Xabi Alonso dans les pas d’Ancelotti et Zidane, mais avec une touche bien à lui

par | 26/05/2025 - 20:05 | 8 commentaires

Derrière les sourires et la sobriété de sa première conférence de presse, Xabi Alonso a esquissé une vision qui rappelle ses glorieux prédécesseurs. Sans copier, sans se comparer, le nouveau coach du Real Madrid s’inscrit dans une tradition… qu’il compte aussi bousculer.

Il aurait pu jouer la sécurité, multiplier les formules creuses ou surfer sur le storytelling madrilène. Mais pour ses premiers mots en tant qu’entraîneur du Real Madrid, Xabi Alonso a opté pour la clarté, la mesure, et un soupçon d’ambition tranquille. Un style qui tranche avec la verve d’Ancelotti, plus démonstratif, ou la ligne directe de Zidane, focalisée sur la victoire immédiate. Un ton nouveau pour une mission immense.

Un héritage assumé, des mots soigneusement choisis

Lorsqu’il s’était présenté en 2013, Carlo Ancelotti n’avait pas tardé à affirmer ses intentions : « Le Real sera meilleur que le Barça ». En 2016, Zidane avait été tout aussi catégorique : « Je jouerai avec la BBC ». Deux phrases fortes, presque symboliques. Xabi Alonso, lui, a préféré des mots plus subtils. Dans des propos rapportés par Marca, il a parlé de lien émotionnel, d’énergie, et de la nécessité de faire vibrer le public : « Je veux qu’on dise partout dans le monde : « c’est mon équipe » ». Moins frontal, mais pas moins ambitieux.

Zizou martelait que « seule la victoire compte ». Ancelotti, lui, évoquait le « spectacle » comme devoir envers les supporters. Alonso, plus moderne dans sa posture, assume une vision où la flexibilité prime : presser ou temporiser selon les moments, changer de système en cours de match, mais toujours « avec émotion et intensité ». Il ne cherche pas à être une copie de ses anciens mentors, mais leur influence se ressent dans les contours.

Un vestiaire de stars, une approche plus humaine

Gérer des ego, faire cohabiter les statuts, c’est l’un des grands défis de tout entraîneur du Real. Là encore, les références ne manquent pas. Ancelotti s’était montré très diplomate en saluant Cristiano Ronaldo comme « un joueur merveilleux », tout en rappelant que « pour jouer, même Casillas devait le mériter ». Zidane, de son côté, insistait sur la proximité avec les joueurs, répétant « qu’il faut connaître son vestiaire ».

Xabi Alonso ne déroge pas à la règle, mais y ajoute une dose de psychologie. Il parle de connexion, d’échange individuel, de ressenti. « Je dois comprendre ce que chaque joueur traverse pour en tirer le meilleur. » Il cite Bellingham comme « un joueur d’époque », voit en Vinícius Jr. et Mbappé des « éléments différentiels », et évoque Rodrygo comme « spectaculaire ». Mais l’important, dit-il, « c’est d’aller tous dans la même direction ». Une vision collective plus que hiérarchique, là où Zidane fonctionnait avec ses cadres et Ancelotti avec la confiance.

Et pour ce qui est de la Ligue des champions, chacun a eu sa phrase fétiche : Ancelotti rêvait de la Decima, Zidane parlait de titres dès son arrivée. Alonso, fidèle à son ton, se projette avec un calme déterminé : « Notre présent est fort, notre futur peut l’être aussi ». L’ambition est là, mais la méthode change.

Walid Soltani

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