Les Merengues dominent les pelouses du Vieux Continent depuis une dizaine d’années, à l’instar de la «Décima» réalisée en 2014. Toutefois, la Casa Blanca ne règne pas seulement sur le monde du football. Remporter plus de dix titres continentaux n’est pas l’apanage de Modric and co. Cet exploit a aussi été réalisé par les basketteurs madrilènes.
Arrivé sur la pointe des pieds à tout juste treize ans, il aura fallu quelques années à Luka Doncic pour obtenir l’un des plus prestigieux trophées de la balle orange, à savoir l’Euroleague. Revenons en arrière, plus précisément au cours de la saison 2017/2018, durant laquelle un jeune joueur, venant tout juste de souffler sa dix-neuvième bougie, a porté le Real Madrid vers l’autre « Décima ».
L’ascension d’un prodige
Les pommes ne tombent jamais loin du pommier. Né le 28 février 1999 au sein de la capitale slovène Ljubljana, le petit Luka grandit en suivant les pas de son père Saša, alors basketteur professionnel. Seize minutes, c’est le temps qu’il lui aura fallu au cours de sa première session en club pour convaincre l’entraîneur des U8 de le surclasser, avant que la direction l’envoie à l’académie de l’Union Olimpija.
Pendant les quatre années qui suivent, Luka se voit confronté à des joueurs plus âgés, le poussant ainsi à développer son QI basket sans pour autant percer l’écran. Toutefois, lors de son premier tournoi contre des prospects de son âge à Rome, le jeune Slovène, alors inconnu aux yeux des recruteurs, claque 54 points accompagné d’un triple-double en finale, récupérant logiquement le trophée de meilleur joueur. Alors courtisé par l’ensemble des écuries européennes, il choisit de poser ses valises à Madrid.
Nombreux sont les jeunes du centre de formation madridista à se perdre, le Real Madrid n’attribuant pas à cette époque les moyens nécessaires à leur bon développement, tout en offrant très peu d’opportunités d’intégrer le groupe professionnel. Malgré une acclimatation périlleuse, l’insouciant Luka devient rapidement le virevoltant Doncic, ce dernier survolant l’ensemble des tournois de jeunes. À partir de l’année 2016, tout s’enchaîne très vite pour le nouveau « El Matador » ; il devient le plus jeune basketteur madrilène à réaliser ses débuts en professionnel, s’intègre dans la rotation, explose en Euroleague aux yeux du grand public, remporte la Coupe d’Europe avec la Slovénie. Aux aurores de la saison 2017-2018, il n’y a plus de doute : le leader du Real se nomme Luka Doncic.
- A lire aussi : Real Madrid Basket : Lonnie Walker IV intéresse le club
Un parcours semé d’embûches
Après une quatrième place frustrante, l’objectif est clair : le trophée. Considérés comme prétendant légitime au titre, le Real Madrid réalise un début de saison régulière tonitruant, comptant cinq victoires en cinq matchs, se positionnant de fait à la première place du classement.
Cette domination est finalement presque logique au vu de l’effectif expérimenté de la Casa Blanca. Une ligne arrière composée de la nouvelle star du basket-ball mondial, Luka Doncic, véritable chef d’orchestre suppléé généralement par Facundo Campazzo. Un secteur intérieur où se trouvent le shooter français Fabien Causeur, l’expérimenté ailier fort Felipe Reyes ainsi que le pivot Gustavo Ayon. Mais surtout un banc pléthorique, rempli de joueurs tant émérites que talentueux à l’instar du monument Rudy Fernández ou encore de l’Américain Trey Thompkins.
Cependant, à la suite de leur première défaite de la saison contre l’Étoile Rouge de Belgrade, les Madrilènes végètent durant quelques journées entre la sixième et la huitième place, avant de remonter petit à petit. L’équipe de la capitale entame alors les quarts de finale en tant que tête de série numéro cinq, une position décevante les intégrant dans la partie de tableau du CSKA Moscou, premier de la saison régulière. Mais avant de se projeter, le Real Madrid doit passer l’étape Panathinaïkos.
La Décima, une consécration
En dépit d’une défaite durant le premier match de cette série, les Merengues remportent les trois rencontres suivantes en réalisant la différence au sein du deuxième et troisième quart-temps. Dorénavant, place aux rencontres à élimination directe du « Final 4 » à Belgrade. Face à eux, leur bourreau moscovite de la saison précédente. Le début de match se révèle périlleux, ponctué de nombreuses pertes de balles permettant à l’équipe adverse, menée par un Nando De Colo en pleine confiance, de prendre l’avantage à la fin des dix premières minutes. Cependant, le Real Madrid reste calme, et, poussé par un Luka Doncic rempli de sang froid, les joueurs en blanc accélèrent comme à leur habitude au cours des deux quarts-temps qui suivent, avant de contrôler cet écart de points jusqu’au coup de sifflet final.
La Casa Blanca n’est plus qu’à quarante minutes de la « Décima ». Toutefois, l’obstacle demeure de taille. Les Madrilènes doivent se confronter au tenant du titre Fenerbahçe. Au sein d’une Stark Arena en ébullition, les Merengues répondent présent, une fois n’est pas coutume, dès le début de la rencontre en menant à la fin du premier quart-temps. Cependant, l’ailier adverse Nicolo Melli sort du banc avant de prendre feu au shoot, permettant par conséquent à son équipe de prendre l’avantage au retour des vestiaires. Bousculés mais résilients, à l’instar des matchs précédents, les Madrilènes créent l’écart durant le troisième quart-temps. Porté par les 17 points de Fabien Causeur ainsi que par l’adresse de Luka Doncic aux lancers francs en fin de match, le club espagnol domine le Fenerbahçe (85-80) et marque l’histoire du basket européen en remportant un dixième titre. Élu meilleur jeune ainsi que meilleur joueur de l’Euroleague, Luka Doncic peut désormais partir en NBA, à Dallas, avec le sentiment du devoir accompli, laissant derrière lui le Real Madrid sur le toit du Vieux Continent.