Avec 4 Ligue des champions à son palmarès, Carlo Ancelotti est l’entraîneur qui a remporté le plus de coupes dans la compétition de club la plus prestigieuse au monde. Son aura et sa capacité de gestion d’un groupe en font un entraîneur très respecté dans le monde du football. Au point de convaincre la Fédération brésilienne de football d’en faire le premier sélectionneur étranger de l’histoire de la sélection du Brésil. Avec un contrat qui court jusqu’en juin 2024, tout laissait croire que l’Italien reprendrait les rênes du Brésil au terme de son contrat. Cependant, d’après les dernières informations, il n’est pas à exclure que Carlo poursuive l’aventure dans le club de Concha Espina.
Une double fonction bénéfique pour Ancelotti et le Real Madrid
Toutefois, nous sommes d’avis que si le renouvellement de contrat d’Ancelotti venait à se confirmer, il devrait également accepter l’offre brésilienne. Premièrement, car le Real Madrid dispose avec Rodrygo, Viní Jr et Militão de 3 joueurs amenés à être les leaders de la Seleção dans un futur proche. L’Italien aurait tout le loisir de suivre de près les performances et l’évolution de ses 3 joueurs, chose qu’il ferait de toutes manières durant les trêves internationales depuis son petit écran. À noter également qu’Endrick rejoindra le Real Madrid l’été prochain.
En ce qui concerne le Real Madrid, il aurait tout intérêt à accepter la double casquette de son entraîneur. En effet, durant les trêves internationales, les joueurs du Real Madrid à ne pas être sélectionné ne sont pas légion. Dès lors, Carlo pourrait parfaitement déléguer leur gestion à son fils Davide.
Il y a fort à parier que le monde footballistique brésilien serait très reconnaissant du geste du Real Madrid envers lui et que cela resserrerait encore plus les liens entre le club de Chamartín et le pays lusophone. Soucieux de sélectionner les meilleurs éléments pour son équipe, Carlo Ancelotti en viendrait inéluctablement à lorgner du côté des sélections inférieures.
Dès lors, on peut légitimement imaginer qu’il n’hésiterait pas à indiquer à la direction sportive du club si de jeunes promesses brésiliennes seraient susceptibles de prétendre à jouer au Real Madrid. Dans cette optique, il serait à même d’effectuer un travail de lobbyisme conséquent et il ne faut pas négliger le fait que la perspective d’intégrer un jour l’équipe phare des Auriverdes soit un argument de poids à l’heure de convaincre des joueurs de rejoindre le Real Madrid.
Une bénédiction pour le Brésil
Du côté de la Fédération brésilienne, on est désormais conscient qu’en sus du fait que le dernier sacre mondial remontre à 2002, cela faisait longtemps que la Seleção n’était plus à même de ne serait-ce qu’aspirer au titre suprême. Face à cette situation tragique et inédite, Ancelotti est réellement perçu comme l’homme à même d’inverser la tendance actuelle.
Outre les Brésiliens du Real Madrid, Ancelotti connaît bien Casemiro et appréciait énormément Richarlison à Everton. Il lui serait donc bien plus aisé de transmettre son message puisque plusieurs joueurs connaissent déjà ses attentes et 3 d’entre eux bénéficieraient de continuité avec ce qu’ils connaissent en club. Et il n’est pas à exclure qu’Ancelotti reconvoque Thiago Silva, qu’il a déjà eu sous ses ordres au PSG.
Le cahier des charges d’un sélectionneur diffère de celui d’un entraîneur. Les rassemblements sont de courte durée et développer des concepts tactiques pointus n’est pas chose aisée. Dans ces circonstances, disposer d’un sélectionneur qui a déjà travaillé ou travaille avec des joueurs importants de la sélection est un atout redoutable.
Ancelotti est reconnu pour être un excellent meneur d’homme et pour être doté d’un excellent relationnel. De plus, il est unanimement admis qu’il se distingue bien plus dans les compétitions avec rencontres à éliminations directes que lors des championnats réguliers. Donc, il apparaît évident que le football des sélections lui siéra comme un gant.
Le précédent Mourinho et les écueils à surmonter
Il convient nonobstant de souligner qu’il est peu probable que la conjecture précitée se réalise. Même si des entraîneurs de renommée tels que Keegan, Hiddink ou Advocaat ont déjà assumé les deux casquettes, il faut se rappeler qu’un tel cas de figure s’était déjà présenté dans l’histoire récente du Real Madrid.
En 2010, la sélection portugaise se retrouve dans une situation compromise dans l’optique de la qualification à l’Euro 2012. Lors des deux premières journées, les lusitaniens avaient concédé un match nul 4-4 face à Chypre ainsi qu’une défaite 1-0 en Norvège. Pour couronner le tout, Carlos Queiroz, le sélectionneur d’alors, avait été licencié suite à une suspension liée à des insultes sur des agents anti-dopage.
Pour faire face à cette situation, Gilberto Madail, président de la Fédération portugaise, s’était rendu à Madrid afin de convaincre Mourinho de prendre en charge la sélection pour les deux prochaines rencontres. L’entraîneur portugais n’avait pas refusé le poste, mais ne l’avait pas non plus accepté, car il estimait que cette décision revenait à l’équipe dirigeante madrilène. Cette dernière avait finalement refusé la requête en question.
Ce précédent démontre que le Real Madrid n’est pas enclin à céder l’un de ses entraîneurs à une sélection. Toutefois, le contexte d’Ancelotti est différent. Contrairement à Mourinho, il dispose d’un blanc-seing pour rejoindre le Brésil et pas dans un contexte urgent et inattendu.
De plus, le possible début de périple brésilien d’Ancelotti s’inscrirait dans le cadre d’une prolongation de contrat voulue par le club. Il serait donc plus disposé à accepter cet état de fait qu’il y a 13 ans. Enfin, le malheureux épisode Lopetegui de 2018, a démontré au Real Madrid qu’il est de bon aloi de faire preuve de flexibilité lorsqu’il existe une impérieuse nécessité.
Nous estimons qu’il serait judicieux qu’il le fasse tant les aspects positifs de cette double fonction l’emporteraient sur les inconvénients. Les 3 parties en sortiraient grandies.
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