Girona – Real Madrid : une maîtrise collective pour reprendre la première place

Alors que l’on craignait un début de soirée très compliqué face à la meilleure attaque de Liga, le Real Madrid a rassuré sa communauté face à Girona avec un deuxième clean sheet consécutif et une redoutable efficacité offensive pour reconquérir le trône du championnat.

Jude Bellingham, encore buteur avec le Real Madrid (Icon Sport)

Les incertitudes d’avant-rencontre et une entame de rencontre coutumière

Cela n’était pourtant pas évident pour le Real Madrid a priori. Malgré sa récente méforme, l’absence de David Alaba aurait pu se montrer préjudiciable dans l’organisation défensive. Le replacement d’Eduardo Camavinga au poste d’arrière gauche laissait planer quelques doutes et les occasions manquées lors de la rencontre précédente montraient des vraies carences en matière de réalisme. Avec le retour de Jude Bellingham dans le onze de départ, Ancelotti a reconduit son 4-4-2 en losange pour apporter davantage de maîtrise technique dans l’entrejeu du Real Madrid.

On s’attendait à une grosse intensité mise du côté de Girona et on a été servis. Comme à leur habitude, les hommes de Carlo Ancelotti ont passé le premier quart d’heure de la rencontre à se soumettre tactiquement, mais surtout physiquement à leurs adversaires. Jusqu’à ce caviar de Bellingham pour Joselu à la 17ème minute, les Catalans ont été trouvés à plusieurs reprises totalement démarqués dans la surface de réparation Madrilène. À quelques centimètres près, le Real Madrid démarrait une nouvelle fois sa rencontre avec un but encaissé dans les dix premières minutes.

Il aura fallu, une individualité pas comme les autres à l’image de Bellingham pour remotiver ses troupes après ce départ inquiétant et instaurer une maîtrise collective qui a perduré jusqu’à la fin de la rencontre.

Le Real Madrid et son système purement asymétrique

Hier soir, le Real Madrid a fonctionné de manière asymétrique dans son animation. Dani Carvajal a tenu son flanc droit de manière très stricte avec une défense solide, comme à son habitude soulagée par le travail de l’ombre de Fede Valverde. Côté gauche, Camavinga placé comme latéral a eu tendance à se ré axer dans les phases avec ballon pour aider à la conservation en combinant avec ses compères habituels du milieu de terrain. Son importante caisse physique lui a permis de toujours revenir quand il fallait pour gérer les un contre un face à Tsygankov puis face à Portu en deuxième période.

Devant, le positionnement très excentré de Vinícius Jr n’a pas permis de nombreuses combinaisons directes avec Joselu, lui très axial. Le Brésilien a en plus connu une rencontre très brouillonne pour son retour en tant que titulaire. Ses nombreuses pertes de balles et sa sortie à la 68ᵉ minute ont montré qu’il lui faudra plus qu’une rencontre pour retrouver toute sa lucidité.

Le lien entre les deux attaquants s’est donc fait par l’intermédiaire de Bellingham, qui venait souvent se placer dans le demi-espace gauche pour pallier les difficultés de Vinícius Jr puis pour, à l’instar de l’ouverture du score du Real Madrid, tenter de trouver Joselu sur un centre comme on le voit depuis plusieurs rencontres.

Joselu, buteur avec le Real Madrid (Icon Sport)

Joselu, buteur avec le Real Madrid (Icon Sport)

Une défense centrale perdue mais un Tchouaméni XXL

Une charnière centrale quasi 100 % remaniée laisse forcément place à des problèmes de communication et cela s’est ressenti sur la gestion calamiteuse des duels aériens en première période. Une tête de Yangel Herrera à la 2ᵉ minute qui passe à quelques centimètres de la barre de Kepa puis un poteau trouvé deux minutes plus tard par Tsygankov sur un magnifique centre de Miguel Gutiérrez sont venus confirmer le manque de repères du duo Rüdiger-Nacho, côté Real Madrid.

Heureusement, dans ces phases-là, un milieu défensif capable de ramener une présence physique supplémentaire dans la surface de réparation peut se montrer crucial, et dans ce registre, Aurélien Tchouaméni a réalisé l’une de ses meilleures performances depuis son arrivée dans la capitale espagnole. Le Français a été étincelant dans tous les compartiments que demande son poste avec 8 duels remportés, 3 interceptions, 92% de passes réussies, et même le but du 2-0 pour venir soulager davantage son équipe du Real Madrid et entamer la suite de manière beaucoup plus sereine.

La deuxième période s’est montrée beaucoup plus calme. Le Real Madrid n’a pas eu la possession à son avantage, mais ont bénéficié des récupérations plus ou moins hautes de leurs milieux pour conserver le cuir ou encore entamer plusieurs contre-attaques pour au final venir sceller le sort de la rencontre à la 71ème minute grâce à une nouvelle combinaison entre les deux recrues estivales Bellingham et Joselu. En plus de son but et de sa passe décisive, le buteur espagnol a fait énormément de bien dans le pressing pour gêner la première relance et dans ses retours défensifs surtout en première période.

 

Noah Beer