Liverpool – Real Madrid : le match de toutes les extravagances

Ce mardi 21 février à Anfield, les fans du Real Madrid et du Liverpool FC ont assisté à un pur moment de magie. De la frustration à l’extase, les Madridistas ont réalisé un retour en force impressionnant, rappelant les émotions de la fin de saison 2022.

Real Madrid

Deux buts pour Liverpool, cinq buts pour le Real Madrid, de l’œil d’un amateur de football qui n’aurait vu qu’une miette de la rencontre, le calcul serait simple : le Real Madrid a roulé sur le nord de l’Angleterre. Pourtant, comme souvent, les plus belles histoires sont teintées de nuances. En cette soirée du mardi 21 février, les amateurs de football ont vécu un moment de magie comme seuls les Madridistas savent le faire sur la scène européenne.

Si vous n’avez pas regardé ce match et que vous souhaitez vous contentez de ce résumé, on vous invite à contempler cet instant de pure folie malgré tout, même en replay. Car comme pour les meilleurs films, peu importe de connaître la fin quand les péripéties à elles seules valent la peine d’être vues.

Un Real Madrid submergeant Anfield…

Au terme des 45 premières minutes de jeu, le Real Madrid réussit à se relever au fur et à mesure. D’autant plus, un but surréaliste de Militão au retour des vestiaires inverse subitement la dynamique. Le placement des joueurs de Liverpool est absolument incompréhensible et leur passivité face à la course du Brésilien est invraisemblable.

Mention spéciale à la lucidité de Modrić et la finition en mode « coup de canon » du défenseur à la tunique blanche. Avec ce pion supplémentaire, les Espagnols savent qu’ils ont récupéré la domination. Mais en ayant déjà affronté trois formations anglaises lors des phases finales de la Ligue des champions 2021-2022, ils connaissent également leur capacité à la renverser très rapidement. À ce moment-là, l’objectif est simple : tuer toute volonté de rébellion anglaise dans l’œuf.

Loin d’être à l’aise en début de match, Luka Modrić s’est métamorphosé en cours de partie, au point de réaliser une prestation qui restera éblouissante dans la mémoire des spectateurs. Avec une folle capacité à trouver les bonnes passes, à ne pas perdre les ballons et à jouer de son extérieur du pied, le milieu de terrain reste l’un des tout meilleurs de la planète football, même à 37 ans. Une métamorphose hallucinante où toute l’expérience et l’histoire du maillot blanc se sont fait ressentir.

Bien aidé par Militão, le défenseur espagnol n’a cessé d’amener des ballons par ses propres moyens dans le camp adverse. Pour beaucoup, ces montées auraient semblé suicidaires, surtout au vu de l’efficacité des locaux en début de match. Rentré pour remplacer Alaba à la 27ᵉ minute de jeu, le polyvalent défenseur espagnol a pourtant fait preuve d’une folle sérénité au retour des vestiaires.

À l’inverse, Dani Carvajal a souvent paru être en extrême difficulté face à Darwin Nuñez. Le latéral espagnol a eu beaucoup de chance sur l’une de ses interventions où il pousse délibérément l’Uruguayen dans la surface. Heureusement pour lui, l’arbitre du jour Istvan Kovacs a participé à la folie de ce match en laissant beaucoup de libertés aux acteurs de la rencontre et en ne revenant pas sur certaines situations à l’aide du VAR.

Le soupçon de magie est venu de la patte d’un habitué. Monsieur Karim Benzema a repris le costume trois pièces qu’il avait enfilé au printemps 2022. Profitant des errements défensifs de Liverpool, et surtout de Joe Gomez, il a crucifié le club du nord de l’Angleterre. À la 55ᵉ puis à la 67ᵉ minute de jeu, il n’a fait aucun cadeau à ses adversaires. Avec un magnifique une-deux de Rodrygo, le Français fait le break dans un premier temps. Le travail de l’ailier brésilien sur le contre est tout aussi important par ailleurs et confirme l’affect particulier que ce dernier possède avec la plus grande des compétitions.

Pour la cinquième réalisation, c’est toute la classe du Ballon d’Or 2022 qui se ressent. Profitant d’excellentes passes de Luka Modrić et Vinícius Júnior, le Nueve se retrouve dans la surface face à Alisson Becker. Le portier brésilien subit un crochet de l’avant-centre de 35 ans et succombe à la vague Madridista. Dans les travées d’Anfield, les Hala Madrid rugissent depuis les âmes des quelques supporters espagnols ayant fait le déplacement. En parallèle, un You’ll Never Walk Alone retentit en toute fin de rencontre, affirmant que l’esprit des Reds n’était pas mort et promettant un sacré spectacle lors du match retour dans la capitale espagnole.

 

Erwan Harzic