Predrag Mijatović, le héros de la Séptima

Predrag Mijatović fête aujourd'hui ses 53 ans. Pour les plus jeunes qui ne le connaissent pas, il est l'un des héros de l'histoire du Real Madrid. En 1998, le Monténégrin marque le but décisif permettant aux Madridistes de remporter la Séptima. Une septième Ligue des Champions, 32 ans après la dernière. Une éternité pour le Real Madrid qui a valu à Mijatović de rentrer dans l'histoire du club.

par | 19/01/2022 | 0 commentaires

Predrag Mijatović est né à Podgorica (Monténégro), le 19 janvier 1969. Il était attaquant de pointe et a joué en professionnel de 1987 à 2003. Il était le buteur phare de Valence au milieu des années 90. Il a ensuite revêtit le maillot du Real Madrid pendant trois saisons durant lesquelles il a donc remporté cette fameuse Ligue des Champions 1998. À 30 ans, il est parti à la Fiorentina pour trois ans puis a terminé sa carrière à Levante lors de la saison 2002-2003. Predrag Mijatović, c’est l’histoire d’un ex-international yougoslave, oublié par la postérité, faisant pourtant partie des légendes du plus grand club de l’histoire.

Un joueur phare de Liga dans les années 90

Mijatović arrive en Espagne à l’été 1993, après six saisons pleines en première division yougoslave. Formé au FK Budućnost Titograd (aujourd’hui FK Budućnost Podgorica), il y joue deux saisons et demie puis est recruté par le Partizan Belgrade, l’un des meilleurs clubs serbe. À l’époque, en janvier 1990, il débarque au sein d’un des clubs les plus titrés de Yougoslavie. Après la fin de la république fédérative socialiste de Yougoslavie en 1992, le Partizan intègre le championnat de Serbie-et-Monténégro, qu’il remporte huit fois en quatorze ans. Predrag Mijatović participe notamment au premier succès, en 1992-1993, avant de s’envoler pour Valence en Espagne.

En trois saisons, il ne remporte rien sur le plan collectif, malgré la progression de son équipe – Valence termine deuxième du championnat à quatre points de l’Atlético en 1995-1996 -, mais devient l’un des meilleurs joueurs de LaLiga. Lors de sa dernière saison avec le club Ché, Predrag Mijatović inscrit 28 buts en 40 matchs, constituant le deuxième meilleur buteur du championnat derrière Juan Antonio Pizzi, mais surtout, l’ex-Yougoslave est élu meilleur joueur étranger de Liga. Une récompense qui le consacre nationalement, lui qui devient une idole à Valence. Malheureusement, pour leurs supporters, Mijatović part au Real Madrid à l’été 1996 et déclenche la rivalité entre les clubs, passant pour un traître aux yeux des Blanquinegros. 

Tandis que Michael Laudrup et Iván Zamorano notamment, partent, Predrag Mijatović, en compagnie de Davor Šuker, Clarence Seedorf ou encore Roberto Carlo, arrive au Real Madrid. Sous les ordre de Fabio Capello, le Monténégrin forme un super trio offensif avec Šuker et Raúl et permet au club de remporter la Liga avec deux points d’avance sur le Barça. Dès le début de la suivante, il remporte la Supercoupe d’Espagne face au rival barcelonais. Et, cette saison 1997-1998 va le faire rentrer dans la légende.

Le buteur de la Séptima

Fabio Capello est remplacé par Jupp Heynckes pour la saison 1997-1998 et le Real Madrid est en Ligue des Champions. Qualifiés directement pour la phase de poules, grâce à son titre de champion d’Espagne, les Madridistas tombent dans un groupe abordable composé de Porto, l’Olympiacos et Rosenborg. Les hommes d’Heynckes font le travail en terminant 1er devant la surprise norvégienne. En quart de finale, le Real Madrid tire le Bayer Leverkusen, l’une des équipes faisant partie des meilleurs deuxièmes – il n’y avait que le premier du groupe qui se qualifiait et il fallait donc désigner les meilleurs dauphins. Au match aller en Allemagne, les Madridistes font match nul 1-1 grâce à l’égalisation de Christian Karembeu à un quinze minutes de la fin. Au retour, au Bernabéu, les coéquipiers de Predrag Mijatović livrent une très belle prestation en éliminant Leverkusen sur le score de 3-0 grâce à des buts de Karembeu, de Fernando Morientes et de Fernando Hierro, tous en seconde mi-temps.

En demi-finale, le Real Madrid hérite de nouveau d’un nouveau club allemand : le Borussia Dortmund. C’est le champion d’Europe en titre et Jupp Heynckes vont devoir réaliser deux gros matchs pour espérer rallier la finale. Malgré l’incident avec les supporters qui retardent le match aller, au Santiago Bernabéu, d’une heure, Les Madridistas sortent victorieux 2 à 0 grâce une nouvelle fois à Karembeu et Morientes. Au retour, le score ne bouge pas et le Real Madrid est en finale, 17 ans après la dernière.

En finale, les hommes d’Heynckes se retrouvent face à la Juventus. Les Italiens s’offrent une troisième finale d’affilée après celle gagnée en 1996 et celle perdue en 1997. La rencontre a lieu à l’Amsterdam Arena, dans un pays qui n’avait pas réussi aux Madridistes la dernière fois – une finale perdue face au Benfica en 1962. C’est la quatrième fois que le Real Madrid affronte la Juve en Coupe d’Europe. Le club espagnol a l’avantage, car il a éliminé son homologue italien deux fois sur trois. Cette finale est fermée, peu de tirs, mais beaucoup de fautes. Le Real Madrid, qui aligne un 4-3-3 avec Mijatović, Raúl et Morientes en attaque, Karembeu, Seedorf et Redondo au milieu, Sanchís, Hierro, Panucci et Roberto Carlos en défense et Bodo Illgner dans les buts, ne parvient pas à trouver la faille. 0-0 à la pause, le Real Madrid cherche un héros.

À la 66e minute, il le trouve en la personne de Predrag Mijatović qui, d’un subtil tire du gauche après un dribble sur Peruzzi, le gardien de la Juve, ouvre le score tel un pur attaquant. Peu d’occasions, mais il met celle qu’il fallait inscrire.

Le score en reste là et le Real Madrid soulève la Séptima, la septième Ligue des Champions de son histoire. Cela faisait 32 ans que le club et tous les supporters l’attendaient. Predrag Mijatović est reconnu comme le héros mettant fin à toutes les souffrances et gagne son aller simple pour rejoindre les légendes du club. Depuis ce jour, il est l’un des joueurs les plus admirés par tous les Madridistas.

 

Eliott Lafleur