Rodrygo Goes vit un début de saison difficile à jauger. Bon dans le jeu, mais peu décisif devant le but, le Brésilien vit une période charnière dans sa carrière madrilène. Le Baby Gunman fait sa crise d’adolescence footballistique au pire des moments.
Enfin à gauche… ou presque
Le positionnement de Rodrygo Goes est à la fois le motif de ses problèmes et de la déception grandissante du côté des Madridistas. Dans le 4-4-2 losange concocté par Carlo Ancelotti, Rodrygo évolue dans un premier temps axe droit dans la doublette offensive, avant de basculer à gauche avec la blessure de Vinícius Júnior.
Seulement voilà, un problème se pose : le numéro 11 du Real Madrid est a priori dans sa zone idéale, oscillant entre le rôle d’ailier gauche et celui d’attaquant axial sans être vraiment niché dans le demi espace, et ne performe pas. Son entente avec Joselu est bonne dans le jeu, l’affinité technique est naturelle grâce à leurs énormes différences de caractéristiques, mais malgré cela le Brésilien peine à trouver son rythme de croisière devant le but.
Premier buteur de la saison pour les Merengues dans un Viejo Clásico contre l’Athletic Club toujours compliqué à disputer, Rodrygo n’a plus scoré depuis. Pire encore, il a même raté l’opportunité d’inscrire un second but sur la pelouse du Celta de Vigo et ainsi d’enchaîner, comme a pu le faire Jude Bellingham.
Que t’arrive-t-il crackito ? Pourquoi ce manque d’inspiration dans le dernier geste ? Pourquoi faire dans le superflu au lieu de rester dans ton registre qui est déjà bien plus large que 90 % des attaquants de la planète ? Où est passé le phénomène capable d’être une menace constante ? Rodrygo, réveille-toi bon sang !
A l’approche du match en Ligue des champions contre l’Union Berlin, mais surtout du déplacement sur la pelouse de l’Atlético de Madrid, Rodrygo doit monter en régime. Capable d’être tranchant dans ses déplacements, sensationnel dans ses dribbles et ses passes, mais surtout létal devant le but, le natif d’Osasco doit faire taire les critiques. La compétition qu’il affectionne plus que quiconque plus l’équipe qui lui réussit le mieux en Liga : cette semaine doit être celle de son véritable début de saison.
Cette fourchette de matchs doit être celle du véritable boom, celle de la confirmation des promesses entrevues, celle qui justifie la confiance placée en lui. Il est jeune, cherche encore son rythme de croisière, mais en tant qu’attaquant de grande classe, il est censé entrer dans la période la plus faste de sa carrière (et oui, déjà !). Plus que jamais, le Real Madrid a besoin de son numéro 11 pour se rassurer, pour être plus consistant et donner encore plus de sérénité au club, ainsi qu’aux blessés sur le retour.
Le Real Madrid s’en sort, mais jusqu’à quand ?
L’état de forme de Rodrygo amène une autre question que son cas individuel sur la table : quid du secteur offensif du Real Madrid ? Si Joselu monte en puissance et gagne en confiance, si Jude Bellingham est étincelant dans tout ce qu’il fait, Rodrygo joue sans convaincre.
Un problème de taille pour deux raisons : la première évoquée plus tôt ne permet pas au Real Madrid de tuer les matchs rapidement. Flirter avec le danger comme en début de saison dernière leur réussit, mais cela trouve toujours sa limite. Lorsque vient alors le temps des remises en questions, du renouvellement et de reset de la machine, c’est à ce moment précis que la concurrence, qui elle est en confiance, nous surclasse.
Le deuxième problème porte un nom : Brahim Díaz. L’attaquant marocain signe des prestations convaincantes lorsque l’on fait appel à lui depuis son retour. Tonique dans ses déplacements, tranchant et efficace dans ses prises de décisions, le natif de Malaga mérite une opportunité dans la peau d’un titulaire. Son association avec Joselu est idéale, les deux profils se complétant parfaitement, mais surtout les deux compères se cherchent dès qu’ils jouent ensemble. Une association que j’aimerais voir rapidement, et qui serait susceptible de remettre en question Rodrygo.
Une chose est certaine : le Real Madrid tangue de la même manière que la saison passée au même stade de l’exercice précédent, mais ça tient encore. Mais je repose la question : jusqu’à quand ?
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