Une ascension remarquable pour Djilla
Mahamadou Diarra débute sa carrière junior en 1994 au Centre Salif Keita au Mali. Très vite, son niveau de jeu lui permet d’être repéré par de nombreux clubs européens. C’est finalement en Super League grecque qu’il signe, à L’OFI Crète, club dans lequel évolue son grand-frère. Son intégration au groupe est facilitée par la présence de son ainé, il finit par réaliser une saison correcte à tout juste 17 ans en participant notamment à 21 matchs de championnat.
Les débuts prometteurs en Grèce du jeune Malien ne passent pas inaperçus dans les autres championnats européens. Lors du mercato estival 1999, Mahamadou Diarra s’envole pour une aventure de 3 ans au Vitesse Arnhem, en Eredivisie. Cela ne fait qu’un peu plus d’un an qu’il a quitté son pays natal, tout juste majeur, il intègre déjà la sélection nationale A des aigles du Mali. Malgré les grosses attentes de son club, ses débuts au Pays-Bas n’augurent rien d’émerveillant. Le changement de climat et de nourriture empiète sur ses performances, le Malien est abonné au banc pour la première fois de sa jeune carrière. Bonne nouvelle pour lui, son entraîneur est limogé. Ronald Koeman débute sa première expérience sur les bancs et arrive sur le banc du Vitesse Arnhem. Très vite, son nouveau coach tombe sous le charme du style de jeu de Diarra et lui accorde de la confiance. Mahamadou n’attendait que ça, son investissement sur le terrain est à la hauteur des responsabilités que le tacticien hollandais lui octroie. Les deux saisons suivantes, Mahamadou s’impose en tant que titulaire et devient l’un des membres cadres du vestiaire arnhemois.
Dans la cour des grands
Lors du mercato estival 2002, l’international malien rejoint l’Olympique Lyonnais pour la somme de 4 millions d’euros. Les attentes sont grandes, le club vient de remporter le premier championnat de France de son histoire et a réussi à conserver son effectif, Mahamadou Diarra est la seule recrue lyonnaise de ce mercato. Mais encore une fois, tout ne se passe pas comme prévu, ses débuts sont très timides. Son entraîneur Paul Le Guen ne le sollicite que très peu, il le laisse même parfois en tribune regarder ses coéquipiers jouer.
Mais Djilla ne baisse pas les bras, il profite de chaque minute que lui accorde son entraîneur afin de démontrer ses qualités jusqu’à obtenir une place de titulaire quelques mois plus tard. L’aigle du Mali démontre toute sa classe en tant que sentinelle au fil des années. En effet, il est très bon tactiquement, mais aussi techniquement, toujours bien placé, sa qualité physique rassure ses coéquipiers. Entre 2003 et 2006, il forme avec Juninho et Essien l’un des meilleurs milieux de terrain au monde, d’ailleurs Mahamadou touche très régulièrement plus de 100 ballons par match.
Un passage mitigé à Madrid
Après 4 saisons passées sous les couleurs lyonnaises, l’aigle du Mali s’envole pour le Real Madrid après avoir remporté 4 Ligue 1 et 4 Trophées des Champions. Contre la volonté du président Jean-Michel Aulas et de son entraîneur Gérard Houiller, Mahamadou Diarra signe à la Casa Blanca pour la somme de 26 millions d’euros. Les attentes autour de lui sont encore une fois énormes, son entraîneur Fabio Capello le qualifie même de recrue « numéro 1 » devant la presse. Cette déclaration est flatteuse lorsque l’on analyse le mercato 2006 du Real Madrid, Marcelo, Gago, Higuain, Van Nistelrooy et Fabio Cannavaro sont arrivés au même moment !
Djilla est venu au Real Madrid avec l’objectif de gagner des trophées et de prouver au monde qu’il pouvait s’imposer au plus haut des niveaux. C’est mission réussie puisque dès sa première saison, il s’impose comme une pièce indéboulonnable du onze de Fabio Capello, il remporte LaLiga en inscrivant le but vainqueur lors de la dernière journée face au RCD Mallorca, sa participation dans la quête au titre de la Casa Blanca a été décisive.
Lors de sa deuxième saison, Fabio Capello est limogé à cause de ses mauvais résultats en Ligue des champions malgré le championnat remporté, Bern Schuster débarque sur le banc de la Maison Blanche. L’ancien lyonnais garde son statut de titulaire, le tacticien allemand apprécie ses qualités physiques et tactiques. Djilla enchaîne les bonnes performances et impressionne l’Espagne. Le trio créatif, stratège et combatif qu’il forme avec Gago et Guti dicte le tempo comme bon lui semble et sert à merveille le trio d’attaque Sneijder – Raùl – Robinho. Résultat : le Real Madrid remporte une deuxième Liga de suite alors qu’il butait dans cet exercice depuis 3 saisons, mais pour la deuxième fois de suite également les Merengues sont éliminés en huitième de finale de la Ligue des champions.
Ces deux premières années s’avèrent concluantes d’un point de vue collectif et individuel pour le Malien. Mais les 3 saisons suivantes ne se passent pas comme prévu. En effet, l’arrivée de son homonyme Lassana Diarra, la montée en puissance de Drenthe et l’arrivée de Manuel Pellegrini à la tête du club ont totalement éjecté Mahamadou du 11 de départ. Entre 2009 et 2011 il ne dispute que 43 matchs toutes compétitions confondues, c’est moins que lors de sa première saison au club. Diarra a honoré son contrat de 5 ans au Real Madrid, durant sa dernière saison sous Mourinho, il a eu le privilège d’intégrer le top 3 de la hiérarchie des capitaines derrière Casillas et Ramos, à la suite des départs des légendes Guti et Raùl. Il a d’ailleurs porté le brassard de capitaine en Ligue des champions face à Auxerre lors d’une victoire 4-0 au Bernabéu, devenant le seul africain de l’histoire du football à réaliser cet exploit. L’histoire est écrite, le Malien rentre encore un peu plus dans l’histoire du football. Mahamadou Diarra quitte les Madridistas en ayant remporté 2 Liga et 1 Supercoupe d’Espagne, dans un Real Madrid malade et très instable qui a connu 5 entraîneurs en 5 saisons.
Une tentative de relance à Monaco puis à Fulham
En 2011, Mahamadou Diarra signe à Monaco, il ne dispute que 9 rencontres, son passage n’a pas marqué les esprits. Il rejoint ensuite Fulham, mais ses jambes ne suivent plus sa tête, après 3 saisons à ne disputer que des bouts de matchs au Real Madrid, l’aigle du Mali n’arrive pas à retrouver sa qualité athlétique. Le 3 juin 2014, il est libéré par Fulham, l’ancien madrilène raccroche les crampons. Il met définitivement un terme à sa très noble carrière, après avoir évolué auprès des plus grands noms de l’histoire du football, dont les Ballon d’Or Fabio Cannavaro, Kakà, Cristiano Ronaldo et Karim Benzema.
Si Djilla a brillé en club, il n’a pas pour autant délaissé la sélection malienne, très investi, il a emmené le Mali en demi-finale de la CAN à deux reprises (2002, 2004). Aujourd’hui, il est un exemple pour tous au Mali et fait partie des joueurs africains ayant le plus rayonné en Europe.
