La Supercoupe d’Europe : un indice net de la saison à venir

Le 10 août 2022, le Real Madrid va disputer la finale de la Supercoupe d’Europe contre l’Eintracht Francfort. Avant le lever de rideau, retour sur les précédentes participations de la Casa Blanca.

Supercoupe d'Europe

La 47e édition de la Supercoupe d’Europe est un remake de la finale de Coupe d’Europe des clubs champions 1960. Le club de la capitale espagnole a l’occasion de remporter sa 5e victoire dans l’épreuve, et ainsi rejoindre le FC Barcelone et l’AC Milan parmi les équipes les plus titrées. Plus encore, lorsque le Real Madrid la joue, cette compétition a un impact direct sur la saison qui suit.

  • 1998 : la première frustration

Pour cette édition de la Supercoupe d’Europe, une nouveauté notoire débarque : le trophée se dispute au stade Louis II de Monaco (habitude qui prend fin en 2012), mais surtout se joue sur un match sec, abandonnant ainsi la formule aller-retour de la compétition en place depuis sa création en 1972. Le 28 août 1998, la finale de Supercoupe d’Europe oppose les vainqueurs de la C1 le Real Madrid, aux Blues de Chelsea, tenants du titre de la Coupe des coupes (C2).

La première mi-temps est clairement à l’avantage du Real Madrid. Défensivement, les Espagnols réussissent à isoler le tandem offensif italien, la paire Casiraghi-Zola. Offensivement, Raúl González se procure deux occasions nettes sans les convertir. Fernando Hierro s’illustre également avec un coup-franc sublime, qui termine sur le poteau Ed de Goey, le gardien néerlandais de Chelsea. Les blues s’en sortent très bien avec un score nul et vierge à la mi-temps.

La seconde période, qui correspond au réveil des Londoniens, voit le rapport de force s’équilibrer. D’abord une frappe à la 53e minute venue de la droite de la défense madrilène, que le gardien allemand Bodo Illgner capte bien. Plus tard, Frank Lebœuf, récent champion du monde avec l’équipe de France, envoi une frappe brossé exceptionnelle sur le poteau du porter madrilène. Finalement, la lumière vient de Gianfranco Zola, qui après une contre-attaque, temporise avant de décaler le milieu uruguayen Gustavo Poyet. Ce dernier crucifie le dernier rempart de la maison blanche d’une frappe limpide aux abords de la surface de réparation. Le club de Londres enlève le trophée au Real Madrid, qui peut nourrir de profonds regrets au vu de la physionomie de la rencontre.

La suite de la saison 1998-1999 est peu reluisante. Malgré la victoire en Coupe Intercontinentale 2-1 contre le Vasco da Gama de Juninho, en Liga le Real Madrid est le dauphin du FC Barcelone, 11 points derrière à l’issue de l’exercice. Guus Hiddink est remercié le 24 février 1999, cinq jours après une défaite dans le vieux clásico contre l’Athletic Club. Il est remplacé dans la foulée par un ancien de la maison : John Toshack. Hélas, cela ne suffit pas, et le désastre continue, avec une humiliation 7-2 sur les deux matchs de la demi-finale de Coupe du roi. En Ligue des champions, le Real Madrid est éliminé dès les quarts de finale contre le Dynamo Kyiv d’Andriy Shevchenko.

Une saison tout bonnement à oublier pour réussir celle du passage au nouveau millénaire.

  • 2000 : bis repetita

Nouveau millénaire = nouvelle Ligue des champions. La formule est limpide pour le Real Madrid, auteur d’une finale de haut vol contre Valence. Le titre, la manière et un score sans appel : 3-0. Pour cette édition de la Supercoupe d’Europe, une nouveauté notoire débarque : le trophée confronte le vainqueur de C1 et le vainqueur de la Coupe de l’UEFA (C3), suite à la disparition de la Coupe des coupes après la saison 1998-1999. Nous sommes le 25 août 2000, et le stade Louis II est le théâtre de la foudre turque. Fort de sa première victoire dans une coupe européenne contre Arsenal en finale de Coupe de l’UEFA, Galatasaray s’avance sans complexe face au Real Madrid.

Le match se décante à la 41e minute. Mário Jardel, recruté du FC Porto pour remplacer la légende Hakan Şükür, ouvre le score sur penalty, suite à une faute d’Iván Campo sur Hakan Ünsal dans la surface de réparation. Les Turcs mènent à la pause, malgré le rythme haché de la rencontre. Le Real Madrid domine, se procure des occasions par l’intermédiaire de sa recrue star Luís Figo et de Raúl, mais vendange énormément.

En seconde période, l’ailier gauche madrilène Sávio centre, mais Suat Kaya commet une faute de main dans sa surface. Raúl González transforme le penalty, et porte le Real Madrid en prolongations. Alors que l’on approche de la mi-temps des prolongations, Fatih Akyel déboule sur son côté droit, et centre en retrait. À l’arrivée de ce centre, Mário Jardel reprend de volée sans contrôle et croise sa frappe pour tromper Iker Casillas. C’est le but en or pour la formation turque, et obtient un succès de prestige pour leur première apparition dans la compétition. L’absence de Fernando Morientes explique le déchet sur le front offensif, obligeant Vicente Del Bosque à jouer dans un schéma inhabituel avec un seul attaquant.

L’exercice 2000-2001 reste malgré tout correcte. Le Real Madrid s’incline dès son entrée en lice de Coupe du roi contre le modeste club de Toledo. En finale de Coupe Intercontinentale, les merengues s’inclinent contre le club argentin de Boca Juniors. La faute à un certain Juan Román Riquelme de gala. En revanche, le club de la capitale espagnole prend sa revanche contre les Turcs de Galatasaray S.K. en quarts de finale de C1. Mário Jardel, déjà bourreau du Real Madrid, inscrit le but du 3-2 au match aller et donne la victoire aux Stambouliotes.

Le retour en Espagne est plus expéditif : score final 3-0, doublé de Raúl González Blanco et une accession au dernier carré de Ligue des champions. Malheureusement, le Bayern Munich se montre impitoyable au stade suivant de la compétition. Dans cette finale avant l’heure, le Bayern l’emporte à l’aller et retour, avant d’imiter le Real Madrid et de remporter la C1 en battant Valence en finale. Les Merengues se consolent avec une Liga obtenue avec aisance. La saison en championnat démarre de la même manière que l’exercice 1999-2000 se conclut : en battant Valence dès le premier match. De la 14e à la 38e journée, le Real Madrid n’a pas quitté sa première place, devançant de sept points le Deportivo de La Coruña.

  • 2002 : le premier succès

Du 26 juillet au 24 août 2002, le Real Madrid dispute huit matchs amicaux en présaison. Physiquement au point au soir du 30 août 2002, la maison blanche défie le vainqueur de la C3 le Feyenoord Rotterdam. Bien déterminés à remporter le seul trophée européen qui lui échappe encore, le Real Madrid ne traîne pas.

Au quart d’heure de jeu, Esteban Cambiasso lance la fusée brésilienne Roberto Carlos. Ce dernier centre en retrait, et provoque le but contre son camp du défenseur néerlandais Patrick Paauwe. Six minutes plus tard, le Real Madrid signe une de ses nombreuses actions d’école. Roberto Carlos alerte Cambiasso. Le milieu argentin sollicite le une-deux avec Guti. D’une subtile talonnade, ce dernier remet le ballon dans la course de Roberto Carlos. Lancé, le latéral brésilien conclut du pied droit pour porter la marque à 2-0.

Au retour des vestiaires, le club néerlandais revient dans le match. Grâce à un coup-franc merveilleux à la 56e minute du numéro 9 Pierre van Hooijdonk, le Feyenoord réduit le score et revient à 2-1. Seulement voilà, le club espagnol ne fait pas dans le sentiment, et tue le suspens à la 60e minute. Sur un centre parfait de Luís Figo, José María Gutiérrez marque dans le but vide, et permet à Madrid de reprendre deux buts d’avance. Le score en reste là. Les merengues font le job jusqu’en fin de match pour maintenir la pression, et enfin conquérir le trophée européen manquant. Le Real Madrid marque un peu plus l’histoire, en devenant le premier vainqueur de la Ligue des champions à soulever la Supercoupe d’Europe depuis l’introduction de la nouvelle formule en 1998.

La campagne 2002-2003 laisse un goût amer. D’abord en Ligue des Champions, avec cette élimination contre la Juventus aux portes de la finale à Old Trafford. Ce même stade qui quelques semaines plus tôt était le théâtre du rêve de Ronaldo, auteur d’un splendide triplé contre Manchester United. En Coupe du roi, le Real Madrid avance sereinement jusqu’au quart de finale aller contre Mallorca. Le match retour est une démonstration signée Samuel Eto’o, et à l’arrivée une lourde défaite 4-0.

Néanmoins, la victoire tranquille 2-0 contre le Club Olimpia en Coupe Intercontinentale, ainsi que le titre acquis en Liga, rehaussent le ton de la saison. Un des titres les plus beaux de l’histoire du club, d’abord par son adversité. Le Real Madrid devance de deux petits points une Real Sociedad séduisante, menée par le jeune talent basque Xabi Alonso, et coaché par Raynald Denoueix. Un championnat dans lequel le Real Madrid est repoussé dans ses retranchements, et prend un avantage décisif sur les 37e et 38e journées, respectivement contre l’Atlético Madrid à Vicente Calderón (0-4), et contre l’Athletic Bilbao à Santiago Bernabéu (3-1).

Un finish brillant et palpitant, dont le peuple madridista se rappelle encore aujourd’hui.

  • 2014 : la BBC comme sur des roulettes

Auréolé de sa dixième Ligue des champions, le Real Madrid défie le vainqueur de la C3 : le Séville d’Unai Emery, le 12 août 2014 à Cardiff. Bien avant d’y retourner pour remporter sa douzième Ligue des champions, le stade gallois est le théâtre d’un chef d’œuvre collectif.

Le Real Madrid s’impose 2-0, grâce un doublé de Cristiano Ronaldo sur des services de Gareth Bale (30’), et Karim Benzema (49’). Un score qui ne reflète absolument pas la domination outrancière de la maison blanche. Les partenaires de Vitolo peuvent remercier leur gardien Beto, auteur d’une grande prestation qui a sauvé les meubles. Il écœure au cours de la rencontre Gareth Bale, Karim Benzema et James Rodríguez entre autres. Techniquement au-dessus, physiquement déjà rodé, et des joueurs déjà connectés tactiquement : le Real Madrid surclasse Séville.

Un jeu offensif fluide et léché, plus des recrues qui se mettent déjà en évidence. Toni Kroos est étincelant, et confirme son statut dans la caste des tous meilleurs milieux du monde. Récent champion du monde avec la National Mannschaft au Brésil, il est déjà maître du tempo du jeu de Madrid. James Rodríguez, la révélation et meilleur buteur du dernier mondial, développe une entente certaine avec Cristiano Ronaldo. Les deux joueurs se comprennent, et leur association semble prometteuse pour la suite de l’exercice

Et pourtant, malgré ce succès acquis avec brio en Supercoupe d’Europe, la saison 2014-2015 est sans doute l’une des plus cruelles pour le Real Madrid. Un jeu offensif léché, des orgies de buts à foison, mais finalement aucune récompense collective à la hauteur de la meilleure attaque d’Europe (118 buts sur la saison). En Supercoupe d’Espagne, les hommes de Carlo Ancelotti abandonnent le trophée au voisin l’Atlético. L’exercice en Liga est quant à lui frustrant, au même titre que la campagne européenne.

Tout d’abord sur la scène domestique, le Real Madrid est le dauphin du FC Barcelone, seulement deux petites unités au classement derrière le club catalan, et malgré une marque à 92 points. La faute à une défaite contre les champions lors du clásico au Camp Nou, mais surtout ce match nul à domicile contre Valence à la 36e journée. En C1, le club madrilène voit ses espoirs de finale douchés par Alvaro Morata, ex-canterano du Real Madrid, lors du match retour. La victoire en Coupe du monde des clubs, la première dans l’histoire du club, ne change rien et reste un bien trop maigre lot de consolation.

Ce que l’on retient de cette saison, c’est avant tout énormément de frustration. Les blessures, en particulier celle de Luka Modrić, auront coûté cher à l’une des équipes les plus belles de l’histoire du club. Ajoutez à cette addition le limogeage en fin de saison 2014-2015 de Carlo Ancelotti, pourtant très aimé de ses joueurs.

  • 2016 : la finale la plus épique

Une nouvelle finale de Supercoupe, et une nouvelle opposition contre Séville. La différence notoire, c’est que le triple champion en titre de Ligue Europa n’est plus coaché par Unai Emery, remplacé à l’intersaison par Jorge Sampaoli. Les hommes de Zinedine Zidane, récents vainqueurs de la C1, bataillent le 9 août 2016 en terre norvégienne pour le deuxième trophée de l’année civile. Et la suite est tout simplement grandiose.

La surprise du 11 concocté par le technicien français, Marco Asensio, se signale avec une frappe lumineuse en pleine lucarne. 1-0 à la 21e minute de jeu, mais les Sévillans sont plein d’entrain. Franco Vázquez sur une reprise du gauche à la 39e minute égalise pour la formation andalouse. La seconde mi-temps voit Séville prendre l’avantage sur un penalty de Yevhen Konoplyanka à la 72e minute. Vitolo obtient une faute après une percée coté droit. Sergio Ramos, coupable de faute amenant le penalty, se mue en héros comme à Lisbonne en 2014, et d’un coup de casque rageur à la 93e minute, emmène ses partenaires en prolongations.

Le tournant de cette confrontation est le carton rouge de Timothée Kolodziejczak. A 11 contre 10, le Real Madrid retrouve son allant offensif. Séville se recroqueville sur sa cage, attendant patiemment les tirs aux buts. Sergio Rico sort plusieurs tentatives madrilènes dans la demi-heure supplémentaire, mais de ne peut rien face à un Daniel Carvajal décidé. À la 119e minute, ce dernier récupère le ballon des pieds de Konoplyanka au niveau médian du terrain, avant de le remonter, et de conclure d’un extérieur du pied droit bien senti. Le canterano offre le deuxième titre de l’’année à son club formateur, au terme d’une finale riche en intensité et en rebondissements.

Ce succès lance les merengues vers la plus belle année du club depuis la fin des années 1950. Entre autres, le Real Madrid remporte la Liga devant le FC Barcelone, une première depuis le championnat remporté en 2012 sous la houlette de José Mourinho. À noter également le succès en Coupe du monde des clubs dans une finale excitante contre les Japonais du Kashima Antlers.

Mais c’est surtout la victoire en Ligue des champions qui impressionne. Pour son douzième succès de rang dans l’épreuve, le Real Madrid est surtout le premier club à remporter deux fois de suite la coupe aux grandes oreilles depuis l’AC Milan en 1989 et 1990. Les hommes de Zinedine Zidane ont donc l’occasion dès le coup d’envoi de la saison suivante d’imiter encore une fois le club lombard en cas de succès en Supercoupe d’Europe 2017.

  • 2017 : le début de la fin

Du côté du Real Madrid, la présaison est poussive. À cela, s’ajoute un rajeunissement de l’effectif opéré une saison trop tôt, et des départs de joueurs déterminants dans la rotation (James Rodríguez, Pepe, Alvaro Morata entre autres). Le 8 août 2017, l’affiche qui se déroule en terre macédonienne, est un classique européen. Le Real Madrid croise la route de son ancien coach José Mourinho, tenant du titre en C3 avec Manchester United.

Le match démarre sur les chapeaux de roues, avec Gareth Bale qui se met en évidence dès la 3e minute. Le Real Madrid met la pression, et Casemiro n’est pas loin d’ouvrir le score. Sa reprise de la tête s’écrase sur la barre transversale de David De Gea, le portier de Manchester United, mais ce n’est que partie remise. Le milieu défensif brésilien est récompensé à la 34e minute : sur un service 4 étoiles de Daniel Carvajal, Casemiro se jette pour ouvrir le score. Les Madrilènes rentrent aux vestiaires avec ce court avantage.

Dès le début du second acte, Isco sollicite un une-deux avec Gareth Bale. Une action sublime, conclue à la 52e minute par le numéro 22 du Real Madrid. Romelu Lukaku réduit la marque dix minutes plus tard et entretien le suspens, mais cela ne change rien. La maison blanche, tout de noir vêtu, s’impose et remporte sa quatrième Supercoupe d’Europe, la deuxième de suite. Depuis l’AC Milan au tournant des années 1980-1990, c’est une première dans la compétition.

Le match est marqué au fer rouge du chouchou du Bernabéu : Isco Alarcón. Auteur d’une prestation XXL, et dans la lignée de sa saison 2016-2017 exceptionnelle, le meneur de jeu espagnol fait étalage de toute sa classe sur le terrain. Au-delà de son but qui donne un avantage décisif, ses inspirations balle au pied ont fini d’impressionner un public déjà acquis à sa cause. Cristiano Ronaldo débutant sur le banc, Isco attire les projecteurs. Le duo Bale-Benzema devant lui comprend son jeu, et leurs prestations remuantes attestent d’un regain de confiance au sein du club madrilène.

Malheureusement, le début de saison est mirage. Malgré les succès dans les Supercoupe (d’Espagne contre le Barca et d’Europe contre Manchester United), le Real Madrid perd de sa superbe. La lourde suspension de Cristiano Ronaldo, qui fait suite à son carton rouge reçu dans le clásico aller de la Supercoupe d’Espagne, est préjudiciable aux merengues en Liga. Une troisième place quelconque en championnat, à trois unités de l’Atlético de Madrid, et dix-huit du champion le FC Barcelone. Décidément pas à l’aise dans les affaires domestiques cette année, la maison blanche sort de manière inattendue contre Leganés en Coupe du roi à domicile, alors que les hommes de Zidane se sont imposés lors de la manche aller à l’extérieur. Un épisode qui a failli pousser Zidane à la démission après le coup de sifflet final.

Les succès en Coupe du monde des clubs contre Grêmio, mais surtout celui en Ligue des champions pour la troisième année consécutive, sont les cache-misère d’une saison laborieuse. La conclusion de la saison sauve la fin de la première ère du coach Zidane, mais les qualifications sur le fil contre la Juventus et le Bayern Munich traduisent déjà la fragilité naissante du roi d’Europe. L’exercice 2017-2018 se termine mieux que prévu sportivement, mais l’euphorie de la C1 laisse place au désarroi, avec les départs successifs de Zinedine Zidane, puis de Cristiano Ronaldo vers la Juventus.

Plus que jamais, il est l’heure pour les Merengues de se refaire une santé sportive cohérente.

  • 2018 : l’après période dorée

La présaison estivale américaine du club merengue est prometteuse, et l’équipe se veut ambitieuse dans le jeu. Julen Lopetegui, successeur de Zinedine Zidane et ex-sélectionneur de la Roja jusqu’à la veille du mondial 2018, met déjà en place sa patte. Les partenaires de Karim Benzema, nouveau patron proclamé du club, sont pleins de bonne volonté, et veulent s’approprier les idées du technicien espagnol. La Supercoupe d’Europe, prévue le 15 août 2018 en Estonie, arrive comme le bal d’ouverture de la saison. Et le premier couac avec.

À Madrid, tous les trophées comptent et encore plus lorsque l’adversaire n’est autre que son voisin : l’Atlético de Madrid. Les Colchoneros raviront la coupe en prolongations sur le score de quatre buts à deux. Secoués physiquement, fébriles dans le dernier geste, les Merengues sombrent. Et les enseignements sont nombreux. Ce match révèle déjà le manque de profondeur d’effectif (notamment dans le secteur offensif pour épauler Benzema). L’absence de Ronaldo déjà palpable dans les grands matches, et enfin les limites physiques des mondialistes à peine de retour pour cette confrontation. Les signes avant-coureurs d’une saison compliquée. Et ceci est un euphémisme.

La suite des événements est tout bonnement catastrophique. Julen Lopetegui est remercié le 29 octobre 2018, après la défaite 5-1 au Camp Nou contre le Barca en championnat. Santiago Solari assure l’intérim, et relance totalement le club, malgré un plan de jeu et un système en 4-3-3 rigide, et qui repose sur les exploits du duo naissant Karim Benzema- Vinícius Júnior. Toutefois, il perd les trois compétitions (Liga-Coupe-C1) en une semaine.

La lourde défaite en demi-finales de Coupe du roi 0-3 contre le Barca, bien qu’illogique au vu de la physionomie du match, laisse des traces. Plus tard dans la semaine, nouvelle défaite encore dans un clásico à Santiago Bernabéu 0-1 plonge un peu plus le club dans la crise sportive, et n’a plus que la C1 comme échappatoire. Longtemps miraculé, cette fois-ci le Real Madrid est puni dans sa compétition fétiche, à domicile contre l’Ajax Amsterdam. Un score fleuve 1-4, plus la blessure de Vinícius Júnior, seul élément dynamique offensivement sur son coté, ont fini de sceller le sort de Santiago Solari. Ce dernier est limogé le 11 mars 2019, et Zidane revient au chevet du club, moins d’un an après son départ, pour finir au mieux la saison.

La Supercoupe d’Europe est le premier trophée disponible de l’exercice suivant une campagne de Ligue des champions victorieuse. Ne pas la remporter est souvent synonyme de saison ratée, sinon en dent de scie pour le Real Madrid. Alors, dans un contexte où le Real Madrid est champion d’Europe et d’Espagne comme en 2017, et avec la même faim de tous les trophées après la finale de 2014, est-ce que les merengues sont capables de poursuivre une moisson de trophées ? Début de réponse mercredi soir à 21h00.

Abdoulaye