Real Madrid – Liverpool : L’heure de la consécration

Après une saison qui a oscillé entre la magie des grands soirs et l’affirmation d’un collectif, le Real Madrid se dirige vers sa dernière confrontation de la saison 2021-2022.

Real Madrid

Ce samedi 28 mai à 21h, le Real Madrid affronte le Liverpool FC en finale de la Ligue des Champions. Sur le pré du Stade de France, l’herbe n’aura jamais été plus verte ailleurs pour certains. Ainsi, Vinícius Júnior, Rodrygo, Valverde, Camavinga, Mendy et Éder Militão connaîtront leur première finale de C1. Un honneur pour beaucoup, une première obligation pour ces jeunes joueurs voués à porter l’écusson ces prochaines années.

Si les vétérans leur montrent la danse à Saint-Denis, ils auront l’occasion d’élaborer leur légende. Car au-delà d’une nouvelle ligne au palmarès personnel, c’est une nouvelle page de l’histoire du football et de Madrid qui s’écrit. Cette page sera la dernière d’un chapitre aussi beau que houleux. Celui d’une saison magique, où les hommes de Carlo Ancelotti ont parfois sombré, pour toujours mieux se relever.

À armes égales

Entre Liverpool et Madrid, il est compliqué de pointer du doigt un favori. Pour les Anglais, la tactique est bien rodée. Le jeu de Jürgen Klopp est maîtrisé, même les nouveaux venus se sont mis au pas. Les précédentes campagnes de finalistes européens des Reds avaient eu des airs de petit miracle. À la renaissance de 2018 s’est ajoutée l’incroyable remontée d’Anfield face au Barça l’année suivante. Aujourd’hui, le Liverpool FC est ce loup que les adversaires redoutent. Encore plus qu’avec sa formation de Dortmund en 2013, le technicien allemand maîtrise ses armes à la perfection.

Le groupe est à maturité et aura sûrement envie de laver la déception connue le week-end dernier en Premier League, eux qui ont (encore) échoué de peu face à l’inévitable Guardiola. Pour ce qui est du jeu, le collectif se complète à merveille. La formation va d’une défense ultra-compatible avec les standards moderne du football à un triangle offensif insaisissable, en passant par un milieu très complet. Ici-bas, personne n’oserait remettre en question la légitimité de Liverpool. Sa place en finale est acquise, mais pour espérer mieux, ils devront se dresser face aux Rois d’Europe.

À Madrid, la marque Ancelotti se voit moins. L’Italien, fidèle à sa réputation, est plus connu pour ses qualités de manager que de tacticien. Ces échéances, il ne les connaît que trop bien. Sa première finale de Ligue des Champions ? C’était il y a 33 ans. En 1989, l’AC Milan de Don Carlo, alors milieu de terrain, crucifiait le Steaua Bucarest, vainqueur 3 années auparavant, au Camp Nou. Un solide quadruplé hollandais à zéro, doublé de Van Basten et Gullit, lançait à merveille la dynastie européenne de l’Italien.

Désormais, c’est armé d’un duo Karim Benzema – Viní Jr et aidé du supersub d’exception Rodrygo que les Espagnols marchent vers leur destin. Une prophétie marquée par des scénarios toujours plus fous. De la folle remontée face à Paris et Chelsea, jusqu’à l’élimination du Manchester City, le maillot blanc a fait vibrer le monde du foot. Par ailleurs, en battant Guardiola, les coéquipiers de Toni Kroos ont sûrement écarté ce qui se fait de mieux dans leur sport. Que ce soit pour le jeu proposé où les acteurs présents sur le terrain, ce duel pourrait prétendre sans problème au titre de meilleure double confrontation de l’histoire du ballon rond. Désormais, on voit mal la machine Madridista s’arrêter en si bon chemin.

The last dance

Plus que pour les joueurs, cette finale semble marquer la fin d’une ère au Real Madrid. Par sa dramaturgie, l’arrivée en finale peut faire penser à l’épopée Madridista de 2018. Portée par une génération qui a tout gagné, les hommes de Zidane n’ont pas toujours dominé. Cependant, ils avaient toujours inversé la tendance. Comme si la défaite se refusait à eux. D’autant plus que, comme un signe du destin, ce parcours se conclura par la même confrontation. En conférence de presse, Carlo Ancelotti a d’ailleurs évoqué le rôle des anciens pour ce match. Il déclare ceci :

« Arriver ici a été très important pour nous, la saison a été très, très bonne. Nous sommes très près d’atteindre le summum. Nous allons tout donner. L’ambiance est bonne. Cette équipe gère très bien ce type de match. Les vétérans aident les jeunes à maintenir une atmosphère calme, avec enthousiasme et confiance. » Pour cette rencontre, l’enthousiasme doit effectivement être de mise. Car si aucun favori ne se dessine, le Real Madrid ne rentre jamais sur une pelouse européenne avec le statut d’outsider. Ce serait contraire à ses principes.

Second joueur européen le plus capé du club, derrière Karim Benzema, et capitaine officiel du XI, Marcelo devrait jouer son dernier match sous le maillot blanc. Certes, des rumeurs de prolongation sont entendues. Mais pour le Brésilien, partir ce samedi soir serait une fin parfaite à sa légende. Après 3 exercices très compliqués, le latéral gauche a réalisé de bonnes performances cette saison. Le voir briller lors d’une potentielle entrée en jeu au Stade de France ce samedi serait à l’auteur de sa légende. Lui qui succédait à Roberto Carlos aura tout gagné au club. Au point même de devenir le joueur le plus titré du club le plus titré au monde.

Pour Karim Benzema, Dani Carvajal et le trio Modrić-Casemiro-Kroos, ce match aura un également des airs de cérémonie de passation. Alors comme le voudrait l’histoire du club, ces derniers n’ont qu’à montrer comment une finale se gagne. Car pour Madrid, le football se vit par les réussites. Les exploits se racontent via les titres. Sur la pelouse de Saint-Denis, un seul mot d’ordre sera de mise : victoire.

Erwan