Tchouaméni doit savoir que lorsqu’un joueur signe dans le plus grand club au monde, il en arrive à – in fine – être critiqué. Remontons à la dernière décennie. Cristiano Ronaldo, Sergio Ramos, Pepe – le plus critiqué de tous -, Luka Modrić, Dani Carvajal, Karim Benzema, Gareth Bale, Casemiro… Tous n’ont pu esquiver les leçons, les remarques et le savoir-faire de la presse espagnole et étrangère, et, surtout, la française. Comme si, le Real Madrid gênait…
Bref. Reprenons le dernier joueur de la liste précédente : Casemiro. Avant d’être considéré comme le meilleur à son poste – il a fallu qu’il annonce son départ à Manchester United pour que la sphère médiatique s’en rende compte -, le Brésilien avait longtemps reçu des critiques semblables à celles que reçoit actuellement Aurélien Tchouaméni : trop neutre, pas d’impact, aucune sérénité à la relance… Puis, un beau jour, quand le club espagnol est parvenu à soulever trois fois de suite la Ligue des champions, cette fameuse sphère s’est rendu compte de l’importance du milieu de terrain brésilien.
Le rôle et la fonction de Tchouaméni sont trop mésestimés
Prenons à présent le problème à l’envers: et si ceux qui critiquaient Aurélien Tchouaméni n’avaient tout simplement pas compris quel était son rôle sur un terrain de foot ? Et si ces critiques n’étaient pas tout simplement démesurées ? Pointer du doigt la neutralité, l’impact et la sérénité du milieu de terrain de l’équipe de France, c’est tout simplement ne pas savoir lire son profil. Ce que le sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps, et Carlo Ancelotti demandent à Tchouaméni, c’est de combler les espaces, défendre et apporter un impact physique au milieu de terrain. Travail qu’il a fait contre la Pologne : 4 récupérations (1 de plus que Kanté), 41 passes réussies sur 47 (soit le meilleur chiffre des trois milieux) et 1 seul ballon perdu (Rabiot en a perdu 4).
Quand on joue au Real Madrid, on est constamment exposé à la critique facile. À écouter certains, le match nul des Bleus face à la Pologne ce mardi est à mettre sur le dos d’Aurélien Tchouaméni. Et malheureusement, ce n’est pas la première fois qu’après un mauvais résultat de son équipe, ce soit lui qui soit pointé du doigt en premier. Par ailleurs, il est important de souligner que le Français est souvent plus « exposé » à cette critique lorsqu’il n’est pas bien entouré. Explication : l’ancien Monégasque est un joueur qui doit être entouré de porteurs, étant donné qu’il réalise le travail de l’ombre. Hier, il était entouré de Kanté et Rabiot… Tchouaméni a besoin de joueurs qui percutent et ensuite il comblera le manque.
D’un point de vue plus large, les critiques envers Aurélien Tchouaméni exposent un autre problème contemporain à notre football : celui de devoir constamment exagérer l’analyse. À partir du moment où un joueur réalise un match moyen, celle-ci devient tout de suite démesurée, voire encensée. Pourquoi ? Par simple recherche de buzz. Voilà le but de la société actuelle, le buzz. Soufflez un coup, prenez de la hauteur et laissez les joueurs s’exprimer. Si vous êtes sur un plateau télé, une émission de radio ou au desk d’un journal, c’est que lorsque vous étiez gamin, vous n’aviez pas le talent pour intégrer un centre de formation.
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