Retro Liga 2002-2003 : l’année où la Real Sociedad a failli remporter le championnat face au Real Madrid

Il était une fois dans le championnat espagnol, une saison qui ressembla étrangement à celle de cette année. Le Real Madrid et la Real Sociedad, face à face.

2002-2003. Le Real Madrid remporte la Liga lors de la dernière journée face à l’Athletic Club (3-1) au Santiago Bernabéu. Ronaldo, qui inscrit un doublé, et Roberto Carlos sont les buteurs d’un soir où le temple madridiste exalte ses héros auteurs d’une saison à couper le souffle. Lorsque l’on s’attarde sur le onze de l’époque, on comprend cette fameuse phrase « Le football, c’était mieux avant » : Casillas – Salgado – Hierro – Helguera – Roberto Carlos – Makélélé – Guti – Figo – Zidane – Raúl – Ronaldo.

En Europe, malgré l’exhibition du 9 brésilien en quart de finale à Old Trafford, le champion d’Europe en titre est éliminé en demie par une très grande Juventus. En compétition domestique, la tâche n’est pas si simple non plus. Le Real Madrid doit faire face toute la saison à un colosse : la Real Sociedad. Comme cette saison – et à voir si cela tiendra dans le temps -, l’équipe basque joue le titre. À l’entame de la 37e journée, les hommes de Raynald Denoueix (champion de France avec Nantes en 2000-2001) ont même le luxe d’être premier à un point du club madrilène. Un confort, au premier abord : quatorze jours séparent la 36e et la 37e, le temps nécessaire pour que la presse espagnole fasse monter la pression sur les épaules de l’outsider basque.

La Real Sociedad craque, le Real Madrid s’empare de la première place

15 juin 2003. La Real Sociedad se déplace à Balaídos pour affronter le Celta de Vigo, quatrième, en quête d’une place en Ligue des Champions. Le club galicien sort d’un nul (1-1) au Santiago Bernabéu et doit absolument gagner car Valence est juste derrière à un point. Dans le même temps, Día de derbi au Vicente Calderón. Le Real Madrid, qui est ultra favori face à l’Atlético (11e), est habitué à ce genre de contexte.

Le milieu de la Real Sociedad, Valeri Karpin, est de retour dans son ancien stade. L’accueil est loin d’être chaleureux : lors de la présentation de l’effectif du Celta de Vigo en août 2002 – expérience que j’ai vécu du haut de mes 10 ans en direct -, la pauvre mère du russe reçoit des insultes pendant au moins 10 minutes. Sacré scénario pour aller chercher un titre. Autant vous dire que ce dernier, Nihat, Kovačević, Xabi Alonso et De Pedro, entre autres, n’ont rien pu faire face à la bande de Mostovoi. Victoire 3-2 des galiciens et, à Madrid, le Real s’impose 4-0 face à son hermano pequeño grâce à Raúl et… Ronaldo, bien entendu.

L’équipe de San Sebastián, qui aurait pu rentrer dans l’histoire en remportant ce championnat face aux Galactiques, craque dans le sprint final. Le Real Madrid soulève une semaine plus tard son 29e titre. « La Liga de Ronaldo », selon AS et Marca. Le brésilien (23 buts), Nihat (23), Kovačević (20) et Raúl (16) finiront 2e, 3e, 4e et 5e au classement du Pichichi derrière Roy Makaay (29) du Deportivo de La Coruña (3e). Enfin, autre point de ressemblance avec la saison actuelle, le classement en fin de saison du F. C. Barcelona (6e).

     

Juste parce qu’au Journal du Real, nous adorons l’histoire et les anecdotes. Dans la famille « Le football, c’était mieux avant », je demande l’équipe du Deportivo de La Coruña. Voici une partie de l’effectif : Makaay – Diego Tristán – Scaloni – Mauro Silva – Fran – Valerón – Sergio – Capdevilla – Donato – Andrade – Amavisca – Pandiani – Manuel Pablo. Une partie de ce groupe se fait avoir par le FC Porto de José Mourinho l’année suivante en demi-finale de la Ligue des Champions. Face à Monaco, en finale, elle aurait été champion d’Europe, sans aucun doute.

Le football, c’était définitivement mieux avant.

 

Pablo Gallego.