Les performances d’Aurélien Tchouaméni font rarement l’unanimité ces dernières semaines. Tantôt trop tendres, tantôt à contretemps, ses sorties sur le pré laissent un sentiment d’inachevé. Alors qu’il enchaîne les titularisations au poste de sentinelle cette saison, certaines voix s’élèvent pour le repositionner un cran plus bas, dans l’axe de la défense, pour soulager ses coéquipiers Militao et Rüdiger. Tandis que le retour d’Eduardo Camavinga au milieu de terrain se profile, la rédaction du « Journal du Real » s’est penchée sur le cas Tchouaméni, ses différentes qualités et le moyen de les exploiter au mieux.
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POUR – Une nécessité pour le club et un destin à la Desailly
Aurélien Tchouaméni devrait penser à se reconvertir à terme en défense centrale s’il aspire à continuer à jouer un rôle prépondérant au Real Madrid. En effet, Valverde et Bellingham étant indéboulonnables, il ne reste qu’une place au milieu de terrain pour lui et Camavinga. Si, la saison dernière, la présence de Kroos dans le milieu de terrain rendait Tchouaméni indispensable en raison de son rôle de cerbère pour l’Allemand, il n’en est plus de même cette saison. Eduardo Camavinga a démontré être bien plus à l’aise balle au pied que son compatriote, étant donc plus à même d’organiser le jeu, élément qui fait cruellement défaut au Real Madrid en ce début de saison.
De plus, il ne faut pas perdre de vue que le Real Madrid lorgne fortement Florian Wirtz. L’Allemand, bien que polyvalent, serait amené à terme, s’il venait à être transféré au Real Madrid, comme Kroos et Modrić en leur temps, à reculer dans le terrain. C’est le projet que le Real Madrid a en tête pour lui. La saison dernière, Tchouaméni a effectué des prestations de haut vol au poste de défenseur central. À Leipzig, en l’absence de Rüdiger, il a partagé la charnière centrale avec Nacho et dégageait plus de leadership que ce dernier. Fort au duel, bon à la relance pour un défenseur central et doté d’une belle capacité d’anticipation, le Français possède toutes les qualités pour réussir une reconversion à ce poste, comme Desailly avant lui.
A l’heure actuelle, le Real Madrid ne possède que deux défenseurs centraux valides, le niveau d’Alaba lors de son retour de blessure restant une inconnue. Saliba et Bastoni, les principales cibles du club de Concha Espina pour renforcer sa défense centrale, ne seront pas à portée de tir avant au minimum 2026 en raison de leur situation contractuelle. Enfin, il convient de relever que Xabi Alonso, l’entraîneur qui possède le plus de probabilité de prendre la relève d’Ancelotti, préfère évoluer avec une défense à 3. Si le Basque maintient son système de jeu actuel en cas d’arrivée hypothétique au Real Madrid, l’équipe aura encore plus besoin d’un défenseur central supplémentaire.
CONTRE – Aurélien Tchouaméni doit rester le garant de l’équilibre
Malgré les qualités évidentes qu’a démontrées Aurélien Tchouaméni au poste de défenseur central la saison dernière, lorsqu’il a pallié les différentes absences de ses coéquipiers, cette solution doit rester optionnelle, tant l’international français est précieux dans le cœur du jeu. En effet, Aurélien Tchouaméni représente l’équilibre du Real Madrid. Au poste de numéro 6, il peut aussi bien évoluer en tant que sentinelle dans un 4-4-2 losange ou un 4-3-3, que dans un double pivot avec un coéquipier à ses côtés dans un 4-4-2 à plat ou un 4-2-3-1. Cela permet à Carlo Ancelotti de compter sur lui, peu importe le système de jeu utilisé.
Dans les transitions entre les phases défensives et offensives, Aurélien Tchouaméni est l’une des pièces maîtresses du club madrilène. Lors de la construction du jeu, le Français demeure un élément essentiel dans la transmission du ballon, avec ses relances précises, ainsi que ses transversales qui aèrent le jeu et cassent des lignes. Puis, quand l’ancien Bordelais se projette vers l’avant, il apporte le danger dans la zone de vérité, grâce à une belle qualité de frappe et un bon jeu de tête.
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Si Aurélien Tchouaméni est installé en charnière centrale, son apport offensif serait logiquement limité. Pérenniser le numéro 14 du Real Madrid en défense centrale formerait un milieu de terrain sans véritable sentinelle de métier, ce qui pourrait déséquilibrer l’équipe. Bien évidemment, Eduardo Camavinga et Federico Valverde peuvent occuper ce poste-là. Mais dans cette position plus reculée, l’ancien joueur de Rennes a montré des lacunes défensives, qui peuvent permettre aux adversaires de se procurer des occasions de but. Pour l’Uruguayen, le cantonner à ce rôle limiterait ses montées de balles dévastatrices, qui transpercent les équipes adverses. Par conséquent, il est clair qu’Aurélien Tchouaméni doit rester pour l’instant le numéro 6 attitré des Madridistas, afin de garantir la bonne alchimie entre les différents secteurs de jeu.
Gjon Haskaj (pour) et Mickaël Mavoungou (contre).
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