Real Madrid – Atlético de Madrid : une qualification spectaculaire avec des aspects inquiétants

Hier soir, le Real Madrid s’est qualifié pour la finale de la Supercoupe d’Espagne. Cette qualification a été arrachée en fin de prolongation sur le score de 5-3 face à l'Atlético de Madrid, au terme d’un derby d’anthologie qui restera dans les mémoires. Le spectateur neutre a assurément dû apprécier le spectacle. Toutefois, du côté madridista, il convient de tempérer l’euphorie de la qualification et rester lucide sur la performance d’ensemble de l’équipe avant d’aborder la finale de dimanche.

Real Madrid - Atlético de Madrid : une qualification spectaculaire avec des aspects inquiétants.

Le Real Madrid file vers une nouvelle finale. Ce mercredi 10 janvier, les hommes de Carlo Ancelotti ont battu l’Atlético de Madrid en demi-finale de Supercoupe d’Espagne (5-3, après prolongations). Toujours en Arabie Saoudite, les Madridistas défieront le vainqueur de l’autre demi-finale, le FC Barcelone ou le CA Osasuna, dimanche prochain.

Un pressing offensif inefficace

Les joueurs du Real Madrid avaient à cœur de laver l’affront subit au Civítas Metropolitano en Liga. Cela s’est ressenti dès l’entame du match, qu’ils ont débuté avec beaucoup de sérieux et d’application. En phase défensive, Bellingham évoluait au poste de milieu gauche pour former, avec ses 3 autres compères, un milieu à plat.

Toutefois, comme face à Barcelone en Liga, le pressing des joueurs offensifs n’était pas coordonné avec les milieux de terrains. C’est donc très (trop) facilement que les joueurs Colchoneros arrivaient à ressortir le ballon. Le corner de leur premier but, tout comme leur égalisation, a été obtenus sur des constructions que les joueurs madrilènes ne sont pas parvenus à freiner.

Offensivement, ces derniers se sont montrés beaucoup plus adroits. Sur le papier, Modrić et Tchouaméni étaient les joueurs les plus axiaux du Real Madrid. Cependant, cette configuration n’était plus la même sur les phases offensives où Valverde, disposant de plus de liberté, n’hésitait pas à permuter avec ses compères de l’entre-jeu et Bellingham avait un rôle plus offensif et axial.

Grâce à cette approche, les Madridistas ont logiquement pris l’ascendant sur leur rival madrilène après l’égalisation de Rüdiger sur corner. Contrairement à cette dernière, le but du 2-1 est venu ponctuer une action rondement menée.

Il était donc frustrant que les Merengues ressortent de cette première période sans avoir l’avantage à la marque alors qu’ils avaient inscrits 2 buts et que les joueurs de leur ligne de défense, à l’exception de Nacho, effectuaient un bon match. Fait surprenant, Rüdiger, Mendy et Carvajal ont été les 3 buteurs du Real Madrid dans le temps réglementaire.

Des joueurs offensifs à la peine

En dépit de cette bonne dynamique sur les phases offensives, les deux joueurs de l’attaque ne sont pas parvenus à tirer leur épingle du jeu. Dans un match à haute intensité et face à une défense redoutable, Viní Jr. et Rodrygo ont été inoffensifs, voire impuissants.

Même s’ils ne sont pas aidés par le fait qu’ils évoluent dans un système de jeu qui ne les favorise pas, ils se sont montrés incapables de briller. Fait notable, Bellingham n’était, pour une fois, pas dans un bon jour avec le Real Madrid. L’action de l’égalisation du 3-3 à laquelle Viní Jr. contribue est une maigre consolation pour un match d’un tel niveau.

À la décharge des deux Brésiliens du Real Madrid, cela ne fait que depuis peu qu’ils évoluent de nouveau conjointement sur le front de l’attaque étant donné la période d’absence de Viní Jr après sa blessure. Il convient d’espérer que pour cette deuxième partie de saison, ils parviendront à mieux se coordonner et à élever leur niveau de jeu. Le contraste avec l’entrée de Brahim Díaz a été saisissant et il n’est pas à exclure que ce dernier obtienne plus de titularisations à l’avenir au détriment de l’un des deux joueurs précités.

En conclusion, s’il aspire à remporter son premier trophée de la saison, le Real Madrid devra être beaucoup plus appliqué à la récupération du ballon. En Liga, jusqu’à présent, le Real Madrid n’a concédé que 11 buts. Or, sur deux rencontres, il en a encaissé 6 face à l’Atlético de Madrid, le meilleur rival qu’il ait eu à affronter selon nous jusqu’à présent. Cet état de fait, s’il n’est pas pris au sérieux, risque d’être rédhibitoire à Ancelotti et ses hommes durant les moments cruciaux de la saison.

L’Italien, sur sa lecture à froid de la rencontre, devra être autant lucide qu’il l’a été durant la rencontre. En se privant d’un excellent tireur de pénalty comme Rodrygo pour une potentielle séance de tirs aux buts, Ancelotti a pris un risque qui s’est avéré payant. Joselu et Brahim Díaz ont été les auteurs des 2 réalisations inscrites durant les prolongations. Son audace mérite d’être saluée.

L’excellente dynamique de la fin de rencontre dans le temps réglementaire et les prolongations doit servir de base pour les prochaines échéances, à commencer par celle de dimanche. Il convient également d’espérer que les deux compères de l’attaque prennent leurs responsabilités et que Bellingham retrouve de sa superbe. Dans tous les cas, ce type de rencontre est bénéfique tant il permet de jauger le niveau du Real Madrid, de prendre conscience de certaines imperfections et de les résoudre.

 

Gjon Haskaj