Le Real Madrid cherche encore la formule pour prolonger son règne en Liga une saison supplémentaire. Alors que le manque de sérénité défensive se fait clairement ressentir, la Maison Blanche tente par tous les moyens de trouver de la stabilité au sein de son arrière-garde.
Une charnière centrale incompatible
Lorsqu’on évoque la première source d’inquiétude de cette formation, beaucoup restent optimistes quant à la possibilité de voir Antonio Rüdiger et Éder Militão performer l’un à côté de l’autre. Pourtant, il n’y a pas grand chose de bon dans cette association.
Beaucoup de qualités similaires, des profils qui ne compensent pas les faiblesses de l’autre, des besoins identiques dans le profil qui accompagne l’un ou l’autre… Pire encore, il y a une disparité de forme au sein du duo. Ensemble, la mayonnaise ne prend pas.
Le défenseur allemand semble à l’aise dans ses crampons et reprend petit à petit ses habitudes de la saison passée. En revanche, son partenaire brésilien est assez inquiétant. Comment pouvait-il en être autrement après sa rupture des ligaments croisés ? Il y a de quoi être sceptique sur la probabilité de revoir le numéro 3 madrilène dans la plénitude de ses moyens.
Lorsque la charnière donne autant de maux de tête, sans autre option viable sur le banc pour remuer les titulaires (Alaba vieillissant et Vallejo dernier dans la hiérarchie), il n’est pas étonnant de constater le rôle qu’occupe Aurélien Tchouaméni devant la défense.
Aurélien Tchouaméni, une pièce essentielle en ce début de saison
La blessure d’Eduardo Camavinga se fait également ressentir. Elle garantit une place quasi indiscutable au très critiqué Aurélien Tchouaméni au poste de sentinelle. Pourtant, ses prestations s’expliquent.
On peut ne pas aimer son approche sur un terrain en ce moment, pourtant il reste la caution défensive supplémentaire. Il ne se distingue pas par son usage de la balle, mais son placement est toujours aussi précieux et pertinent. Au vu la défiance légitime que l’on peut avoir à propos de la charnière centrale dans son dos, il nous paraît évident que Carlo Ancelotti insiste avec lui sur cet aspect du jeu.
Les critiques s’entendent, mais en fin de compte une question se pose : un milieu défensif peu reluisant offensivement mais précieux dans ce qui constitue l’intitulé de son poste, est-ce vraiment choquant ? N’en a-t-on jamais vu ? Ou bien les règles modernes du foot ont fini de dénaturer ce poste, qui reste et demeure ingrat ?
Le rôle qu’occupe Aurélien Tchouaméni n’est pas comparable aux autres profils testés devant la défense. Il ne nous semble pas pertinent de parler de l’apport offensif de Valverde en tant que n°6 quand celui-ci n’est finalement que très rarement aligné dans cette position. Sur le terrain, on le retrouve par moment à côté du milieu défensif, mais cela reste circonstanciel.
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Le Français reste un des meilleurs éléments de la Casa Blanca dans la gestion des transitions défensives. Lorsque ce dernier quitte le terrain, le Real Madrid se retrouve quasiment systématiquement pris au dépourvu. Et l’on sent inévitablement un manque. Il apporte également un volume de jeu conséquent. Un point fondamental dans la refonte du milieu madrilène qui est passé de 4 à 3.
Lorsqu’Eduardo Camavinga est aligné devant la défense, il est bien plus (voire trop) porté vers l’avant, et laisse un trou béant derrière lui. Ce n’est pas un reproche en soi, puisqu’il effectue les replis nécessaires, mais son manque de rétention refroidit Carlo Ancelotti. A l’arrivée, le numéro 14 du Real Madrid demeure l’option préférentielle du manager italien, et peut-être le meilleur élément défensif du club madrilène. De quoi soulager une charnière centrale qui tâtonne, loin des standards habituels pour un champion d’Europe en titre.
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