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Antonio Rüdiger, l’infranchissable roc dont Madrid avait tant besoin

par | 07/05/2024 - 17:05 | 0 commentaires

Indispensable dans l’arrière-garde merengue, l’Allemand a connu trois partenaires différents en charnière centrale cette saison. Flexible et appliqué, le mur Rüdiger s’est progressivement imposé comme le garant de la bonne santé défensive du Real.

Samedi 12 août. 50e minute. Stade San Mamés. Le Real Madrid mène tranquillement au score (0-2) à Bilbao pour son premier match de championnat en 2023-2024. En une fraction de secondes, le destin de la saison d’Eder Militao – et de celui d’Antonio Rüdiger – bascule pourtant. Victime d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche, le Brésilien est hors jeu pour 8 mois. Le défenseur allemand, sur le banc en début de rencontre, rejoint les siens et ne les quittera plus. D’abord aux côtés d’Alaba, qui subira malheureusement le même sort au mois de décembre, puis tour à tour avec Tchouaméni ou Nacho sur sa droite.

Complètement transfigurée, la charnière centrale des Madrilènes aurait pu sombrer par manque d’automatismes. Il n’en fut rien. A force de rigueur et d’acharnement, Antonio Rüdiger a entraîné ses coéquipiers dans son perfectionnisme, faisant de la Maison Blanche la meilleure défense de Liga avec seulement 22 buts encaissés en 34 journées.

L’anticipation comme marque de fabrique

Si l’axe merengue a si souvent tenu la baraque, c’est en partie dû au sens du placement du joueur formé à Berlin. Courses pour couper la trajectoire, marquage au corps, jeu aérien déterminant : Antonio Rüdiger compile les caractéristiques du parfait défenseur moderne. Aussi bien à l’aise au ras du sol que dans les airs, l’Allemand dirige sa défense d’une main de fer en intimant ses partenaires de réaliser un sans-faute technique.

Lors du quart de finale aller de Ligue des champions face à Manchester City, Erling Haaland n’a pas seulement été transparent. Il n’a pas existé. Grâce au travail sans ballon de Rüdiger, le Norvégien n’a pas été en mesure de montrer ses aptitudes d’avant-centre en pivot. Avec 20 ballons touchés ce soir-là, le numéro 9 scandinave a été muselé comme rarement. Incapable de le trouver en profondeur ou dos au but, le milieu cityzen s’est rabattu sur d’autres options.

«Ma compétence favorite ? C’est d’intimider mon rival», confiait le natif de Berlin à nos confrères du Média Carré. L’utilité première de Rüdiger réside sans doute dans l’annihilation des qualités de son vis-à-vis, de façon à générer une perte de repères fatale à la cohésion offensive de l’équipe adverse. En gênant considérablement Haaland au Bernabéu, Rüdiger a peut-être aussi pesé psychologiquement sur le sort du match retour. Le Norvégien s’était montré plus menaçant en touchant la barre transversale, sans succès. Lorsqu’on connaît l’importance des ressorts mentaux dans le sport de haut niveau, impossible de ne pas mettre ce déficit d’efficacité sur le compte de l’inconfort. S’il est capable de stériliser les attaques d’une telle écurie, Antonio Rüdiger apporte également de la sérénité à Madrid. Au jour le jour, sa personnalité fait l’unanimité.

Un personnage apprécié du vestiaire

Dans de courts extraits diffusés sur les réseaux sociaux, il n’est pas rare de voir le défenseur allemand amuser la galerie ou se jouer des caméras. De nombreux internautes se rient parfois de sa technique de course peu conventionnelle, lorsqu’il monte ses deux genoux frénétiquement à une hauteur inhabituelle. Aussi rapide sur le terrain que vif dans la taquinerie, Antonio Rüdiger a acclimaté l’ensemble du vestiaire à son ton léger. Tous ces signes sont le fruit d’une adaptation réussie de l’ancien joueur de Chelsea, arrivé en juillet 2022. Dès sa première saison, le Berlinois a disputé 50 rencontres toutes compétitions confondues.

Cette année, il demeure le deuxième homme le plus utilisé par Carlo Ancelotti, derrière Federico Valverde, avec 3628 minutes de jeu. Désormais irremplaçable dans le plus grand club du monde, le chemin accompli est vertigineux. «Lorsque je me suis rompu le ligament croisé antérieur en 2016 juste avant l’Euro, Florentino Pérez m’a envoyé une lettre pour me souhaiter un prompt rétablissement. Je n’y ai pas cru. J’ai encore cette lettre chez moi…», a récemment admis Rüdiger. Un aveu qui en dit long sur la mentalité d’un joueur dont l’abnégation et la loyauté font aujourd’hui de lui le défenseur le plus craint du Vieux Continent.

 

Tanguy Soyer

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