Villarreal – Real Madrid : une leçon malgré la qualification

Au soir du 19 janvier 2023, le Real Madrid s’est imposé sur la pelouse de Villarreal 3-2, en se qualifiant par un trou de souris…

Real Madrid

Que ce fut laborieux ! En début de saison, les objectifs de Real Madrid sont simples : réaliser le sextuplé, remporter tous les trophées. Après l’échec en finale de Supercoupe d’Espagne, la Maison Blanche devait se reprendre sur la pelouse de la Cerámica.

Une rencontre aux allures de soirées européennes

Il était temps ! Le Real Madrid s’impose enfin sur la pelouse de Villarreal, pour la première fois depuis la saison 2016-2017. À l’époque, le Real Madrid avait été mené 2-0, avant de renverser le match grâce à des réalisations de Gareth Bale (64’), Cristiano Ronaldo (74’), et Álvaro Morata (84’). Hier soir, les partenaires de Karim Benzema ont subi la loi des locaux durant l’essentiel du match.

Le sous-marin jaune a coulé le Real Madrid dans le jeu, multipliant les combinaisons léchées en première période, les incursions pleines de panache, ainsi qu’un élan qui mêlait vent de fraîcheur et spontanéité. Le pressing haut, une bonne agressivité, et de la créativité dans l’élaboration du jeu : c’est simple Villarreal a proposé tout ce qu’on attend du Real Madrid dans l’approche sur un terrain.

Comme un universitaire, le Real Madrid frise le point de non-retour, manque de valider son étape, mais passe à l’expérience en classe supérieure. Redoubler plusieurs années en huitièmes de finale, et cette irréductible résilience propre à la Maison Blanche a du bon, et tout particulièrement face à une formation solide. La mayonnaise Quique Setién prend bien, et Villarreal n’est pas simplement un concurrent en Coupe ou en Liga, c’est désormais un challenger crédible, fait d’argile cuite au feu de bois européen.

La star du match : Dani Ceballos

On ne vous le cache pas, nous sommes des amoureux transis du joueur. Son parcours atypique, son adaptabilité à divers environnements, et le fait d’accepter ce rôle de remplaçant aident beaucoup. Lorsqu’on évoque Dani Ceballos, on pense à cette patte technique qui reste, bien qu’il ne soit plus aussi véloce qu’à ses débuts au Real Betis puis lors de son premier passage à Madrid.

Lorsqu’il est question du cas Ceballos, nous sommes convaincus que sa prestation d’hier soir est ce dont on doit attendre de lui : apporter de l’envie, une autre manière de voir le jeu, de le construire et de peser dessus. Il ne s’agit pas de faire du Kroos/Modrić, mais justement de proposer une alternative à ces deux, et offrir au Real Madrid un peu plus d’imprévisibilité in extenso.

Son entrée en jeu hier soir est tout simplement phénoménale. Lorsque l’ex-Sévillan foule la pelouse de la Cerámica, il change complètement le match. Passeur décisif sur la réduction de l’écart de Vinícius Júnior, à l’origine de l’égalisation du très bon Éder Militão, et enfin buteur victorieux, le natif d’Utrera est l’homme de la rencontre. Plus que l’apport statistique, le simple fait de redynamiser l’entrejeu de son équipe, en lieu et place d’un Toni Kroos inexistant et qui expose constamment sa défense centrale, mérite du crédit.

Comme contre Cacereño au tour précédent, Dani Ceballos est l’homme du match du côté du Real Madrid, comme l’a annoncé notre rédacteur Victor. Il est notre milieu le plus à l’aise dans une compétition que l’on se doit de remporter avec LaLiga et la Ligue des champions. Un atout précieux pour la suite, en attendant de voir ce que nous réserve le tirage au sort des quarts de finale. Doucement, mais sûrement, Dani Ceballos monte en puissance. Comme Eduardo Camavinga, qui enchaîne les matchs.

Une fois encore, Carlo Ancelotti peu compter sur son banc. Avec une nouvelle option supplémentaire, aussi surprenante que bienvenue. Au-delà de tout cela, cette victoire au forceps est le signe que le Real Madrid n’a pas perdu toutes ses bonnes habitudes. Un bol d’air venu de l’est de l’Espagne, qui lance peut-être définitivement le Real Madrid dans cette seconde partie de saison.

 

Abdoulaye D.