Il n’y a pas que les amarres qui sont larguées au large des Îles Baléares. Le bateau madrilène dérive, et perd des points précieux dans la course au titre en championnat. Avec cette défaite 1-0, conjuguée à la victoire du FC Barcelone contre Séville, la Maison Blanche est désormais à 8 points du leader catalan.
Le pire match de cette saison
En l’espace d’une semaine, le bateau madrilène propose le meilleur et le pire match de son exercice. Face à la Real Sociedad, notre journaliste Médric Bouzermane soulignait la qualité de la prestation des hommes d’Ancelotti, malgré le mauvais résultat sur le plan comptable (0-0). Hier après-midi, le bateau madrilène a simplement été décevant. Le néant total, symbolisé par le plus Majorquin de l’effectif : Marco Asensio.
Une catastrophe dans le jeu, un cruel manque d’inspiration de la part du milieu de terrain, mais surtout un cruel manque de répondant dans les duels. Un engagement physique défaillant, et un manque de solidarité cruel pour Vinícius Júnior, qui reste le seul élément qui tente constamment, et ne se laisse pas marcher dessus. Un no man’s land offensif qu’il tente de combler tout seul, un défi qu’il tente de relever au contraire de ses partenaires, et sans surprise notre élément qui porte le danger concrètement sur le camp adverse.
Nacho se tourne sur le seul duel qu’il ait vraiment eu à négocier face à Verdat Muriqi, Valverde est une ombre en ce moment et a besoin de passer quelques matchs sur le banc, Dani Ceballos semble éreinté après cet état de grâce, ou encore Dani Carvajal ne pèse plus offensivement et se fait balader en phase défensive. Les satisfactions sont peu nombreuses, à l’image d’Aurélien Tchouaméni qui signe un retour propre, Eduardo Camavinga le phare au milieu de la tempête madrilène, et Luka Modrić qui apporte du liant technique.
L’échec Asensio
Rodrygo est le troisième tireur de pénalty de l’équipe. Après Karim Benzema et Luka Modrić, il est sans aucun doute le plus adroit dans l’exercice. Plus que sa qualité de pied, la confiance engrangée, et cet essai transformé face au FC Barcelone en Liga dans cet exercice ont fini de l’installer dans nos tireurs attitrés. Étant donné que le numéro 21 était encore sur la pelouse, pourquoi Marco Asensio s’est chargé de tirer ce pénalty ? Était-ce pour une question de storytelling ? Était-ce pour se donner encore plus de confiance après son but contre Valence en Liga en milieu de semaine passée ? Ou bien pour compenser le fait qu’il ne soit pas entré en jeu au match aller ?
Quoi qu’il en soit, un milieu offensif qui se cache dans le jeu, qui n’a aucune influence dans le jeu de son équipe, qui ne prend aucune responsabilité technique alors que Toni Kroos et Luka Modrić sont sur le banc au coup d’envoi du match, ne devrait pas tirer de pénalty pour revenir au score. L’occasion en elle-même était parfaite pour bien démarrer la seconde période, et de façon globale le match était une occasion pour l’ex-majorquin pour prouver qu’il mérite de prolonger au Real Madrid.
Beaucoup trop discret lorsque le jeu et l’enjeu l’exigent, à la fois irrégulier et extrêmement frustrant, Marco Asensio n’a pas seulement coûté le match, il a certainement coûté LaLiga au Real Madrid. Une configuration idéale pour le FC Barcelone, 8 points devant son dauphin madrilène, et qui en prime monte tout doucement en puissance. Tout le contraire d’un Real Madrid qui s’essouffle, et est amputé de son taulier en attaque, en défense, et aux cages. Le stade Son Moix est la station balnéaire dans laquelle le bateau madrilène se noie dans la course au titre pour la Liga.