L’annonce a fait l’effet d’une bombe : le Real Madrid est le premier club de football de l’histoire à avoir atteint le milliard d’euros de recettes durant une saison.
Une fois passée l’onde de choc que cette information a suscitée, il convient d’analyser les comptes plus en détail, avec froideur et rationalité. Relevo a interrogé plusieurs spécialistes en économie concernant les chiffres fournis par le Real Madrid et a recueilli leurs impressions.
Premièrement, il convient de relever que les informations communiquées par le club ne sont pas les comptes exhaustifs mais une partie de ceux-ci que le Real Madrid a décidé de dévoiler.
Nonobstant cet état de fait, Luis Carlos Sánchez, professeur d’économie de l’Université d’Oviedo, estime que les chiffres dévoilés donnent des indications très positives quant à ce que seront les comptes annuels :
« En ayant vu ce que le Real Madrid a présenté, tout paraît indiquer que les comptes annuels seront très bons. Honnêtement, les chiffres présentés m’ont surpris, malgré le fait que je sois habitué à observer l’évolution des équipes. »
L’augmentation de 27 % des recettes par rapport à l’exercice précédent ne doit pas être minimisée sachant que le club avait déjà des recettes élevées. L’une des causes de cette augmentation est due au nouveau stade. Même s’il n’est pas encore complètement exploité, les premiers effets de son utilisation se font déjà ressentir.
Dans cette croissance, il y a bien sûr le fait que le stade soit en plein essor. Il n’est pas encore au maximum de sa capacité, le meilleur reste à venir, mais cela n’enlève rien au fait que les premiers pas ont déjà été faits. Luis Carlos Sánchez a tenu à souligner que « les revenus du stade dépassent à eux seuls les revenus totaux de l’équipe d’il y a 20 ans. Ils ont plus que doublé. Cela me semble incroyable, je suis conscient que les recettes des nouvelles loges VIP et autres sont incluses, mais malgré cela je trouve que la croissance dans ce domaine est spectaculaire. Le stade a coûté beaucoup, beaucoup, beaucoup plus que ce qui était prévu, mais il faut reconnaître que les résultats en termes de revenus sont spectaculaires. »
Il a également tenu à souligner que, contrairement à Manchester City, qui est actuellement le deuxième club au monde en termes de revenus, dans le cas du Real Madrid, il n’y a pas d’enquête ouverte sur l’origine de cette croissance.
Les dépenses du Real Madrid ont également augmenté
Dans son communiqué du 24 juillet, le club a indiqué que les succès obtenus par les équipes de football et de basket-ball ont également eu pour corollaire des dépenses supplémentaires en raison des primes que lesdits succès ont induit pour le personnel sportif. Miguel Ángel Hernández, CEO de Finalscore, voit plusieurs causes dans cette augmentation des dépenses.
Premièrement, comme l’a mentionné le club, il explique que lorsqu’une institution remporte des compétitions, elle est tenue de s’acquitter de bonus auprès de ses joueurs. Cet état de fait signifie inéluctablement une augmentation des dépenses par rapport à la saison 22/23, lors de laquelle le Real Madrid n’avait pas remporté de titre majeur.
Ensuite, il estime que lorsqu’un business se développe, il est également nécessaire que les ressources augmentent pour accompagner ce développement. Concrètement, comme le Real Madrid possède un nouveau sponsor et qu’il se consacre désormais à l’organisation de concerts dans le stade, il considère logique que le club doive disposer de plus de personnel afin de gérer ces activités.
Toutefois, M. Ángel Hernández a tenu à louer la politique de dépenses du club :
« Leurs dépenses en personnel représentent 47 % de leurs recettes. On considère généralement que l’excellence se situe à 50 % et ils sont en dessous de ce chiffre. Il y a beaucoup de clubs qui sont à 70 %. En d’autres termes, sur 10 euros gagnés, 7 sont dépensés en personnel. C’est inconsidéré. Quand on a une activité bien équilibrée, il est plus facile de pouvoir investir dans le stade ou d’avoir assez d’argent pour faire de grands transferts ».
Pour sa part, le professeur Sánchez soutient que le chiffre mentionné par M. Ángel Hernández n’est pas le fruit du hasard tant le fait de limiter les dépenses en matière de personnel demeure une marque de fabrique du club madrilène :
« On peut voir à quel point la politique du Barça et du Real Madrid sont différentes dans les cas de Messi et de Cristiano Ronaldo. Et ce n’est pas une coïncidence, les deux étant les porte-drapeaux des deux clubs. Ils étaient leurs meilleurs joueurs sur le terrain et aussi en dehors, en raison de l’impact médiatique et des revenus qu’ils généraient. Lorsqu’ils demandaient à être mieux payés, le Barça acceptait toujours et c’est spectaculaire comment le Real Madrid a tenu tête à Cristiano Ronaldo et lui a signifié qu’en dépit du fait qu’il soit un Ballon d’or et un joueur historique, rien n’affectera la solvabilité économique du club ».

Florentino Pérez durant la présentation du nouveau Santiago Bernabéu (Icon Sport).
L’endettement lié au stade sera largement compensé
Par rapport au Santiago Bernabéu et sa rénovation, le Real Madrid a réalisé un investissement bien supérieur à celui qui était prévu initialement.
Les données précises concernant le stade n’ont pas encore été dévoilées. Elles le seront lors de la publication des comptes officiels. Toutefois, même si l’endettement lié au stade s’est accru, M. Sanchez n’y voit pas d’inconvénient si le Real Madrid parvient à maintenir son niveau actuel de recettes. Même si ce dernier reste stable et n’augmente pas, l’endettement ne sera pas un écueil. D’autant plus que le Real Madrid possède une grande valeur nette.
Le Real Madrid n’a eu aucun problème pour financer la rénovation de son stade et Hernandez voit dans cette constatation une corrélation évidente avec des comptes sains :
« Sans cela, il est très difficile d’obtenir ces crédits, si vous n’avez pas de garanties. Et je ne pense pas qu’il s’agisse d’une question ponctuelle. Il existe un historique de plusieurs années au cours desquelles le club a fait preuve d’une bonne gestion. En plus de la sécurité que vous apporte la présence de quelqu’un comme Florentino, bien sûr ».
Hernandez tient également à rappeler que le Real Madrid appartient à ses socios et qu’il faut en tenir compte dans l’analyse du bénéfice du club. Concrètement, comme le Real Madrid ne possède pas d’actionnaires qui investissent dans le club, il doit réinvestir tout l’argent récolté. Il n’a pas à verser de dividendes, en contrepartie. Sanchez a tenu à souligner le caractère extraordinaire des comptes du Real Madrid :
« Le Real Madrid n’a jamais de mauvaise année alors qu’il serait normal d’en avoir. Une équipe de football n’est pas une entreprise rentable, ce n’est pas une entreprise qui fait beaucoup de bénéfices, c’est généralement une entreprise irrégulière, qui peut faire une bonne saison avec des bénéfices et une autre où elle n’en fait pas. Le Real Madrid a des résultats positifs continus. Le bénéfice est de 15 millions d’euros, ce qui est dérisoire pour toute autre entreprise, mais remarquable pour une équipe de football ».
Enfin, par rapport à l’arrivée de Mbappé, Hernandez estime que le Français générera plus de recettes indirectes que directes, notamment grâce à l’augmentation du nombre de participants au Bernabéu Tour (notamment de la part des Français), ainsi qu’au boom de la vente de maillots et autres produits dérivés vendus par Adidas. L’expert estime qu’il est certain que des sponsors français souhaiteront se rapprocher du Real Madrid, tout comme des entreprises françaises. Certaines d’entre elles seraient enthousiastes à l’idée de réaliser des événements au Santiago Bernabéu.
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