De la Coupe du monde au Real Madrid : Ronaldo en 2002

Sur les cinq dernières éditions de la Coupe du monde, le Real Madrid a recruté de nombreux joueurs grâce à leurs performances sur le toit du monde. En 2002, c'est Ronaldo, alors joueur époustouflant de l'Inter Milan, qui a convaincu Florentino Pérez avec ses 8 buts menant ainsi le Brésil au titre.

Real Madrid

Il Fenomeno, comme il était surnommé en Italie, est déjà sur les tablettes du Real Madrid avant la compétition en tant que star du football mondial et connaissant la logique de recrutement de Pérez. Mais sa Coupe du monde légendaire va finir de convaincre le Real Madrid de casser sa tirelire pour s’attirer ses services.

Turquie, Chine et Costa Rica subissent tous la loi de celui qu’on surnomme R9 lors de la phase de poules. Buteur égalisateur face à la Turquie (score final 2-1), Ronaldo lance sa compétition qui va devenir sa Coupe du monde. Sur un beau service de Cafu, il inscrit un but dans la large victoire de la Seleção 4-0 face à la Chine. Dans le dernier match de la poule face au Costa Rica, c’est un doublé que Ronaldo inflige à sa victime du jour dans la victoire 5-2 des siens. En huitièmes de finale, il marque le deuxième but du match sur une passe de Kléberson face à une Belgique accrocheuse pour confirmer la qualification de son pays pour la suite de la compétition sur le score de 2-0.

Muet en quarts face à l’Angleterre, c’est le seul match sans marquer du Fenomeno dans cette Coupe du monde. Le Brésil se qualifie 2-1 et retrouve son premier adversaire, la Turquie, en demi-finale. Unique buteur du match sur un service de Gilberto Silva, R9 emmène sa sélection en finale face à l’Allemagne. Lors de la grande finale, Ronaldo parachève son chef-d’œuvre avec un doublé en deuxième mi-temps pour offrir sa cinquième Coupe du monde au Brésil. Lors de la finale, il marque son plus beau but dans la compétition, le dernier, sur une frappe limpide à l’entrée de la surface après un service de Kléberson.

Une fois le plus grand succès de sa carrière dignement fêté, Ronaldo va se lancer malgré lui dans une nouvelle aventure estivale : son transfert au Real Madrid. Le Brésilien a étalé une fois de plus aux yeux du monde, et surtout à ceux de Pérez, ses qualités de finition, de déplacements, de puissance, de technique et son aura de superstar que Pérez aime tant. Le Real Madrid se lance donc dans l’un des transferts les plus rocambolesques de l’histoire de ce sport entre haine des fans de l’Inter, faux intérêt du FC Barcelone et attentisme du Real Madrid. L’Inter demande 100 millions d’euros pour R9, le club italien en obtiendra 45. En jouant la montre pendant plus d’un mois jusqu’à la dernière demi-heure du mercato 2002, Pérez a réussi à diviser par deux le prix de son nouveau coup de cœur.

Pour y parvenir, Florentino Pérez a mené un mois de négociations intenses entre Madrid, Milan et son yacht au large des Baléares où il accueillait Massimo Moratti, le président de l’Inter. Le FC Barcelone s’est immiscé dans les discussions pour faire capoter l’affaire en s’intéressant à Morientes. Mais, en se désintéressant trop tôt de ce dernier, qui devait transiter par l’Inter pour rejoindre le Barça, Joan Gaspar, le président du Barça, a laissé la porte ouverte à d’ultimes négociations entre le Real et l’Inter. Le club italien avait déjà acheté Hernán Crespo à la Lazio pour 20 millions à 23h20 en pensant avoir tout réglé, se retrouve dos au mur à cause du retrait du Barça, car Morientes n’est plus dans le transfert. Avec Vieiri, R9 et désormais Crespo sous contrat, Moratti sait qu’il doit impérativement vendre Il Fenomeno. La dernière offre de Pérez est la bonne : 35 millions et un joueur au choix entre Munitis, Flavio ou Solari au mercato d’hiver ou 10 millions d’euros supplémentaires. Acceptée à 23h35, cette dernière offre sonne le glas de la saga Ronaldo et le début de son aventure au Real Madrid, où il marquera 123 buts en 209 matchs.

 

Guillaume Pomade