle important du présentateur dans le succès du format.

Toujours compter sur le Real Madrid

Durant toute l’interview, il a démontré être un homme où coule dans ses veines ce venin qu’est le Real Madrid. Il est au courant de l’actualité du Real Madrid et nous avons pu l’analyser avec lui : « C’est une équipe sans le potentiel d’il y a cinq ans, en reconstruction, mais ça ne les empêchera pas de lutter pour remporter des titres », dit-il avec sincérité. « Le principal objectif doit être LaLiga et ensuite, ne pas perdre de vue la Ligue des Champions », explique t-il.

Par dessus tout autre chose, il sait quelle est la pièce fondamental pour que le Real Madrid soit tout le temps compétitif : « Florentino Pérez est, avec Santiago Bernabéu, le meilleur président de l’histoire du Real Madrid. Il a rendu le club beaucoup plus moderne, a acheté des grands joueurs et va finaliser ce fabuleux projet avec le nouveau Santiago Bernabéu », affirme t-il.

Il n’a pas hésité à donner son opinion sur un événement proche : le Ballon d’Or. Et son avis est plus que clair, même s’il émet des doutes sur les votes : « Benzema est l’un des favoris pour gagner le Ballon d’Or, mais vu que nous ne savons pas très bien quels sont les critères exacts pour gagner ce prix, il nous reste plus qu’à rêver pour qu’un joueur du Real Madrid réussisse à l’emporter à nouveau. »

« Benzema a porté l’équipe sur ses épaules et a pris en maturité lors de ses dernières saisons. Il a assumé la responsabilité de marquer et de faire jouer ses coéquipiers. Il y a très peu de joueurs dans le monde à son niveau », finalise t-il.

Un inconditionnel amoureux de Kylian Mbappé

Dans moins de deux mois, nous saurons si Mbappé arrivera au Real Madrid. Paco Buyo n’a pas occulté son amour pour l’attaquant français : « J’ai toujours eu un faible pour Kylian Mbappé », constate t-il. Il fait ensuite un clin d’œil sur la possibilité de le voir jouer au côté d’Haaland en blanc : « Je pense qu’il est parfaitement compatible avec Haaland. Pourquoi ne pourraient-ils pas jouer tous les deux au Real Madrid ? », affirme t-il.

Enfin, il décide de finaliser l’interview en invitant les supporters Madridistas à rêver quant au futur doré qu’attend le Real Madrid : « Nous allons avoir le meilleur stade du monde et Florentino est en train de travailler pour réunir un groupe de joueurs en accord avec celui-ci. »

Interview réalisé par Miguel Baeza – Traduction Pablo Gallego