Rayo Vallecano – Real Madrid : erreur 404

Au soir du 7 novembre 2022, le Real Madrid s’est incliné 3-2 sur la pelouse du Rayo Vallecano. Un lundi noir pour nos joueurs, des failles récurrentes, et un agacement général au sortir de ce match.

Real Madrid

Le Real Madrid concède sa première défaite de la saison en championnat, et cède dans le même temps la première place de la Liga au FC Barcelone. Une prestation honteuse, et pas moins frustrante.

Le dos des latéraux : une autoroute sans péage

Il est strictement impossible de démarrer ce debriefe sans évoquer la performance catastrophique de nos latéraux du soir. Deux prestations inquiétantes sur plusieurs points : un relâchement qui arrive trop tôt dans le sprint d’octobre-novembre, des options de rechange trop légères et trop peu crédibles, et enfin des carences sur certains aspects qui sont fatals au Real Madrid.

Dani Carvajal est un problème pour Carlo Ancelotti. Capable du meilleur comme du pire, une santé fragile, et une irrégularité dans ses performances d’un match à un autre, depuis un mois le latéral espagnol propose des performances de plus en plus déclinantes. Loué pour son très bon début de saison, le Canterano ne semble pas être revenu de la dernière trêve internationale. S’il lui restait encore le volet offensif pour sauver les apparences, depuis peu, il pèse de moins en moins dans les attaques du Real Madrid, et donne deux fois plus de travail à Federico Valverde.

Des sueurs froides pour les supporters à la vue du premier ailier gauche venu qui est vif et agile de ses pieds lorsque l’on voit aller provoquer au duel le numéro 2 merengue. Une véritable autoroute de nuit sans péage, tant les espaces laissés dans son dos sont béants. Un régal pour toute adversité qui dispose d’un ailier qui aime plonger dans ces espaces.

Ferland Mendy est l’objet le parfait pendent de Dani Carvajal… dans le pire. Le premier sauve les apparences défensivement (sur le papier), et le second offensivement (toujours sur le papier). De plus en plus de supporters grondent Vinícius Júnior pour sa volonté de jouer des 1 contre 2, voire 3 sur son aile. Ce type de séquence est la conséquence du soutien inexistant (ou presque) de Ferland Mendy. À part quelques double contacts, et autres roulettes une fois tous les douze matchs, les supporters n’ont rien à se mettre sous la dent. Frileux en phase offensive, il a pour lui ses qualités défensives, sa lecture de jeu et sa qualité dans les couvertures.

Seulement voilà, le problème est que Ferland Mendy n’assure plus rien derrière. Un attentisme effrayant, des ailiers et latéraux qui passent comme ils le souhaitent, des frayeurs pour son partenaire dans l’axe gauche de la charnière, les prestations du Français sont exceptionnelles dans le catastrophique. À chaque offensive adverse, on a l’impression qu’un message d’erreur apparaît, qu’il y a un bug dans sa matrice défensive. En bref, une immondice qui appelle à l’installation de David Alaba dans le couloir gauche de façon définitive jusqu’à la fin de la saison.

Pour d’autres joueurs, on pourrait évoquer simplement que c’est un jour sans, mais pour nos latéraux les jours sont devenus des semaines. Il reste encore un match avant la Coupe du monde, mais pas de quoi nous rassurer puisque sauf surprise, Dani Carvajal va fouler les pelouses qataries dans la peau d’un titulaire. Ferland Mendy peut éventuellement intégrer la liste de Didier Deschamps, même s’il y a peu de chances de le voir jouer. Pourtant, une période de repos et de remise en question pour les deux serait nécessaire, et salvatrice pour le Real Madrid.

No Toni, no party

Toni Kroos nous manque cruellement. Au vu de la tension durant la partie, et la panique de certains joueurs dans le jeu, son flegme et son calme dans ces moments sont vitaux. Le numéro 8 allemand est avec Luka Modrić, le seul joueur qui défie l’adage « les absents ont toujours tort ». Le milieu croate est orphelin de son meilleur partenaire au milieu de terrain. Malgré son égalisation sur penalty, il propose à Vallecas l’une des rares prestations que l’on peut qualifier de décevante. Il n’est pas le plus à blâmer dans cette déroute générale, mais il est le chaînon essentiel en l’absence de Karim Benzema et de Toni Kroos.

Le paradoxe de cette soirée, et plus largement des derniers matchs s’appelle Marco Asensio. On n’aurait pas imaginé dire cela ne serait-ce que trois semaines en arrière, mais heureusement qu’il est là. Dans la période la plus compliquée depuis le début de l’exercice, le numéro 11 du Real Madrid se relance totalement, hausse son niveau de jeu, et propose étonnamment des très bonnes copies. À plusieurs reprises, ses centres auraient dû être décisifs, c’était sans compter sur Rodrygo, lui aussi passé complètement au travers de son match. Une curieuse bouffée d’air frais au meilleur des moments, qui peut également ressourcer le Real Madrid après la Coupe du monde. Un renfort inattendu, mais bienvenu.

 

Prochain match : réception de Cadiz au Stade Santiago Bernabéu pour le compte de la 14e journée de LaLiga.

 

Abdoulaye D.