Dans sa globalité, le Real Madrid a été décevant contre l’AC Milan. Le score de 1-3 en témoigne bien, et il aurait même pu être plus sévère si Andriy Lunin n’avait pas sorti de grandes parades. Vinicius Jr et Kylian Mbappé avaient aussi montré de bonnes intentions, mais ce n’est pas le cas de tous leurs coéquipiers.
Si les critiques sont diffuses, un joueur semble particulièrement les concentrer sur ce match : Aurélien Tchouaméni. Il faut dire que sa prestation est très visiblement mauvaise, puisqu’il est directement impliqué sur les deux premiers buts milanais et a semblé manquer d’envie. Ces 45 minutes méritent d’être passées au peigne fin, afin d’en connaître la substance.
Le premier quart d’heure : des bonnes bases ternies par une erreur
Le milieu de 24 ans a commencé sa rencontre d’une assez bonne manière. On le voit actif à la création et au pressing. Dans les dix premières minutes, il gratte deux ballons et réalise une bonne passe progressive, à la 5e minute, où il trouve Mbappé sur l’aile droite ce qui accélère le jeu et débouche sur une grosse occasion où l’attaquant français manque la balle sur un centre de Valverde. Il est globalement actif et se rend disponible, ce qui est un très bon signe.
Cependant, tout ce début de match est effacé à la 12e minute. Sur un corner de l’AC Milan, Youssouf Fofana bloque Antonio Rüdiger au premier poteau. Tchouaméni semble surpris que l’Allemand n’intervienne pas et ne réagit pas à son tour, laissant Malick Thiaw ajuster sa tête juste derrière lui pour crucifier Andriy Lunin. Cette grosse erreur, venant d’une forme de surprise, a fait oublier ce qu’il avait fait précédemment.
Malgré tout, le Français ne s’apitoie pas sur son sort et, dès la première action madrilène après le but, il surprend Pulisic qui venait le presser avec un contrôle orienté et trouve l’espace pour envoyer une passe en profondeur par-dessus la défense à Kylian Mbappé, qui bute sur Mike Maignan.
La blessure qui change tout
Pour Tchouaméni, le tournant du match a lieu à la 15e minute. Alors qu’il reçoit la balle et met son corps en opposition, Pulisic vient lui mettre une pression par derrière et tacle latéralement son genou. La jambe gauche du Français pivote étrangement, son tibia tourne et sa cheville se bloque dans le gazon.
Cette action est très visiblement la raison de sa blessure. Il se met alors à boiter mais ne demande pas de changement. Cependant, tout le reste de la première mi-temps, son jeu va être altéré. Il limite au maximum ses courses à haute intensité, évite le contact et redescend plus souvent au niveau de sa charnière centrale pour relancer, afin d’être face à la pression qui arrive et ne plus se faire surprendre comme Pulisic l’a fait.
Tous ses efforts deviennent ainsi difficiles et les spectateurs perçoivent un manque d’envie là où il y a l’abnégation d’un joueur blessé qui continue. Cela a son charme, mais coûtera tout de même un but supplémentaire au Real Madrid à la 39e minute. Sur une incompréhension entre le milieu de terrain et Vinicius Jr, celui-ci décroche légèrement alors que le Français le croyait plus engagé. Il rate donc sa passe, récupérée par son ancien coéquipier Youssouf Fofana. Sur le repli, Tchouaméni ne peut pas suivre Christian Pulisic, puis ne fait pas l’effort sur Morata qui jaillit après que Lunin ait arrêté le tir de Leão.
Une situation évitable pour Tchouaméni
Les 45 minutes disputées par Aurélien Tchouaméni sont factuellement mauvaises, mais elles peuvent en partie se comprendre une fois que l’on a conscience de sa blessure. Quoiqu’il en soit, l’équipe technique et surtout Carlo Ancelotti auraient dû réagir et le faire sortir. Un maillon de la chaîne de communication n’a pas fait ce qu’il devait. Le Français aurait dû sortir dès les premières minutes de sa blessure, cela aurait pu éviter le 2e but de l’AC Milan qui a mis Madrid sous l’eau alors qu’ils avaient les occasions.
Aurélien Tchouaméni a-t-il à tout prix voulu continuer ou Carletto souhaitait-il le forcer à terminer la mi-temps ? Quoi qu’il en soit cela a influencé très négativement le match pour les Merengues.
0 commentaires