L’exploit du Stade Brestois, qui se retrouve face au Real Madrid en Ligue des champions, est incarné par son entraîneur, Éric Roy. De l’anonymat à être élu Meilleur entraîneur de Ligue 1, son parcours ressemble à un véritable conte de fées. À seulement 48 heures du choc contre les géants madrilènes, Roy a accepté de recevoir AS dans le centre d’entraînement du SICA, en périphérie de Brest.
À 57 ans, Roy rayonne de bonheur. Après trois victoires consécutives en Ligue 1, son équipe bretonne est désormais confrontée à un défi « énorme », comme il le définit lui-même. « C’est une fête pour tout le monde, joueurs, supporters… mais il est crucial de ne pas se contenter de regarder, on veut être acteurs sur le terrain », affirme-t-il avec un sourire, parlant un espagnol impeccable, fruit de son passage au Rayo Vallecano durant la saison 2001-2002.
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De l’attente à l’exploit, le parcours tumultueux d’Éric Roy
Le technicien, qui a partagé la même promotion d’entraîneurs que Zinedine Zidane, revient sur une époque où il a dû patienter plus d’une décennie avant de prendre place sur un banc, après avoir longtemps été sans club. « J’ai attendu 11 ans avant de retrouver un poste d’entraîneur. Lorsque l’opportunité s’est enfin présentée à Brest, c’était pour sauver le club. Et ça a fonctionné. Cette saison, nous avons joué la Ligue des champions, un véritable miracle », se souvient-il. Pour lui, c’est une ascension spectaculaire : « En France, on nous prenait à la rigolade, on nous prédisait zéro point et on nous accusait de nuire au coefficient UEFA de la Ligue 1. »
Son parcours d’entraîneur a débuté par une mission de sauvetage à l’OGC Nice avant de prendre les rênes de Brest. En 2023, il réalise un exploit en conduisant le club breton à la Ligue des champions, un « miracle » qu’il n’hésite pas à souligner, tout en rappelant que le Stade Brestois a été contraint de jouer tous ses matchs à domicile dans le stade de Guingamp, faute de conformité de leur propre enceinte aux exigences de l’UEFA.
Une philosophie de jeu inspirée de Klopp
L’une des clés du succès d’Eric Roy réside dans sa philosophie de jeu. « Je m’identifie davantage au style de Klopp qu’à celui de Guardiola, même si j’admire les deux », confie-t-il. Pour lui, l’essentiel est de s’adapter à son effectif et de prôner un jeu intense et rapide. « Je ne prétends pas être un Ancelotti ou un Wenger, mais je prends des éléments de chacun et je les intègre à ma propre vision du football », poursuit-il.
Malgré un budget modeste de 50 millions d’euros, bien loin des 1,1 milliard du Real Madrid, Eric Roy reste optimiste. « Le football est le seul sport où il est possible de réduire les distances entre un petit et un grand club. Vous pouvez jouer moins bien que l’adversaire et gagner », assure-t-il, conscient de l’écart entre les deux équipes.
Avant d’affronter les champions d’Europe, Roy se souvient d’un match particulier contre le Real Madrid avec le Rayo Vallecano, où son équipe avait battu les Madrilènes en Coupe du Roi malgré une lourde défaite à l’aller au Bernabéu (4-0). « On les avait battus 1-0 à domicile », se rappelle-t-il avec un sourire.
Kylian Mbappé, une menace à contrer collectivement
Quant à Kylian Mbappé, qu’il a vu briller face à son équipe à plusieurs reprises avec le PSG, Roy ne cache pas qu’il représente une menace redoutable. « C’est très difficile de l’arrêter, mais nous allons essayer de limiter ses capacités avec un travail collectif », analyse-t-il, tout en sachant que le Real Madrid sera un adversaire de taille.
Eric Roy ne manque pas non plus d’évoquer ses expulsions sur le banc de touche. « Je suis un homme passionné, et lorsqu’il y a des injustices, je perds parfois mon calme », avoue-t-il. Mais après deux expulsions cette saison, il promet de rester plus calme à l’avenir.
Comme le rapporte AS, Éric Roy incarne véritablement le miracle breton. Avec un Stade Brestois désormais en Ligue des champions, il a prouvé que tout est possible dans le football. Et même face à un titan comme le Real Madrid, il compte bien tenter l’exploit.
Thibaud Brierre