À 33 ans, Davide Ancelotti travaille dans l’ombre de son père depuis 10 ans maintenant, après avoir arrêté sa (courte) carrière de footballeur professionnel. Si sa présence est considérée comme primordiale aujourd’hui, le coach adjoint italien a souvent dû faire face au début aux accusations de népotisme envers son père. De préparateur physique au PSG en 2012 à entraîneur-adjoint du dernier vainqueur de la Champions League et de La Liga, il y a bien plus qu’un pas. Focus sur le parcours d’un véritable passionné de ballon rond.
Il est tombé dedans quand il était petit
Après un peu plus de deux ans de carrière entre l’équipe B de l’AC Milan et Borgomanero en Italie, Ancelotti fils décide de mettre un terme à sa carrière de joueur, se rendant compte « que je n’avais aucun talent pour cela, alors j’ai décidé d’étudier » a-t-il déclaré pour une interview dans le Daily Mail. À cette période, il obtient un diplôme de science du sport et devient préparateur physique au PSG, lors de la dernière année de son père au sein du club français. Baigné dans le monde du football depuis sa naissance, Davide Ancelotti était un enfant calme, qui se contentait d’admirer autour de lui les stars qui jouaient dans les équipes de son père à Parme ou à la Juventus.
Cette expérience du monde pro est inestimable et ses connaissances lui ont permis de gravir les échelons rapidement. Car chez les Ancelotti, il n’y a aucun passe-droit. Certes, avoir un entraîneur aussi prestigieux comme père peut aider pour rentrer dans un club, mais faire autant l’unanimité dans un club ne tient pas du miracle, mais d’un vrai travail. Passé adjoint lors de l’arrivée de Carlo au Bayern en 2016, il vit une première expérience compliquée, « certains joueurs du Bayern l’ont accusé d’être trop proche et il sortait souvent dîner avec des membres de l’équipe, ce qui a conduit certains à se plaindre qu’il était plus intéressé par les amitiés que par le maintien d’une relation professionnelle avec l’équipe » selon The Daily Guardian et AS.
Il est évident qu’une position comme la sienne n’est la plus simple à gérer, d’essayer de ne pas être un fils à papa tout en étant proche des joueurs sans trop en faire. Au fil du temps et grâce à ses expériences suivantes au Napoli et à Everton, Davide Ancelotti finit par gagner le respect des joueurs et de ses pairs partout où il est passé.
Se détacher de l’étiquette du « fils de… »
La relation professionnelle entre Ancelotti père et fils a été très bien définie par Davide lors d’une interview pour le Liverpool Echo, « Mon but est de lui donner beaucoup de doutes, de donner mon avis. À la fin, c’est lui qui prend la décision. Je ne suis pas ici pour dire ‘ oui, oui, oui, je suis ici comme tout entraîneur adjoint, j’ai la confiance – moi plus que d’autres – pour dire ‘non, je ne suis pas d’accord avec vous’. » Carlo Ancelotti a changé son fusil d’épaule depuis son retour au Real Madrid, décidant de s’entourer de son fils comme adjoint, alors qu’il choisissait toujours un ancien joueur pour l’épaulé lors de ses dernières expériences sur le banc (Makélélé au PSG, Zidane au Real, Salihamidzic au Bayern et Duncan Ferguson à Everton).
Cette expérience chez les Toffees pour Davide est fondatrice pour sa carrière, lui qui a déclaré avoir eu des difficultés à se faire entendre au Bayern ou au Napoli à cause de son manque d’expérience en tant que joueur pro. La reconnaissance de son travail sera reconnue en Angleterre, par Mason Holgate, défenseur anglais d’Everton qui a mis en avant les qualités du coach adjoint de 30 ans à l’époque.
« Davide est aussi un très bon entraîneur, incroyable pour être honnête, l’un des meilleurs avec qui j’ai travaillé. Il est semblable à son père, calme et facile à aborder. Vous pouvez lui parler de beaucoup de choses, pas seulement de football. C’est un très bon entraîneur et il sait de quoi il parle. »
De manière générale, le travail et l’implication de Davide Ancelotti au sein de l’effectif des Blues étaient appréciés de tous, en plus de sa mentalité et de son humilité. Malgré des entraînements intensifs de 75 minutes sans pause, les joueurs l’ont toujours écouté, la présence de Duncan Ferguson, légende du club et adjoint, ayant beaucoup aidé dans son intégration.
Des valeurs transmises de père en fils
L’amour du football. Le respect adressé aux membres du club et la proximité avec les joueurs, ces valeurs sont autant présentes chez Carlo que chez Davide. Les qualités humaines et sportives du fils, qu’il a su faire évoluer et adapter grâce à ses diverses expériences, lui ont permis d’obtenir le statut qu’il a aujourd’hui au club madrilène. Sa capacité à communiquer en cinq langues (italien, espagnol, allemand, anglais et français) est un grand avantage dans sa communication avec les joueurs et les membres du club. Tel père, tel fils.
Habitué à rester près de douze heures par jour sur les terrains, Ancelotti fils est un perfectionniste qui fait une sorte qu’il n’y est aucun déchet dans le jeu, et ce, jusqu’au moindre détail. Si son implication relève le plus souvent du travail de l’ombre, on a pu le voir à quelques reprises effectuées des choix payants, comme en début de saison lorsqu’il indique à Alaba de prendre un coup-franc face à Almeria, que ce dernier va mettre au fond des filets pour remporter le match (1-2).
La question qu’on est en droit de se poser est : quand va-t-il voler de ses propres ailes ?
« Quand mon père s’arrêtera. Il a dit qu’après le Real Madrid, ça pourrait s’arrêter. Nous avons un contrat pour deux ans de plus. Cela dépendra beaucoup de la durée de cette aventure : pour l’instant, nous allons en profiter. Quand ça s’arrêtera, j’avancerai seul, je rêve du Milan car c’est mon équipe de coeur. »
Davide Ancelotti pour le Corriere della Serra
Pour son paternel, il est certain que son fils effectuera une carrière d’entraîneur « C’est un assistant, c’est sûr qu’il sera entraîneur dans le futur, il travaille beaucoup sur les coups de pied arrêtés, il a plus d’énergie que moi. C’est normal ! » avait-il déclaré après la victoire en Supercoupe d’Europe face à l’Eintracht Francfort (2-0). Davide a pu entraîner qu’une seule fois dans sa carrière, c’était à Naples lors d’une défaite face à l’AS Roma (1-2).
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