La victoire du Real Madrid face à Osasuna 4-0, avant une pause arrivant à pic, s’identifie en réalité comme un arbre cachant une forêt de difficultés traversée par les Merengues. Un brouillard au sein duquel se cache pourtant une once de lumière.
La balance comparant positif et négatif se révèle certes déséquilibrée, mais cette comparaison a le mérite d’exister. Prendre conscience de ses erreurs pour les corriger tout en soulevant les bons points ; voici la recette non pas magique, mais pragmatique que le Real Madrid se doit d’appliquer dans l’optique de repartir sur une nouvelle dynamique.
S’inspirer des bons côtés du passé du Real Madrid…
Fragilité, faille, talon d’Achille… Nombreux sont les termes pouvant qualifier la faiblesse défensive du Real Madrid depuis quelques matchs. Au sein de ce 4-4-2 à la perte de balle, marqué par une dernière ligne Vazquez-Militao-Rudiger-Mendy plus que défectueuse, dur de trouver un point fort à conserver. Heureusement pour ce secteur de jeu, le match face à Osasuna a démontré que les Merengues pouvaient dominer leurs adversaires dans le domaine aérien en éteignant l’avant-centre adverse Budimir. De surcroît, il se manifeste intéressant de souligner le bon apport offensif des latéraux sur ce match.
Un cran plus haut, à l’image de Bellingham, la seconde lame de quatre s’est constamment révélée perdue, cavalant dans tous les sens sans pour autant boucher les brèches. Néanmoins, leur supériorité physique, illustrée au cours de phases de pression bien organisées, s’avère source d’optimisme pour la suite.
En effet, leur volume de jeu avec, mais aussi et surtout sans ballon parle pour eux. Cette qualité de projection vers la surface, accompagnée d’une qualité élite de frappe lointaine, représentent deux éléments sur lesquels Ancelotti se révélerait bien inspiré de capitaliser. D’ailleurs, dans la lignée de ce dernier point, une rotation davantage ambitieuse venant apporter un surplus technique a le mérite d’être envisagée, notamment via Arda Güler.
Enfin, en attaque et rien qu’en attaque, l’apport défensif des offensifs du Real Madrid se rapprochant du néant, c’est rare qu’apparaissent les initiatives mettant régulièrement l’adversaire en difficulté. Les longues diagonales en profondeur récurrente, combinées à la qualité d’appel-contre-appel des attaquants de ce 3-2-5 dispensé de Rodrygo, incarnent une arme efficace. Ajouté à cela les renversements permettant aux ailiers de percuter en repiquant vers l’axe avant de distiller une passe, un centre, voire une frappe ; et devant le Real Madrid part sur de bonnes bases.
En injectant de nouvelles idées
Perdre Vasquez ainsi que Militao en seulement une mi-temps ne devrait arranger les affaires d’Ancelotti dans ce domaine déficient. Une première suggestion, nous ramenant à la saison 2020-2021, pourrait résoudre les deux principaux points faibles de cette défense, à savoir couvrir la largeur et le côté couvert par Vasquez. L’on parle ici du retour d’une défense à cinq avec Tchouaméni associé à Rudiger ainsi que Valverde suppléé par Rodrygo à droite afin de verrouiller une bonne fois pour toutes les ailes.
En parallèle, il s’avère indispensable de mieux contenir les contres ou encore les appels en profondeurs adverses, quitte à mettre en place un bloc plus bas en phase de possession. Au demeurant, avec ballon, les défenseurs ne doivent pas hésiter à sauter la première de pression en période de relance, voire à distiller de longues passes verticales en profondeur, répondant aux appels des attaquants comme sur le but de Bellingham contre Osasuna.
Le cœur du jeu pourrait lui aussi évoluer à l’instar du match précédant, avec un double pivot Modric-Camavinga à la vue des blessures, venant supplier l’électron libre Bellingham. Défensivement parlant, les phases de pression devront s’avérer constamment suivies avec, pour point d’ancrage, le marquage de la plaque tournante adverse. De plus, se montrer davantage agressif sur les milieux adverses lors d’attaques placées se révèle là aussi déterminant.
Cherchant le dépassement de fonction ainsi que le décalage balle au pied, nécessitera d’être associé à l’idée de toujours conserver un milieu devant les centraux, tant d’un point de vue défensif que d’orientation du jeu. Cette harmonie permettant ainsi à un Bellingham, désormais au centre de la construction des actions, de se projeter, de distribuer des caviars tout en apportant de la créativité en compagnie de Modric si besoin.
Un nouveau processus ayant pour ambition d’alimenter le trio Vinicius-Mbappé-Rodrygo, le traditionnel supersub Merengues devant permettre au Real Madrid de plus renverser sur le côté droit, afin de pimenter un jeu dorénavant stéréotypé. Cependant, Rodrygo se doit de participer aux tâches défensives sur son aile, même si l’on n’en doute pas au vu de son attitude irréprochable.
Des suggestions émises. À Don Carlo maintenant de nous exposer toutes ses idées.