Luka Modrić : « Contre le PSG, j’ai vu dans les yeux de mes coéquipiers cette rage des grands soirs »

par | 02/07/2022 - 15:07 | 2 commentaires

Le magicien du Bernabéu Luka Modric a été interviewé par Sportske, l'un des principaux médias croates, à qui il accorde une interview tous les deux ans. Ce dernier n’a pas hésité à répondre à toutes sortes de questions.

Habitué à ne pas éviter les sujets qui fâchent, et connu pour sa sincérité face aux médias, Luka Modrić a accordé une interview à Sportske et a répondu à toutes sortes de questions : « C’est ma dernière année ? Tant que je me sentirai bien et que les entraîneurs voudront de moi, je continuerai, sans me fixer de limites. » a-t-il, par exemple, déclaré au sujet de sa retraite.

La meilleure saison de sa carrière : « C’est une chose difficile à juger, car il y en a eu d’excellentes auparavant. Par exemple, en 2017-18 (saison du doublé LDC-Liga). Mais bon, c’est l’une des meilleurs, c’est sûr, que ce soit en termes de jeu ou de résultats. Nous avons dominé LaLiga, nous avons surmonté des situations impressionnantes en Ligue des Champions. Si j’ajoute à cela que nous avons qualifié la Croatie pour le mondial 2022, le pas en avant en Ligue des Nations. La saison a été extraordinaire, c’est le mot. »

La meilleure Ligue des Champions de sa carrière : « Au moins c’est la plus spéciale, en raison de la façon dont nous l’avons gagnée. Je me souviens de la Décima de 2014 et je revis des sensations inégalables, mais encore plus que ça. Ouf, cette Ligue des Champions, qu’est-ce qu’on a fait ! »

Sa célébration après avoir éliminé le PSG : « C’était purement spontané. Pour moi, c’était un match clé. Avant Paris, il y avait un certain scepticisme autour de nous, peu de gens croyaient que nous pouvions éliminer la méga-équipe, construite volontairement pour gagner une Ligue des Champions. Et ils nous ont complètement surclassés au Parc des Princes, où nous avons été très mauvais, si mauvais que les sceptiques nous ont directement catalogués comme morts. On a même commencé à parler de la nécessité de remplacer les joueurs, surtout les vétérans, d’apporter des jambes fraîches, d’élaborer un nouveau projet, des choses comme ça. »

Les doutes envers le Real Madrid : « Et tu t’habitues à ces doutes, à ce genre de propos. Parce que dès que quelque chose ne fonctionne pas, ils poussent comme des champignons après la pluie. Mais écoutez, tout ça a toujours été une motivation pour moi. En plus, je vais vous raconter une anecdote ; au Parc des Princes, quand Carvajal et moi avons été remplacés, je lui ai dit sur le banc : « Carva, tu verras, on va les écraser au Bernabéu, tu verras ! » »

La réaction de Carvajal et du vestiaire : « Il y croyait aussi. Parce qu’ils étaient meilleurs à Paris, mais même avec la façon dont nous avons mal joué, il n’y avait pas assez de différences pour penser que c’était impossible. Nous avons beaucoup parlé, la conviction grandissait de jour en jour dans le vestiaire et quand le jour du match est arrivé, j’ai vu dans les yeux de mes coéquipiers cette rage des grands soirs. Lorsque nous sommes si concentrés, pleins d’énergie et que nous respirons comme un seul homme, il n’y a aucune équipe au monde que nous ne puissions pas conquérir. »

Une équipe avec Messi-Neymar-Mbappé : « C’était bizarre de voir Messi, après tant de Clásicos, avec un autre maillot. Et il était là, avec Neymar et Mbappé, une collection de talents qui ont tout donné pour ce match. Mais nous sommes Madrid et dès que nous avons trouvé notre rythme, avec le soutien fantastique des supporters, nous les avons écrasés. C’était une nuit spectaculaire, l’une des plus impressionnantes pour moi, et j’en ai vécu beaucoup. Depuis lors, la perception du public et de l’environnement vis-à-vis de nos chances en Ligue des Champions a changé. Le scepticisme a disparu. Objectivement, la façon dont nous avons réagi contre le PSG, a montré à tout le monde, et surtout à nous, que nous aurons toujours quelque chose à dire à l’élite européenne. »

La réaction des médias à l’échange du maillot avec Mbappé : « C’était lors du récent match à Paris en Ligue des nations, où sur le chemin du vestiaire à la mi-temps, je le lui ai demandé et il me l’a donné. Je vais regretter quoi ? Sérieusement ? En fait, j’ai trouvé toute cette histoire dans la presse même amusante. Je comprends les médias, qui rendent tout événement, quelque chose de spécial, mais cette scène n’était que la réalisation du rêve d’un enfant. Le fils de Vida aime Mbappé et m’a demandé d’essayer d’avoir son maillot. Bien sûr, je l’ai fait pour le fils de Vida, mais je le ferais pour n’importe quel enfant si je le pouvais. Pour ma collection, j’ai déjà échangé des maillots avec Kylian lors des matchs précédents. »

Le feuilleton Mbappé : « Mbappé a décidé ce qu’il a décidé, c’était son droit et maintenant il va devoir vivre avec cette décision. Nous pensions tous qu’il viendrait, il n’est pas venu, alors quoi maintenant ? On ne va pas non plus le crucifier ? C’est un grand joueur, mais comme je le répète toujours, dans n’importe quel contexte, personne n’est plus important que le club. Le Real Madrid est le plus grand, il est au-dessus de tout et il en sera toujours ainsi. »

5 Ligues des Champions : « Je suis toujours surpris rien qu’en y pensant. Je me souviens encore du moment où j’ai pris l’avion pour Madrid, fin août 2012, en espérant que Mourinho me donne quelques minutes lors du match retour de la Supercoupe d’Espagne contre Barcelone. J’avais faim de succès, parce que je venais de Tottenham, où nous avons fait de grands progrès en quatre ans, mais où je n’ai pas eu la chance de gagner un seul trophée. »

Un rêve devenu réalité : « Je suis venu à Madrid pour gagner des titres. Jamais dans mes rêves les plus fous, je n’aurais pensé que dix ans plus tard, j’en aurais 20 avec Madrid, pratiquement deux par saison. Si j’avais écrit un article en 2012, ce que je voulais n’aurait pas été très proche de ce que nous avons gagné. Et vous savez ce qui est si spécial dans tout ça ? C’est qu’à Madrid, après chaque trophée, tu penses déjà au suivant. Tu es tellement accro à ce sentiment de victoire que cela augmente votre motivation à le faire à nouveau. C’est le « modus vivendi » de ce club. Après les premières minutes de fête à Saint-Denis, nous avons tous commencé à dire qu’à partir de demain, nous allons travailler pour la quinzième. Comme si c’était quelque chose de normal. Et ce n’est pas juste pour le storytelling, c’est vraiment l’ADN du club. »

D’une saison de transition à une Ligue des Champions : « C’est ça ! C’est exactement ce que je dis ! À Madrid, il n’y a pas de saisons de transition, pas de préparations à long terme. On vous donne toujours des exigences, et on attend de vous que vous soyez toujours au top. Après être revenus contre le PSG, nous avons senti que nous pouvions le faire, mais nous avons eu un parcours très difficile. Vous éliminez les champions français et ensuite vous tirez les champions d’europe. Vous éliminez Chelsea et ensuite les champions d’Angleterre. Vous assommez aussi City. Et Liverpool ! Toutes les équipes, wow, et certains disent encore que nous avons eu de la chance ! Mais comment vous allez éliminer toutes ces méga-équipes, sans qualités et sans jeu, je ne comprends pas. Il y a cette thèse selon laquelle nous gagnons des titres par miracle et par chance. Mais bon, je m’en fiche. Laissons les gens s’exprimer et gagnons tant que nous y sommes. »

La 35e Liga : « Nous avons très bien commencé dès le début. Un nouvel et ancien entraîneur comme Ancelotti est arrivé, il s’est retrouvé avec beaucoup de joueurs de son premier passage au club. Cela a facilité l’adaptation, après plusieurs grandes années avec Zidane. Ancelotti a apporté le calme, la stabilité et a créé une atmosphère de confiance mutuelle et de foi en ses propres forces. Je n’ai pas trouvé cela étrange, car même si certains ont essayé de minimiser la force de ce groupe, j’étais personnellement convaincu que nous avions encore une équipe supérieure. Au final, nous avons remporté de façon méritée et dominante ce 35e titre de championnat, mon troisième. »

Le départ de Sergio Ramos : « C’est toujours douloureux de voir partir quelqu’un avec qui on a partagé tant d’années. C’était neuf ans avec « Sergi ». Dès le premier jour, il a été proche de moi, il m’a aidé à m’adapter, il m’a encouragé lorsque je n’étais pas dans l’équipe première, il a cru en mon potentiel. Nous sommes devenus de grands amis, nos familles passent du temps ensemble, nous passons l’été ensemble. Aujourd’hui, nous discutons tous les jours. Cela me manque de jouer avec lui, mais c’est comme ça dans le football. Personne n’échappe aux changements. Mais comme je l’ai déjà dit, c’est le Real Madrid. Et il a été confirmé que sans tout le monde, nous pouvons et nous allons continuer sur la voie des titres. Demain, quand nous, les vieux, partirons, ces jeunes et ceux à venir continueront avec le même ADN. On est tous que de passage ; seul Madrid reste. »

Carlo Ancelotti : « Il est unique dans sa façon de traiter les joueurs. Son approche est si positive et humble, si correcte et bienveillante, qu’il n’y a aucune chance que quelqu’un abuse de sa confiance. Il a l’autorité du savoir, et lorsqu’il communique, il fait simplement ressortir le meilleur de chacun. Tout le monde partirait en guerre pour lui, autant les remplaçants, que ceux qui jouent. »

La jeunesse et l’expérience du vestiaire : « En plus, c’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons obtenu tant de succès cette saison. Ces jeunes, du plus expérimenté Valverde, en passant par Camavinga et Rodrygo, jusqu’au grand Vinicius, ont revitalisé les joueurs plus âgés par leur enthousiasme et leur énergie. Le nouveau venu, plus expérimenté, Alaba, s’est également intégré avec brio, et un vestiaire phénoménal a été créé. Cette alchimie a été la force qui a fait la différence. Nous avions une homogénéité similaire à celle obtenue avec Zizou, lorsque nous avons gagné la Ligue des Champions trois fois de suite. Vous ne pouvez pas obtenir de tels succès sans cette unité. »

La gestion de Carlo Ancelotti est fondamentale : « Absolument ! C’était exactement ce dont nous avions besoin après le départ de Zidane. Si vous êtes venu à Madrid, c’est parce que professionnellement vous êtes le meilleur, c’est clair, mais la psychologie de la direction d’un groupe est très importante, surtout en club, où le vestiaire est rempli de joueurs de haut niveau et d’égos démesurés. La compétence consiste à générer la bonne relation et la communication souhaitée avec chaque joueur, puis à traduire cela en une équipe compacte. Tout le monde sait comment le dire, mais il est difficile de le faire. »

Sa relation avec l’entraîneur : « Tout comme lors de son premier passage, impeccable. Nous parlons beaucoup de football et aussi d’autres sujets de la vie. Sans jamais oublier, même s’il a beaucoup d’estime pour moi, qu’il est un entraîneur et que je suis son joueur. »

Karim Benzema : « Benzema est Benzema ! Un neuf et un dix en un joueur, une synergie de talent et de puissance, de joie et d’exécution. Un des meilleurs avec qui j’ai joué. Bien sûr qu’il mérite le Ballon d’Or ! Mais pendant longtemps, Karim a été un Ballon d’Or pour moi. Dès les premiers entraînements à Valdebebas, j’ai senti qu’il était le top joueur avec lequel j’ai plaisir à jouer. Il y a quelques années, il a été beaucoup critiqué, et malgré cela, il n’a pas baissé les bras, il a cru en lui et a répondu par le talent, le travail et la hargne. Il a fait taire tout le monde et les a transformés en ses fans. »

Le joueur le plus apprécié au Bernabéu est croate : « Pour les ovations ? Buff ! J’en ai encore la chair de poule. Je suis très fier que le public m’ait si bien accueilli. Madrid est un sentiment très spécial. »

Les médias sont également conquis : « (Rires) Ce n’est pas comme ça que ça se passe. À Madrid, il faut toujours donner le maximum, et si ton rendement n’est pas à la hauteur, les « réexamens » commencent immédiatement. Cependant, je n’ai vraiment pas à me plaindre de l’attitude des médias, au contraire. Je sens qu’ils me respectent, sincèrement, comme je respecte leur profession. »

Les éloges reçus : « C’est toujours formidable lorsqu’on vous félicite, qu’on souligne l’importance de ta contribution à l’histoire unique de Madrid. Je me dis souvent : « Wow, j’ai contribué à l’histoire du Real Madrid. »

 

Yassir.

2 Commentaires

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