Après une première période sans relief, presque soporifique, les Madrilènes ont montré un tout autre visage en seconde mi-temps. Plus tranchants, plus pressants, les hommes de Carlo Ancelotti ont multiplié les assauts sur la cage d’Unai Simón. Malgré plusieurs occasions franches et un but de Vinicius Jr. finalement refusé pour un hors-jeu d’Endrick, le Real Madrid a longtemps buté sur une défense basque solide et en réussite, laissant penser que rien ne leur sourirait offensivement.
Il aura fallu attendre le temps additionnel pour voir le Bernabéu exulter. Fede Valverde, d’une frappe surpuissante dont lui seul a le secret, a délivré les siens dans les ultimes instants. Une victoire arrachée aux forceps, qui permet au Real Madrid de rester à quatre points du FC Barcelone.
Ce court mais capital succès redonne de l’élan et du sourire à la Maison Blanche. Voici les trois enseignements à retenir de cette rencontre.
Une performance globalement en dent de scie
À la mi-temps, difficile de croire que le Real Madrid jouait encore sa saison. Le rythme était lent, l’intensité quasi absente, et l’on avait l’étrange impression d’assister à un match sans enjeu, comme une avant-dernière journée de Liga entre deux équipes déjà tournées vers les vacances. Quatre jours après la douloureuse élimination face à Arsenal en Ligue des champions, les supporters attendaient un sursaut d’orgueil, surtout au Santiago Bernabéu.
Avec un seul tir cadré en première période, les hommes d’Ancelotti n’ont jamais vraiment été inquiétés… mais leur stérilité offensive inquiétait.
Heureusement, la seconde mi-temps a montré un tout autre visage. Vinicius Jr. a enchaîné les accélérations et les coups d’éclat, et le Real Madrid a progressivement mis la pression sur le but d’Unai Simón, jusqu’à faire plier le mur basque dans le temps additionnel. Ce réveil, bien que tardif, reste encourageant… mais il soulève aussi des interrogations à l’approche de la finale de Copa del Rey face au Barça.
Le 4-4-2 en losange, de retour après avoir marqué les grands succès de la saison passée, a permis un meilleur équilibre défensif, comme en témoigne ce 18e clean sheet de la saison. Mais offensivement, ce système encore peu rodé cette saison a également montré ses limites. Trop prévisible, le Real Madrid a peiné à déséquilibrer le bloc adverse.
Le but libérateur de Valverde vient récompenser une deuxième période plus convaincante, où une issue nulle aurait été sévère. Globalement, ce retour à un schéma à quatre milieux semble une réussite globale. Il aura fallu un grand Unai Simón pour retarder l’échéance. On sent que ce 4-4-2 convient mieux à ce Real Madrid, comme l’a confié Carlo Ancelotti après le match : « Mon système préféré est le 4-4-2, je l’aime beaucoup parce que c’est le meilleur système défensivement. » Reste à voir si ce système sera reconduit lors des prochaines échéances… notamment avec le retour de Kylian Mbappé.
Valverde sauve le Real Madrid et maintient les espoirs de Liga
Alors que tout laissait penser à un match nul frustrant synonyme d’adieu à la Liga, un homme a changé le destin de cette rencontre. Fede Valverde, sur une inspiration dont lui seul en a le secret, a décoché une volée surpuissante, limpide de spontanéité, venue se loger dans la lucarne d’Unai Simón. Cette fois, le portier basque n’a pu que suivre le ballon du regard.
Ce sixième but de la saison pour l’Uruguayen n’est pas anodin. Fidèle à son habitude, Valverde toujours au bon moment. Spectaculaires, ses buts sont souvent synonymes de délivrance.
Au-delà de sa réalisation, il s’est montré solide et rassurant dans son rôle de latéral droit. Le contraste avec Lucas Vázquez saute aux yeux : Valverde dégage puissance, sérénité et régularité. Dans un collectif madrilène parfois en demi-teinte cette saison, il reste l’un des rares à maintenir un niveau constant.
Son bombazo vaut bien plus que trois points : il permet au Real Madrid de rester dans la course, à seulement quatre longueurs du Barça. Un nul aurait porté l’écart à six, un gouffre presque irrattrapable. Si les Merengues parviennent à doubler le Barça à la toute fin, ce but inscrit à la 32e journée restera comme un tournant. Celui d’un héros discret, mais ô combien décisif.
Vinicius Jr. sort le grand jeu
Lorsqu’il évolue à ce niveau, rares sont les joueurs capables de rivaliser avec lui. Attendu au tournant pour prendre les rênes de l’attaque madrilène en l’absence de Mbappé, Vinicius Jr. a littéralement illuminé le Bernabéu.
S’il a parfois forcé ses actions en début de match, le Brésilien n’a jamais cessé d’y croire. Résultat : il termine la rencontre avec le plus grand nombre de dribbles réussis (5) et d’occasions créées (6).
Son récital aurait pu être couronné d’un but splendide, annulé pour un hors-jeu d’Endrick. Mais au-delà de cette action, Vinicius Jr. a enchaîné les gestes de grande classe : extérieurs du pied millimétrés, dribbles dévastateurs, débordements tranchants… Il a tout simplement martyrisé Andoni Gorosabel. Un petit pont soyeux sur Prados, un rush solitaire suivi d’une frappe qui passe juste au-dessus, des crochets fulgurants : Vinicius a sorti tout son arsenal.
Dans un Real Madrid souvent en manque d’inspiration offensive, il a été la principale source de danger. Sa connexion avec Eduardo Camavinga, repositionné latéral gauche, a apporté un vrai dynamisme sur le flanc madrilène.
Pour sa 200e victoire sous le maillot blanc, Vinicius a livré une prestation de patron : omniprésent, percutant, audacieux. Parfois esseulé, il a pourtant su créer le déséquilibre à lui seul. Si Valverde a offert la délivrance dans le temps additionnel et qu’Unai Simón a longtemps retardé l’échéance, c’est bien Vinicius qui a fait vibrer le Bernabéu. Une prestation de gala, une de plus, mais ça nous avait manqué.
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