L’équipe dirigeante du CTA officiellement évincée

par | 26/06/2025 - 15:06 | 0 commentaires

La Fédération espagnole de football (RFEF) a officiellement mis fin ce jeudi à l’ère de Luis Medina Cantalejo à la tête du Comité technique arbitral (CTA).

Dans un bouleversement sans précédent, toute la direction du CTA a été démise de ses fonctions : le président Medina Cantalejo, son adjoint Antonio Rubinos Pérez, le responsable du VAR Carlos Clos Gómez, ainsi que les trois vice-présidents Vicente Lizondo Cortés, Bernardino González Vázquez et José Luis Lesma López.

Depuis plusieurs mois, la RFEF préparait ce remaniement structurel, dans un climat de pression croissante de la part des clubs professionnels, avec le Real Madrid en tête. Rafael Louzán, nouvel homme fort de la fédération, avait promis une réforme de fond de l’arbitrage espagnol. Il a tenu parole. Selon AS, COPE et appuyé par le communiqué officiel de la RFEF, la nouvelle direction du CTA sera présentée officiellement le 2 juillet.

Cette décision marque la fin de près de quatre années de présidence de Medina Cantalejo, nommé en 2021 par Luis Rubiales pour succéder à Velasco Carballo. Son mandat a été fortement secoué par l’affaire Negreira, du nom de l’ancien vice-président du CTA accusé de corruption en lien avec le FC Barcelone et par une hostilité persistante de la part de certains clubs, en particulier le Real Madrid, qui n’a cessé de demander son départ via sa chaîne officielle, RMTV.

Vers une nouvelle gouvernance du corps arbitral

Le projet de Louzán ne se limite pas à un changement de noms. Il envisage une refonte en profondeur du système arbitral, avec la création d’une entité indépendante, potentiellement une société à capitaux mixtes incluant la RFEF, LaLiga et d’autres acteurs du football espagnol.

L’objectif : rendre l’arbitrage plus transparent, professionnel et moderne. Cette initiative soulève toutefois des débats juridiques, certaines sources évoquant la nécessité de modifier la Loi du Sport, tandis que d’autres estiment qu’un tel changement est possible dans le cadre actuel.

Le futur CTA pourrait ainsi être dirigé par un binôme inédit : un CEO opérationnel et un directeur technique sportif. Une structure inspirée du modèle corporatif, censée garantir à la fois l’autonomie de l’arbitrage et son alignement avec les exigences du football professionnel.

À lire également : Le Real Madrid maintient son souhait de réforme de l’arbitrage espagnol malgré la réunion avec le CTA

Rafael Louzán, président de la RFEF, ici avec Florentino Pérez, a effectué le premiers pas de la réforme de l'arbitrage espagnol avec ces évictions (Photo by Angel Martinez/Getty Images)

Rafael Louzán, président de la RFEF, ici avec Florentino Pérez, a effectué le premiers pas de la réforme de l’arbitrage espagnol avec ces évictions (Photo by Angel Martinez/Getty Images)

Fin d’un cycle mouvementé au CTA

Sous la direction de Medina Cantalejo, le CTA avait tenté de réduire les « penaltitos », ces penalties sifflés pour des contacts légers, et de protéger le corps arbitral face aux critiques. Son style, parfois jugé autoritaire, lui a valu autant de soutiens que d’oppositions, y compris en interne. Son mandat restera marqué par des tensions récurrentes, notamment avec certains arbitres emblématiques comme Mateu Lahoz ou Estrada Fernández, écartés dans des conditions conflictuelles.

Dans son communiqué, la RFEF a tenu à remercier Medina Cantalejo et son équipe pour leur engagement, leur professionnalisme et leur gestion dans un contexte particulièrement exigeant. La Fédération affirme vouloir désormais « ouvrir une nouvelle étape » dans le domaine de l’arbitrage, dans la lignée des travaux menés par le groupe de réforme du système arbitral auquel participent les représentants du collectif des arbitres, les clubs professionnels et la Fédération elle-même et poser les bases d’un modèle plus moderne, plus efficace et adapté aux besoins actuels du football espagnol.

Le 2 juillet, un nouveau chapitre s’ouvrira pour l’arbitrage espagnol. Reste à savoir s’il permettra d’apaiser les tensions et de restaurer la confiance des clubs et des supporters dans une institution au cœur de nombreuses polémiques ces dernières saisons.

Manon Lafeac

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