Comment tirer le meilleur de Rodrygo ?

Double passeur décisif et buteur face à Valladolid, Rodrygo a enfin retrouvé le chemin des filets après six mois sans buts en Liga.

Rodrygo sous les couleurs du Real Madrid (Icon Sport)

Auteur hier de son meilleur match de la saison, Rodrygo a brillé grâce à la grande liberté qu’Ancelotti lui a accordé sur le front de l’attaque.

Rodrygo bientôt titulaire indiscutable ?

Depuis le Mondial, le Brésilien a participé à 22 des 23 matchs du Real Madrid. Bien qu’ayant été très en vue par moments, il peine à enchaîner les titularisations, seulement 12. Se battant avec Federico Valverde pour cette place de titulaire aux côtés du duo Vinícius Jr.-Benzema, l’Uruguayen est encore le préféré de Carlo Ancelotti pour débuter une rencontre avec 20 titularisations contre 12.

Une chose est certaine, Rodrygo est un joueur en éternelle progression. Il n’est désormais plus uniquement ce joker capable de faire des dégâts en fin de rencontres, il est devenu un attaquant bien plus mature. Cela se ressent tant dans la confiance qu’il dégage avec le ballon, tant dans son impact décisif et son rendement statistiques.

Un attaquant polyvalent…

Depuis son retour du Qatar, le Brésilien est souvent utilisé dans des rôles différents. On l’a vu à gauche lorsque son compatriote Vinícius Jr. est indisponible, au centre pour pallier les absences de Karim Benzema et enfin, le plus fréquemment, sur le côté droit. Il est sans doute le joueur le plus versatile de l’attaque du Real Madrid, mais aussi celui qui a le plus de mal à trouver sa place.

Que cela soit Benzema, Vinicius ou Asensio, aucun n’est vraiment à l’aise lorsqu’on les déloge de leur place habituelle. Rodrygo a quant à lui su être performant partout, mais pas tout le temps. Cette façon d’utiliser le joueur sans réelle continuité peut aussi être source de frustration. Tout d’abord pour les supporters qui souhaitent le voir enchaîner à un poste défini. Mais surtout pour le joueur qui ne voit pas forcément ses qualités principales être optimisées par son positionnement.

… qui a du mal à enchaîner

Malgré son évolution évidente sur plusieurs aspects de son jeu, Rodrygo n’est pas un vrai ailier droit. Bien qu’il soit capable de produire quelques étincelles en un contre un, l’aligner à ce poste l’oblige la plupart du temps à réaliser des tâches défensives trop importante dans le système d’Ancelotti. De plus, c’est un rôle qui va à merveille à Federico Valverde qui, par sa rapidité, son activité physique et son volume de jeu, assure un équilibre plus qu’essentiel au système de Carlo Ancelotti. Le natif de São Paulo est bien plus à l’aise au cœur du jeu, là où ses qualités s’y prêtent davantage.

Sa bonne compréhension tactique, son sens du placement et sa finesse dans les petits espaces sont un véritable poison pour les défenses adverses. Les actions lors desquelles il crée le danger et où il est décisif se déroulent majoritairement dans l’axe du terrain, la zone où il est le plus à l’aise. Sa grande compatibilité avec Benzema devient de plus en plus flagrante, match après match. La rencontre face à Valladolid où Rodrygo délivre un caviar à Benzema est la preuve que ces deux joueurs parlent le même football.

Un potentiel immense

Son match face au Real Valladolid le démontre, Rodrygo sait tout faire. Il est un joueur qui a besoin de toucher le plus de ballons possibles pour exister dans un match. Mais cela est compatible avec son jeu sans ballon de qualité et la grande disponibilité dont il sait faire preuve. À l’instar de Benzema sur ses premières années à Madrid, Rodrygo manque parfois de présence physique et de prises d’initiatives dans la surface sur certains matchs malgré une qualité technique évidente.

Rodrygo va vouloir saisir chaque opportunité donnée par Ancelotti pour gagner en régularité, apprendre à décrocher intelligemment et véritablement s’affirmer. À moins d’une transformation physique, il aura toujours des difficultés à s’imposer dans les duels, surtout aériens. C’est pourquoi il doit miser sur la carte du jeu sans ballon et avoir un timing parfait dans les appels tout en gardant la lucidité et le sang-froid qu’on lui connaît devant la cage.

 

Noah Beer