Les Merengues auront fort à faire ce soir au stade de la Paix et de l’Amitié du Pirée. Car oui, du haut de leurs onze titres dans la compétition, les Madrilènes s’avancent bel et bien dans la peau de l’outsider. Pire ! Sur le papier, l’on parle de la plus déséquilibrée des affiches. D’un côté, l’Olympiakós arrive avec le statut de premier de la saison régulière, accompagné de l’avantage du terrain. De l’autre, un Real Madrid fragilisé qui s’est qualifié au bout du bout des play-in.
Ajoutez à cela le fait que les Espagnols ne sont pas parvenus à vaincre les Grecs cette saison, et cette montagne à gravir s’apparente à l’Everest. Deux équipes aux grandes ambitions, deux équipes aux styles de jeu totalement antinomiques… Et vous l’aurez compris, l’ensemble des critères est réuni pour que l’on assiste à une joute d’anthologie !
Le beau contre la brute
Cela s’est joué à peu de choses près. Mais finalement, l’Olympiakos est parvenu à conserver son trône jusqu’à la fin. Une position de roi, tel un arbre qui cache une dynamique récente sur le Vieux Continent, du moins en demi-teinte. Défait à trois reprises au cours de leurs cinq derniers matchs de régulière, leur avance cumulée en mi-saison a fondu comme neige au soleil. Car oui, quand les hommes de Geórgios Bartzókas manquent d’adresse, c’est tout un plan de jeu qui tombe à l’eau.
Cela n’est en effet anodin si les Thrýlos se situent largement en tête des équipes au plus haut nombre d’assists en Euroligue. Au Pirée, la balle ne cesse de circuler derrière la ligne des trois points. Main après main, shoot après shoot, le small ball est roi chez les coéquipiers de notre frenchie Evan Fournier. Ponctué de pick and roll ou encore de pick and pop, dans un bon soir, cette équipe peut promptement décider du sort de la rencontre. Offensivement plus que rodé, les absences de Thomas Walkup et de Luca Vildoza, couplées à l’incertitude Moustapha Fall, pèsent lourd dans la balance défensive.
C’est simple : imaginez désormais un cinq antinomique à l’Olympiakos, et vous obtenez ce Real Madrid. Meilleur rebondeur de cette saison, les Merengues, eux, jouent à l’ancienne. Dur sur l’homme en défense, isolation, shoot à mi-distance, points dans la peinture… À l’exception d’une certaine habileté en transition qui vient ajouter une touche de modernité, les hommes de Chus Mateo usent de leur recette traditionnelle. Ils en ont pleinement les moyens, d’autant plus qu’aucun ingrédient ne manque à l’appel. Mais rien n’indique toutefois qu’ils se trouvent en pleine forme.
Cet effectif expérimenté, pourtant à égalité numérique avec le cinquième barcelonais, s’est malencontreusement retrouvé au bord de la qualification directe pour les play-offs. Et quitte à ne pas se faciliter la tâche, autant y aller à fond. Les Madrilènes ont attendu leur premier match de play-in face à Paris pour connaître leur unique défaite sur leurs quinze derniers matchs toutes compétitions confondues. Large vainqueur par la suite face à un faible Bayern, les Blancos semblent ainsi s’être rajouté de la difficulté pour rien.
L’Olympiakos et le Real Madrid, deux équipes qui se redoutent
Geórgios Bartzókas a prévenu : « Les séries éliminatoires sont un processus complètement différent de la saison régulière ». Que cela soit en Champions League ou en Euroligue, qu’importe. Le Real Madrid a l’habitude de se transcender comme personne dès lors le pied posé sur la scène européenne. Et cela, le technicien grec le sait mieux que quiconque. Mais il en est tout de même conscient : « l’avantage du terrain est pour nous (Olympiakos) ». Ces joueurs ont « travaillé dur pour l’obtenir », et comptent en « profiter au plus vite ». Bien qu’amputé de certains de leurs éléments clés, les Thrýlos restent un collectif profond, polyvalent, rempli d’une qualité individuelle hors pair.
La doublette de derrière, composée de Tyler Dorsey ainsi que du chef d’orchestre Nigel Williams-Goss, mélange complémentarité à explosivité. Deux arrières habitués à distribuer des caviars au MVP 2023, Sasha Vezenkov, épaulé par le serial shooter Evan Fournier. Le tout encadré par la montagne serbe Nikola Milutinov. Et si le cinq rencontre des difficultés, les Alec Peters, Shaquielle McKissic ou encore Saben Lee sont toujours prêts à rentrer en jeu. Du haut du deuxième bilan à domicile en saison régulière, le Pirée n’envisage pas de se faire submerger par cette vague ibérique.
Mais cela ne semble intimider Chus Mateo. Certes, leur adversaire du jour « est toujours une équipe avec beaucoup de cœur et beaucoup de fierté ». Les statistiques vont à l’encontre de ce Real Madrid qui ne détient de quelconques marges d’erreur. « Nous devrons mieux jouer pour les battre », point final. Même si les Grecs ne sont pas « heureux de nous (Real Madrid) affronter », une qualification des Merengues tiendrait à minima d’une incroyable performance. Ce Goliath rouge est « un géant », mais ce David blanc, quant à lui, se sent « fort ».
La Casa Blanca tient là un cinq débordant d’expérience, qui connait sur le bout des doigts les moindres détails de ces quarts européens. Le métronome Facundo Campazzo se voit accompagner de son habile numéro deux Dzanan Musa. À l’aile, l’explosif Mario Hezonja peut prendre feu à tout moment. Puis, dedans, les tours jumelles Walter Tavares – Vincent Poirier sont prêtes à réduire en miettes la raquette rouge et blanche. Jusqu’à présent, le Real Madrid a connu des difficultés lors des matches à l’extérieur sous haute pression cette saison. Le Pirée n’est pas un lieu des plus facile, mais un Real Madrid bien rodé peut largement le faire.
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