Au sortir de la première partie de la saison 2022-2023, Ferland Mendy cristallise beaucoup de critiques. Profitant de ce mois de trêve imposé par la Coupe du monde au Qatar, revenons sur son cas en détail.
Autopsie d’une demi-saison
Le manque d’initiatives sur le plan offensif est un premier problème, et pas des moindres. Vinícius Júnior est souvent esseulé sur son aile, et se retrouve régulièrement à jouer des 1 contre 3. Le profil du Brésilien est une ode au mouvement, à la vitesse, et à la fantaisie. Le numéro 20 du Real Madrid a besoin d’un latéral omniprésent pour lui permettre d’être encore plus mobile, et causer des dégâts plus conséquents dans la défense adverse.
Sur le plan défensif, Ferland Mendy est aux fraises. La sonnette d’alarme doit être tirée, étant donné que cet aspect de son jeu est son point fort. Moins solide dans les duels, des sauts de concentrations préjudiciables, une moins bonne lecture défensive des événements : le numéro 23 madrilène semble tout simplement ailleurs. Pour couronner le tout, cela a pour conséquence de pousser Vini Jr à se replier plus qu’à l’accoutumée, et restreint également David Alaba qui pourrait davantage se projeter.
La méforme de Ferland Mendy arrive à un point tel que David Alaba est de temps en temps aligné à son poste d’origine. Son apport dans le jeu est conséquent, mais il n’a plus ses jambes d’antan. C’est visible dans ses courses et ses replis lorsqu’il évolue dans le couloir gauche. Le numéro 4 du Real Madrid propose dans le contenu ce qui est attendu de la part de Ferland Mendy. En vérité, il répond aux mêmes attentes dans le jeu auxquelles l’ex-lyonnais répondait encore il n’y pas si longtemps.
Une digestion difficile
La solution existe, ou plutôt a déjà existé. Ferland Mendy est capable de rentrer à l’intérieur du jeu, tant pour suppléer ses milieux de terrain que pour proposer une solution à son joueur de couloir devant lui. Ses deux premières saisons dans la capitale espagnole ne sont pas si éloignées du moment T où je vous rédige ce papier.
Digérer l’euphorie d’un exercice historique et d’une moisson de trophées exceptionnelle amène souvent par la suite un contrecoup qui ressemble à un brutal retour sur terre. Dans l’effectif actuel, plusieurs d’entre eux ont connu cela en 2018-2019 malgré leur expérience presque sans fin du haut niveau. Alors à plus forte raison un Ferland Mendy, qui finalement est novice dans la gestion d’un après-coup de cette envergure.
Sur le plan défensif, Ferland Mendy reste fondamental malgré sa méforme. Impossible d’oublier le bien fourni lors de son retour à la compétition face au Shakhtar Donetsk (0-5) en Ligue des champions l’an passé. Il reste une garantie, et dans un bon jour apporte une solidité nécessaire pour décharger Toni Kroos de tâches ingrates et Vinícius de quelques courses vers son propre but. Même s’il est clair que son début de son exercice est mauvais, la fin reste maîtresse des opinions et de la manière de juger l’ensemble d’une année.
Il est clair que le français n’est pas au mieux mentalement, ses performances attestent de ce constat. Comme évoqué lors du debrief’ de Rayo Vallecano-Real Madrid, sa non-sélection pour le mondial est la bienvenue pour lui. De surcroît, Ferland Mendy a pour lui un coach reconnu pour être une crème sur le plan humain, qui lui donne de la continuité et un statut de titulaire indiscutable.
Une dose de confiance conséquente, un bon mois de repos, de remise en question, et de doux retour au travail à l’abri des regards lui feront le plus grand bien, comme au début de la saison 2021-2022. Et on connaît la suite des événements…