Le Real Madrid n’avait encore jamais connu un déplacement de ce type en phase de groupes de Ligue des champions. Entre Madrid et Almaty, il y a près de 6 900 kilomètres, soit plus de dix heures d’avion et plusieurs fuseaux horaires à digérer. Pour les Madrilènes, l’enjeu n’est pas seulement sportif : il s’agit aussi de gérer la fatigue, l’acclimatation et la concentration après le coup d’arrêt du derby (5-2).
Les chiffres donnent la mesure du défi : en phase de groupes, le KaïratAlmaty parcourra l’équivalent d’un tour du monde, avec environ 45 000 kilomètres au compteur. Jamais un club n’avait imposé une telle contrainte logistique dans l’histoire moderne de la compétition. Pour Xabi Alonso et son staff, ce contexte rend la préparation encore plus délicate, avec un seul entraînement prévu sur place avant le match.
Un Real Madrid attendu
Au-delà du prestige, le Real Madrid doit profiter de ce match pour rebondir après son faux pas en championnat et reprendre confiance en Ligue des champions. Avec un Mbappé en feu, déjà auteur de 10 buts en 8 matchs cette saison, dont un doublé décisif contre Levante, les Madrilènes arrivent avec l’arme offensive la plus redoutable du continent. Le Français impressionne par sa régularité et son efficacité, et incarne à lui seul le danger permanent pour n’importe quelle défense.
Aux côtés de Vinicius et Mastantuono, il forme un trio d’attaque qui pèse lourdement sur les défenses adverses. Pour Kaïrat, la mission sera simple sur le papier mais quasi impossible dans les faits : contenir cette puissance de feu. Dans l’ambiance électrique qui s’annonce à Almaty, le Real cherchera à imposer son rythme dès les premières minutes pour éviter de se compliquer la tâche.
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Kaïrat Almaty, l’outsider venu du bout du monde
Pour Kaïrat Almaty, cette rencontre est un véritable conte de fées. Situé à près de 300 km de la frontière chinoise, le club kazakh dispute la première Ligue des champions de son histoire. Sa qualification est déjà un exploit : le Kaïrat a franchi un à un les tours préliminaires, éliminant tour à tour les champions de Slovénie, de Finlande, de Slovaquie puis le prestigieux Celtic Glasgow. À domicile, les Kazakhs n’ont encaissé qu’un but lors de ce parcours héroïque, preuve de leur solidité et de leur organisation défensive.
L’effectif reste modeste, évalué à seulement 12,7 millions d’euros par Transfermarkt, contre 1,4 milliard pour le Real Madrid. Mais certaines individualités attirent déjà l’attention, comme Dastan Satpaev, milieu offensif de 17 ans promis à Chelsea, ou leur gardien de 18 ans, héros du barrage face au Sporting grâce à un penalty arrêté. Le capitaine Alexandr Martynovitch, 38 ans, a résumé l’état d’esprit de l’équipe : « Contre le Real, on va prendre du plaisir. Pour arrêter Mbappé, il faudrait des filets de pêche ».
L’enjeu : repartir de l’avant
Pour Kaïrat Almaty, l’objectif sera d’abord de limiter la casse et de profiter de la ferveur populaire d’Almaty. Le match est déjà un événement historique pour le Kazakhstan : il marque l’entrée de la ville dans la grande scène européenne et offrira une atmosphère unique.
Pour le Real Madrid, il n’y a qu’un seul mot d’ordre : gagner. La Casa Blanca doit confirmer son statut de favorite du groupe et prouver que la gifle du derby n’était qu’un simple accident de parcours. Une victoire nette enverrait un message fort aux autres prétendants à la Ligue des champions : malgré les turbulences, le Real reste un candidat au titre.
En cas de succès, les hommes de Xabi Alonso prendraient une option sur la qualification et aborderaient les prochaines échéances avec sérénité. En revanche, un nouveau faux pas fragiliserait la dynamique et pourrait relancer le débat sur la gestion de l’effectif. Entre défi logistique et enjeu sportif, ce voyage au Kazakhstan pourrait bien devenir un moment clé de la saison madrilène.
