En un peu plus de 4 ans, le Real Madrid féminin est d’ores et déjà rentable. Il s’agit d’une étape importante pour la section féminine du club compte tenu de la réalité économique du football féminin. Cet environnement cherche encore à trouver une forme de stabilité économique permettant à ses clubs d’être autosuffisants.
Absorbé par le club merengue en 2020, son rapport financier pour la saison 2023/24 est fortement positif d’après Relevo. Selon celui-ci, 1.1 million d’euros de bénéfices d’exploitation ont été dégagés, même en prenant en compte les 1.9 million d’euros investis dans le centre de formation féminin.
Le sponsoring, le force du Real Madrid féminin
L’aspect économique le plus notable est le registre commercial du secteur féminin. Les sponsorings et les revenus marketing représentent 8.4 millions d’euros, soit 88% du chiffre d’affaires total.
Cela a été permis par une stratégie globale du club qui vise à signer les mêmes accords entre son équipe féminine et masculine. Ainsi, Emirates, Adidas et HP, les trois sponsors principaux du Real Madrid, bénéficient aussi au compte des filles, tout comme 12 des 16 partenaires mondiaux et 7 des 14 partenaires régionaux de la section masculine. Le Real Madrid féminin compte enfin un sponsor qui leur est propre, ATValor, une société d’évaluation immobilière basée à Madrid.
La billetterie, un point à améliorer
Dans la colonne des revenus du Real Madrid féminin, il y a aussi les recettes liées aux activités sportives. D’un côté, il y a les primes de matchs. Celles-ci s’élèvent à 799 000 euros et proviennent à la fois des matchs amicaux, comme ceux joués au Mexique contre les Tigres et l’América en septembre 2023, ainsi que des gains réalisés en Ligue des champions féminine de l’UEFA. Ce total aurait pu être plus élevé si l’équipe était sortie des phases de poules.
D’un autre côté, il y a les revenus réalisés par les droits TV et la billetterie. Les droits de diffusion pour le Real Madrid féminin ont rapporté 977 000 euros au club tandis que seulement 316 000 euros viennent des jours de match. C’est une situation problématique et un réel défi qui est lancé au club : il faut remplir le stade Alfredo-Di-Stéfano.
Sur les 6 000 places qu’il compte, il n’y en a en moyenne que 2 000 qui sont achetées. Ce remplissage autour des 30% est un point qu’il va falloir améliorer et qui n’est pas uniquement du ressort de la Maison Blanche. L’intérêt pour le football féminin progresse à son rythme. Ainsi, ces rentrées d’argent ont permis de couvrir les salaires, s’élevant à 5.3 millions d’euros, ainsi que les indemnités de transferts.
Le club merengue reste tout de même assez modeste en comparaison des 12.2 millions d’euros de salaires versés par le FC Barcelone, le club qui compte les 4 derniers Ballons d’or féminins ainsi que 3 Ligues des champions (2021, 2023 et 2024). Le Real Madrid féminin s’est déjà installé comme son dauphin en Liga F (première division espagnole) et doit maintenant œuvrer à bousculer la hiérarchie.
François Simonin
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