Mané, Salah, Díaz : Le portrait robot des offensifs qui défieront le Real Madrid

Ce 28 mai, les deux meilleurs clubs du monde s'affrontent sur la pelouse du Stade de France. Si le Real Madrid semble insubmersible, à quel danger fera-t-il face en finale de Ligue des Champions ?

Portrait

À l’heure actuelle, Liverpool représente sûrement ce qui se fait de mieux dans le football. Si le Real Madrid est porté par son histoire et ses talents nacrés, la formation de Jürgen Klopp performe par leur organisation. Le (désormais) légendaire gegenpressing a fait la gloire des coachs allemands. Klopp en est leur plus fervent ambassadeur. Mais face à cet obstacle, le Real Madrid n’arrive pas pâli par l’angoisse. En demi-finale, on leur promettait déjà « ce qui se fait de mieux » avec le cuir. Après avoir défait Manchester City, les hommes de Don Carlo sont là, mais, quels profils offensifs vont se dresser face à Casemiro et ses coéquipiers ?

L’étrange triangle du Merseyside

Liverpool et Madrid se connaissent bien. En 2018, la poudre avait parlé entre les deux formations. Après une bataille en faveur des Reds dans le jeu, la sortie du Pharaon Salah, l’exploit de Bale et la double boulette de Karius avait eu raison d’eux. Trois ans après, la double confrontation en quart de finale avait eu raison des Anglais. Crucifiés par Vinícius Júnior dans un premier temps, la performance défensive magistrale des Madridistas au retour aura eu raison d’eux. Désormais, le triangle offensif de Liverpool s’est fluidifié. En conférence de presse, Carlo Ancelotti s’exprimait d’ailleurs au sujet de ses adversaires européens, avec un trait d’humour : « C’est la nouveauté. Je ne pense pas être d’une vieille génération, je pense que je suis en train de voir le changement du football, son évolution, c’est hyper important. Et surtout, il faut se baser sur les caractéristiques de tes joueurs. Par exemple, tu ne peux pas faire de la pression haute avec des joueurs gros. C’est un bon exemple, parfait avant une finale. »

Ce qui est sûr, c’est que le schéma tactique de Liverpool ne prend pas des airs de triangle rectangle isocèle avec un avant-centre fixe et deux joueurs de couloirs. À Anfield, les Reds ont appris à tenir un rôle plus adapté. Dans cette armada offensive, Mohamed Salah est sûrement le joueur le plus prévisible des trois. Pour l’Égyptien, les actions se suivent et se ressemblent. Dans les 30 derniers mètres, il quitte son côté droit pour rentrer progressivement dans l’axe. Souvent très avancé, il est ce que l’on peut qualifier « d’ailier fort ». Un joueur de côté qui n’en a que le nom, tant son apport ressemble à celui d’un avant-centre létal. Car bien qu’il soit prévisible dans ses déplacements, l’ancien de l’AS Roma n’en reste pas moins efficace. Terriblement rapide, il est parfaitement trouvé par ses coéquipiers en profondeur. Qui dit jeu stéréotypé dit aussi habitude et donc mécanisme, tout ce qu’il faut dans le football rapide exigé par le contre-pressing. Quand Liverpool investit le camp adverse, le joueur attend chaque ballon avec une faim de but qui paraît insatiable. Une attitude qui lui a parfois valu quelques mésententes avec Sadio Mané.

Un plongeon dans l’inconnu

Si Salah est l’assurance but du Nord-Ouest de l’Angleterre, avec un certain CR7, les autres joueurs n’en restent pas moins importants. Dans un premier temps, Diogo Jota semble être le moins préoccupant des offensifs. Parmi ceux habitués à démarrer la rencontre, et sans lui manquer de respect, son jeu paraît stéréotypé comme Mo Salah. Néanmoins, il est beaucoup moins létal. Le Portugais est un bon joueur, mais pas un facteur X. Sa présence permet surtout de libérer Sadio Mané. Depuis qu’il a intégré l’effectif de Jürgen Klopp, le Sénégalais a ramené un nouveau visage dans le football mondial. La tendance amenait à des ailiers créateurs ou buteurs. On chouchoutait et préservait les talents offensifs. Une fois arrivé dans la ville industrielle, le champion d’Afrique a montré que son poste pouvait aussi se congratuler des efforts fournis et de la sueur versée. Mané représente le football total. Il est le modèle de l’ailier box-to-box qui n’attend pas le ballon et qui colle à l’intensité du football anglais. Au-delà de ça, le joueur fait preuve d’une technique irréprochable. Devant le but, il est également un atout plus que précieux.

Dans cette dimension, le facteur X semble avoir changé de camp. Si la guerre fait rage entre le Sénégalais et l’Égyptien pour savoir qui influait le plus sur le jeu de Liverpool, un nouveau challenger est rentré sur le pré. Arrivé dans le pays de sa majesté, il y a moins de 5 mois, Luis Díaz impressionne. Sa qualité de dribble crée une incertitude précieuse dans les défenses adverses. De plus, le Colombien a montré une qualité de finition prodigieuse. S’il ne marque pas aussi souvent que ses compères, l’ancien ailier gauche du FC Porto inscrit des golazo de toute beauté. Son style de jeu pourrait presque laisser penser à une autre version de Viní Jr. Pourtant, l’ailier madridista reste bien plus décisif que lui cette saison. Autre point de ressemblance avec un attaquant du Real Madrid, la qualité de Díaz en sortie de banc rappelle les rentrées européennes de Rodrygo. Cependant, le Brésilien a le mérite d’avoir posé sa marque sur des rencontres à la dramaturgie beaucoup plus élevées.

Et si l’attaque de Klopp fascine, celle de Madrid est portée par un duo magique. La défense à la tunique blanche, elle, aura de quoi faire au Stade de France. Mais ils ne devraient pas être dépaysés. Les confrontations précédentes face au PSG, à Chelsea ou à City les ont déjà habitués aux meilleurs. Le verrou devrait donc pouvoir se bloquer suffisamment. Si cela ne suffit pas, préparez-vous à une nouvelle nuit magique comme les Rois d’Europe en ont connu cette année. Le coach madridista revenait sur cet aspect face aux journalistes : « Si on mérite, c’est par rapport à notre parcours. L’engagement. On a montré une motivation incroyable. Personne ne nous a battus en termes de motivation cette saison. Ce n’est pas suffisant pour gagner, oui. Mais nous devrons avoir cette motivation. »

Erwan