Au cœur de cette saison 2022/2023, Federico Valverde réalise son meilleur début de saison face au but dans le championnat espagnol. Avec 3 buts et 1 passe décisive en seulement 8 matchs de LaLiga, El Pajarito a déjà été aussi décisif que sur l’intégralité de sa saison 2020/2021. En début de saison, le coach Carlo Ancelotti l’a même interpellé devant les médias. Après la victoire face à Leipzig en septembre, l’Italien avait affirmé ceci face à la presse : « Ce qui m’a semblé étrange, c’est qu’il n’a marqué qu’un seul but la saison dernière. Je lui ai dit que s’il n’était pas capable de marquer plus de 10 buts, je devrais déchirer ma licence d’entraîneur. »
Valverde a une place de choix à Madrid
Cette déclaration montre la nouvelle dimension que Don Carlo veut donner au milieu de terrain. Mais si les attentes placées dans le joueur semblent aussi grandes, c’est en grande partie lié à la place que ce dernier occupe dans le vestiaire. Depuis de nombreuses saisons, il est clairement annoncé que Fede Valverde a une place de choix dans le futur du club madridista. En atteste la prolongation record de ce dernier dans le club à la tunique blanche. À Madrid depuis 2016 et dans l’effectif professionnel en 2018, il a accepté une prolongation de 6 ans le 24 août 2021. Ainsi, Valverde est encore certain de son avenir au club jusqu’à l’été 2027. Si l’on excepte les récentes recrues (Camavinga et Tchouaméni), il est celui dont le contrat se termine à la date la plus lointaine. Une confiance record qui n’est sûrement pas étrangère à l’implication très importante du joueur dans le club.
Car parmi toutes les qualités visibles chez l’Uruguayen, il y en a une qui brille particulièrement : sa passion dévorante pour l’écusson du Real Madrid. À de nombreuses reprises, on a pu observer des scènes de liesse assez folle de sa part. Même quand le joueur n’est pas impliqué dans une action, il se transcende sur les réalisations de ses coéquipiers. Alors, quand le joueur décoche, l’émotion y est.
Le Barça et l’Atlético, les proies favorites d’un moineau devenu faucon
Week-end d’el Clásico oblige, son but face au Barça en Supercoupe d’Espagne reste l’un de ses plus marquants. Face à l’éternel rival, le milieu de terrain n’a pas hésité longtemps avant de célébrer en enlevant son maillot. Faute de supporters catalans à chambrer, le match se déroulant en Arabie Saoudite, il était allé célébrer sa réalisation avec ses coéquipiers et Antonio Pintus. Avant de se raviser, il avait tout de même commencé à brandir son maillot. Comme pour narguer les éternels rivaux, Fede garde sûrement cette célébration bien au chaud avant de pouvoir la réaliser devant un Camp Nou bouillant de colère.
Autre moment fort, si ce n’est le plus marquant de sa carrière, le tacle d’El Pajarito, le moineau en espagnol, sur Álvaro Morata. Une faute grossière qui donne lieu à un carton rouge amplement mérité, mais qui a conquis l’intégralité de la planète madridista. Mais pourquoi donc ? En temps normal, un carton rouge en finale, ici de Supercoupe, est l’un des événements les plus tristes et dommageables d’une carrière professionnelle. Ce 12 janvier 2020, Valverde annihile une occasion de but franche de l’Atlético lors des prolongations. Il découpe l’attaquant rojiblanco à 25 mètres des cages de Thibaut Courtois et est expulsé. Ce sens du sacrifice lui a valu beaucoup de respect dans la sphère madridista et ailleurs. L’iconique Diego Simeone allant même jusqu’à saluer Valverde pour ce geste plein de sens du devoir contre son propre joueur.
Pour les supporters du Real Madrid, ce geste a aussi une tout autre signification. Ce jour-là, Valverde a incarné les valeurs du club. En 2019, Álvaro Morata, joueur passé par les Juvenil et le Castilla, signe à l’Atlético Madrid, éternel rival et voisin des Rois d’Europe. À l’occasion de sa signature, il renie son club formateur et déclare ceci selon des propos relayés par GOAL : « Malheureusement, j’ai dû jouer là-bas (Real Madrid). J’ai joué en Espagne pour d’autres clubs et pas avec l’Atlético Madrid, mais j’ai toujours voulu revenir. Ce que j’ai vécu reste, mais maintenant, je suis plus heureux que jamais. » En taclant l’attaquant espagnol, Valverde a donc renvoyé l’ascenseur à ce dernier. Plus que cela, en visant ses jambes et en se sacrifiant pour la cause, il prouve qu’un joueur n’est jamais Madridista par providence, non, ce titre se mérite. Et dans ces actions et sa passion, Fede Valverde nous rappelle à chaque fois un peu plus pourquoi le Real Madrid est le plus grand club du monde.