Cela fait onze ans que les deux géants du football espagnol ne se sont pas affrontés en finale de Coupe du Roi. À l’époque, lors des deux dernières confrontations à ce stade de la compétition, ce sont les Merengues qui avaient triomphé pour soulever la Coupe du Roi. Mais cette fois, le Real Madrid de Carlo Ancelotti aborde ce choc sur la pointe des pieds. La faute à une saison semée d’embûches : légèrement distancé en Liga, éliminé et corrigé précocement sur la scène européenne, et déjà les yeux tournés vers la saison prochaine pour un nouveau cycle.
Ajoutez à cela deux Clásicos perdus cette année, et les Madrilènes n’arrivent pas vraiment en position de force. En face, le FC Barcelone d’Hansi Flick semble marcher sur l’eau. Encore en lice dans les trois compétitions majeures, les Blaugranas abordent cette finale avec certitudes et ambition. Focus sur un Barça en pleine confiance avant ce choc.
Un rouleau compresseur attend le Real Madrid
Si le Real Madrid a su garder sa cage inviolée lors de ses trois dernières sorties en Liga, l’opposition s’annonce tout autre ce samedi. Car ce FC Barcelone est une machine à marquer : 157 buts inscrits toutes compétitions confondues, soit 36 de plus que le Real Madrid, qui a pourtant disputé davantage de matchs cette saison avec la Supercoupe d’Europe, la Coupe intercontinentale et les barrages de Ligue des champions.
En Copa del Rey, les hommes d’Hansi Flick n’ont fait aucun cadeau : 19 buts en 5 matchs. Dès son entrée en lice, le Barça a écrasé l’UD Barbastro (0-4), avant de corriger le Betis (5-1), puis d’humilier Valence (0-5) en quart de finale. En demi-finale, face à une équipe accrocheuse, les Catalans ont dû sortir les muscles, mais ont tout de même inscrit 5 buts sur l’ensemble des deux confrontations.
Seul point noir au tableau : l’absence de Robert Lewandowski, auteur de trois buts face au Real Madrid cette saison, blessé contre le Celta Vigo. Un coup dur ? Pas forcément. La potentielle titularisation de Ferran Torres ou Dani Olmo pourrait rendre l’animation offensive encore plus imprévisible. Car si le Real Madrid a montré des signes de solidité récemment, il reste vulnérable face à une équipe qui frappe fort… et notamment lors des Clásicos.
Deux Clásicos, deux gifles
Le Barça ne se contente pas de marquer contre n’importe qui. Contre le Real Madrid, il a infligé deux leçons cette saison. 4-0 en Liga au Bernabéu, puis 5-2 en Supercoupe d’Espagne en Arabie Saoudite, malgré une demi-heure à dix contre onze. Deux démonstrations qui ont mis en lumière une supériorité tactique et physique criante.
Pressing étouffant, transitions éclairs, justesse technique : le collectif catalan a écrasé son rival sur tous les plans. Et même si le dernier Clásico remonte à quatre mois, les dynamiques sont restées similaires. Le Real Madrid semble avoir retrouvé un semblant d’équilibre avec le retour d’un 4-4-2 en losange récemment, système cher à Ancelotti, qui pourrait permettre aux Merengues de mieux contenir les vagues barcelonaises.
En face, le Barça reste redoutable. Notamment ses individualités qui excellent. Raphinha, déjà auteur de 28 buts et 20 passes décisives, vise haut, Ballon d’Or dans le viseur. Pedri continue d’éblouir l’Europe dans l’entrejeu, tandis que Lamine Yamal, moins prolifique statistiquement, se distingue par ses coups d’éclat dans les grands rendez-vous. Il a d’ailleurs marqué lors des deux Clásicos cette saison.
Dans cette fin de saison où la Maison Blanche voit cette Copa del Rey comme une opportunité de sauver une saison bien délicate, les Catalans, eux, abordent deux semaines charnières, marqué par cette finale, une place de leader à garder et deux demi-finales de Ligue des champions face à l’Inter.
Le FC Barcelone en quête d’un triplé historique
Si cette finale ressemble à une ultime chance de sauver la saison pour les hommes de Carlo Ancelotti, elle s’inscrit dans un rêve bien plus grand pour le Barça. Toujours en course pour un triplé Liga – Coupe – Ligue des champions, les hommes d’Hansi Flick vivent un moment charnière de leur histoire récente.
En cette fin de saison, le FC Barcelone s’apprête à vivre deux semaines de haute intensité, avec cinq matchs couperets : une finale face au Real Madrid, une demi-finale aller contre l’Inter, un déplacement en Liga à Valladolid, puis la demi-finale retour et enfin un nouveau Clásico décisif. Malgré un jour de récupération supplémentaire cette semaine, la gestion physique et mentale de cet enchaînement infernal pourrait peser lourd dans la balance.
Mais ce FC Barcelone-là a été construit pour ces moments. Il s’est préparé des mois pour arriver à ce pic de forme. Si aucun calcul ne sera fait, la fraîcheur, l’endurance et la concentration seront autant d’armes ou de failles dans cette quête de gloire.