Pourtant, la qualification a mis beaucoup de temps à se dessiner. Bien que largement dominateurs durant l’écrasante majorité de la rencontre, les hommes d’Ancelotti sont passés très proches de l’élimination. Débutant la rencontre en 4-2-2-2, les Madridistas ont asphyxiés les Bavarois. Toutefois, ces derniers ont eu de la peine à faire sauter le verrou munichois, Vinicius Jr. étant le seul joueur du Real Madrid à être dangereux offensivement jusqu’aux entrées de Joselu et Brahim Díaz.
Contraste dans les intentions du match aller
Après le match aller, Carlo Ancelotti avait essuyé une vague de critiques. Bien qu’étant parvenu à repartir de Münich avec un résultat plutôt positif, nombreux étaient ceux à pointer du doigt son manque d’audace et sa frilosité. Le Real Madrid avait subi une grande partie de la première période car le bloc madrilène était beaucoup trop bas. Une telle approche pouvait être justifiée face à Manchester City mais pas contre un Bayern Münich souffreteux.
Hier soir, l’Italien a fait taire ses détracteurs. Le Real Madrid n’a pas permis à son adversaire de développer ses velléités offensives, tant son pressing était agressif et son bloc-équipe bien plus haut qu’à l’aller. Cette configuration pouvait comporter une part de risque, Tuchel ayant fait preuve de beaucoup d’audace dans sa composition. En titularisant Gnabry et Pavlović au détriment de Müller et Goretzka, l’entraîneur allemand avait clairement affiché des intentions d’envoyer ses quatre joueurs offensifs sur orbite, que ce soit en transition ou en construction.
Nonobstant, le jeune joueur (20 ans) allemand d’origine serbe, bien qu’auteur d’un match honorable, n’a pas été en mesure de trouver des lignes de passe vers l’avant. En effet, le pressing madrilène a annihilé la qualité technique indéniable d’un joueur qui est assurément promis à un bel avenir.
Le Real Madrid restait sur quatre matchs nuls en Ligue des Champions et Ancelotti savait qu’il devait être bien plus conquérant que lors des dernières sorties européennes. Le but encaissé par ses joueurs n’est pas le fruit de sa témérité mais d’une grossière perte de balle de Rodrygo.
Vinicius Jr. a besoin d’un vrai avant-centre à ses côtés
Vinicius Jr. a effectué une prestation de très haute volée. Dès le coup de siffler d’envoi, il a obtenu un corner. Le ton était donné. Durant les 115 minutes que la rencontre a duré, le Brésilien a fait preuve d’une motivation et d’une détermination de tous les instants. Son attitude et son entrain ont galvanisés ses coéquipiers car ils étaient conscients qu’en lui transmettant le cuir, l’étincelle pouvait venir de ses pieds.
Percutant, virevoltant et incisif, le Brésilien démontre qu’il est présent lors des grands matchs. Après la finale de Supercoupe d’Espagne et le match décisif contre Gérone, Vinicius Jr. vient ajouter la double confrontation contre le Bayern Münich a son tableau de chasse de cette saison. Le jeune ailier est décisif lorsque l’enjeu s’élève et c’est le propre des grands joueurs.
Toutefois, Vinicius Jr. s’est retrouvé bien esseulé sur le front de l’attaque. Accompagné d’un Bellingham diminué et d’un Rodrygo une nouvelle fois transparent, le numéro 7 aurait malgré tout pu faire la différence seul sans une belle parade de Neuer. Le gardien a longtemps endigué les assauts madrilènes. Malgré cela, Vinicius n’a pas baissé les bras et le rebond de l’une de ses frappes à surpris le porter allemand et permis l’égalisation de Joselu.
L’attaquant espagnol a mis en exergue que son profil est plus qu’utile : il est indispensable. Un avant-centre de formation sait se placer et se déplacer correctement dans la surface de réparation. Il est fort à parier qu’avec un joueur au profil similaire pour l’accompagner sur le front de l’attaque, les prestations de Vinicius seraient encore plus bonifiées. Un profil d’avant-centre comme Joselu est à même de fixer les centraux adverses et d’être à la réception des centres. Même Vicente Del Bosque, la légende du football espagnol, a souligné l’importance d’avoir un avant-centre de formation dans son effectif lorsqu’il s’est attardé sur Fernando Llorente lors d’une récente interview.
Cependant, une titularisation de l’Espagnol lors de la finale de Wembley paraît peu probable. Bien que Hummels et Schlotterbeck soient des colosses très imposants, Rodrygo devrait logiquement débuter la finale. Quoi qu’il en soit, le Real Madrid se donne le droit de remporter une nouvelle fois son trophée fétiche et est l’auteur d’une prestation très convaincante avant la finale.
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