Celta de Vigo – Real Madrid : un diesel hybride

Au soir du 21 août 2022, le Real Madrid s’est imposé à Vigo contre la formation galicienne 4 à 1 pour le compte de la 2e journée de Liga. Un succès qui donne un premier élément de réponse aux interrogations suscitées par le départ de Casemiro.

Real Madrid

La star du match : Luka Modrić

Depuis que je suis enfant, je suis fasciné par les tours de magie. Parmi eux, un petit magicien croate m’enchante plus que les autres : Luka Modrić. Le natif de Zadar maîtrise de nombreux subterfuges. Dans cette liste, mon préféré reste celui où il fait disparaître le ballon de la pelouse pour le faire réapparaître dans la lucarne du gardien adverse. Le pauvre Renato Tapia, milieu défensif du Celta de Vigo, ne pouvait trouver de meilleure place que sur la pelouse, installé par le numéro 10 madrilène et son crochet dévastateur.

Une élégance d’un autre temps, la classe des plus grands dans l’histoire de ce sport, un savoir-faire et des artifices uniques, Luka Modrić est une ode au football, un savant mélange de tout ce qui nous a fait tomber dans la marmite du ballon rond quand on était petits. Pour couronner le tout, il donne l’impression d’en avoir encore énormément sous le capot. Émerveillé par sa performance XXL, le public de Balaídos applaudit la performance magique du numéro 10 madrilène, lui donnant ainsi une standing ovation.

Une belle nuit étoilée, et une filante vers le but pour inscrire le but du 3-1 à la 56ᵉ minute. Sur un service de Lukita, Vinícius Júnior ouvre son compteur but en Liga, en dribblant le gardien avant de marquer dans le but laissé vide. C’est à se rappeler un autre illusionniste brésilien qui portait le numéro 9 dans le dos…

Camavinga x Tchouaméni : l’opération sentinelle

Pour protéger le peuple madridista et sa charnière centrale, l’armée française mène l’opération sentinelle sur Madrid. Deux de ses meilleurs soldats réalisent un match plein (de promesses) : Eduardo Camavinga et Aurélien Tchouaméni. Après la perte de Casemiro, parti pour Manchester United, et la blessure de Toni Kroos, les milieux français sont associés. Leur présence commune permet au Real Madrid de conserver son ossature en 4-3-3, mais également de se mouvoir en 4-2-3-1.

Le deuxième système évoqué est du pain béni, puisqu’il permet à Luka Modrić d’évoluer un cran plus haut, et de permuter sereinement avec Federico Valverde. Le schéma, plus visible en première mi-temps qu’en seconde, permet au Real Madrid de mieux digérer les temps faibles. Pas mal bousculés en première période, les hommes de Carlo Ancelotti mettent du temps à se chauffer dans le jeu, avant de dominer son adversaire. Même si Karim Benzema ouvre le score sur pénalty à la 11ᵉ minute, paradoxalement le temps fort est pour les locaux du soir.

L’animation du milieu de terrain se redessine, avec un visage plus offensif, un corps a minima tout autant résistant, et plus polyvalent. La percée de Tchouaméni sur le quatrième but, les percussions de Camavinga, en plus des courses rageuses de Valverde : ce milieu est complet pour le futur. Techniquement sûr, physiquement dense, l’entrejeu du Real Madrid n’a que peu subi en seconde période. Le technicien italien ne semble pas souffrir du départ de Casemiro, avec un Tchouaméni qui présente une bien meilleure copie que lors du déplacement à Almería. Un milieu hybride malgré un démarrage en diesel, mais l’essentiel est ailleurs : la voiture madrilène prend un virage séduisant dans le jeu.

 

Prochain match : dimanche prochain à 22h00, déplacement périlleux en Catalogne à Cornellà-El Prat, pour y affronter l’Espanyol de Barcelone à l’occasion de la troisième journée de la Liga.

Abdoulaye