Iker Casillas, un capitaine sacré en 2010

« La Catalogne a gagné le Mondial, pas l’Espagne » déclarait Eric Cantona lors d’une conférence de presse à Shangaï en 2015. Il parle ici de la Coupe du monde 2010. Pourtant, un facteur très important de cette Roja est souvent oublié. Il s’agit du capitaine emblématique et joueur du Real Madrid, club rival du FC Barcelone, San Iker Casillas.

Iker Casillas

Peu de buts encaissés pour Iker Casillas

L’Espagne remporte donc la Coupe du monde 2010. L’image d’une équipe avec un jeu de position inégalable et une possession de balle à rendre malades ses adversaires restera gravée à jamais. Pourtant, la Roja n’inscrit que 8 petits buts en 7 matchs. Il s’agit ainsi du champion du monde avec la pire attaque de l’histoire de la compétition. Logiquement, si l’Espagne garde le ballon sur la majorité des 90 minutes d’un match, ses rivaux ne risquent pas de s’approcher des cages très souvent. C’est là qu’il intervient, Iker Casillas !

Aucun champion du monde dans l’histoire n’avait perdu son match d’ouverture avant 2010. L’Espagne débute donc très mal son Mondial. De plus, la première fois de son histoire, la Suisse l’emporte face à la Roja. À la 53e minute, malgré un beau tacle d’Iker Casillas dans sa surface sur Derdiyok, le ballon retombe ainsi dans les pieds de Gelson Fernandes. Le milieu de terrain suisse ouvre donc le score et met fin à une série d’invincibilité de 15 matchs de la sélection espagnole. Cette défaite ne cédera toutefois pas leur sort puisqu’ils gagnent leurs deux matchs suivant. Par ailleurs, San Iker ne concède qu’un seul autre but durant toute la compétition.

Lors de la deuxième journée de cette phase de poule, l’Espagne s’impose facilement 2 à 0 face à un Honduras trop faible pour les inquiéter. Les Honduriens ne cadrent pas la moindre frappe. La 3e journée oppose donc l’Espagne et le Chili, deux équipes joueuses. La Roja l’emporte 2 buts à 1. Le carton rouge de Marco Estrada à la 37e minute reste un fait de jeu important dans ce match serré. Iker Casillas devra se détendre plus d’une fois pour stopper les tirs chiliens. Le deuxième et dernier but encaissé par le portier de la Maison Blanche dans ce Mondial vient alors d’une frappe contrée, où il ne peut rien faire. L’Espagne est alors qualifiée et première de son groupe.

Un gardien décisif

Iker Casillas se montre bien plus décisif et présent lors de la phase à élimination directe qu’en phase de poule. Le gardien du Real Madrid n’a ainsi pas été énormément inquiété durant la phase de poule. En huitième de finale, l’Espagne rencontre le Portugal. L’occasion pour le portier madridista de retrouver ses coéquipiers en club Cristiano Ronaldo et Pepe, tous deux titulaires. Malgré les assauts répétés des joueurs de la Seleção, la Roja garde sa cage inviolée. Ce match restera l’un des plus beaux de ce Mondial 2010. Grâce à un but polémique de David Villa, San Iker et les siens affrontent alors le surprenant Paraguay en quart de finale.

L’Espagne se retrouve malmenée par une très belle équipe paraguayenne. Tout d’abord, Nelson Valdez marque en début de partie. L’arbitre signale un hors-jeu très limite et annule le but. Ensuite, à l’heure de jeu, Gérard Piqué accroche un joueur du Paraguay dans la surface et provoque un penalty. Iker Casillas choisit le bon côté et s’impose devant Óscar Cardozo. La Roja marque alors en fin de match par l’instar encore une fois de David Villa. Pour la demi-finale, les hommes de Vincente del Bosque viennent à bout de l’Allemagne sur une tête de Carles Puyol. San Iker se déploie alors 2 fois dans cette partie. La première sur une frappe lointaine de Trochowski, la seconde face au futur joueur du Real Madrid Toni Kroos. L’Espagne est en finale de Coupe du monde.

Place désormais à la finale de la Coupe du monde. Il s’agit alors de la première de l’histoire de l’Espagne. Ils affrontent donc les Pays-Bas, tombeurs de l’Uruguay. Le résultat est donc celui que nous connaissons, à savoir le but vainqueur d’Andrés Iniesta dans les prolongations. Pourtant, il aurait pu en être tout autant. Par deux fois, les anciens coéquipiers au Real Madrid Iker Casillas et Arjen Robben se retrouvent face-à-face. Avantage espagnol puisque le capitaine de la Roja s’impose devant l’ailier néerlandais. Les spectateurs de cette finale se souviennent de l’un de ces arrêts, qui compte parmi les plus mémorables de cette compétition.

San Iker Casillas se voit attribuer le titre de meilleur gardien et se retrouve donc dans la All-Star Team de cette Coupe du monde 2010. Le capitaine emblématique du Real Madrid et de la Roja terminera aussi l’année 7e au Ballon d’Or.

 

Benjamin Baduel