Eduardo Camavinga : plus que 2 matchs pour s’envoler à la Coupe du monde ?

Excellent avec le Real Madrid depuis son arrivée, le transfert d’Eduardo Camavinga a séduit tout le monde dans la capitale espagnole. Cependant, ses performances restent encore sourdes aux oreilles de Didier Deschamps.

Eduardo Camavinga

C’était une image qui avait de quoi surprendre. Le 31 mai dernier, Eduardo Camavinga a rejoint sa sélection nationale. Vainqueur de la Ligue des champions, il a reçu les honneurs qui étaient dus à son parcours européen de grande qualité. Cependant, ce n’est pas chez l’équipe de France A que le jeune madridista s’est présenté. Non, il était entouré par les espoirs de la bannière tricolore. Une convocation avec les Espoirs que l’ancien Rennais n’a pas refusée, mais qui, selon nos informations, n’a pas été du goût du principal intéressé. En effet, le milieu de terrain n’aurait pas compris sa non-sélection récente chez les Bleus de Didier Deschamps. Sportivement, son principal objectif est de figurer à la prochaine Coupe du monde sous les 2 étoiles de la tunique bleu nuit. Une tâche dont les efforts devraient arriver à leurs termes, la prochaine liste tricolore sera annoncée dans moins d’une semaine, le 15 septembre à 14h00. Ce sera l’ultime fenêtre internationale avant la compétition reine du football mondial. Autant dire qu’une absence à cette dernière compliquerait fortement sa présence en Bleu cet automne au Qatar.

Deux matchs pour une place à prendre

En attendant l’échéance, Eduardo Camavinga aura encore deux rencontres pour se montrer sous son meilleur jour. La première sera face à Majorque le 11 septembre et la seconde sera face au RB Leipzig, en C1, à la veille de la liste. Avec 256 minutes jouées cette saison en 6 matchs, il n’a toujours pas le rôle d’un titulaire confirmé à Madrid. Cependant, on ne peut nier le fait qu’il est en passe de le devenir. Avec le départ de Casemiro, le Français prend une place plus importante dans l’effectif. Pour cause, l’entraîneur Carlo Ancelotti voit Camavinga comme l’un des successeurs potentiels au Brésilien :

« Dans l’équipe, nous avons des remplaçants, beaucoup de bons joueurs qui peuvent jouer à cette position.[…] Il y a aussi Camavinga. Ce sont des joueurs avec d’autres caractéristiques que Casemiro. Pirlo, par exemple, a joué avec moi dans cette position. Celui qui va jouer à ce poste ne doit pas nécessairement avoir les mêmes caractéristiques que Casemiro. Par exemple, Tchouameni a des caractéristiques plus proches que Kroos. »

Par son profil similaire à Toni Kroos, en plus axial et avec plus d’efforts défensifs, Aurélien Tchouaméni joue déjà un rôle important dans la relance et distribution du Real Madrid. En retour, la zone du couloir gauche occupée par l’Allemand devrait être destinée à Eduardo Camavinga. Une position qu’il occupait au début de son aventure au Stade Rennais. Ce dernier doit montrer son hyperactivité au milieu pour jouer sur un tableau différent de celui de Tchouaméni. Dans le milieu choisi par Deschamps, la présence de deux joueurs évoluant ensemble en club serait un avantage non négligeable. Avec le forfait, normalement acquis, de Paul Pogba pour la compétition au Qatar, une nouvelle place se libère. Dans cette optique, Camavinga se perdrait à tenter un registre proche de celui de son coéquipier à la tunique blanche.

Le passeport vers le Qatar

Cependant, Didier Deschamps pourrait ne pas être sensible à ses promesses de l’avenir. Le commandant des Bleus privilégiait souvent les joueurs réguliers en club, parfois plus dans leur temps de jeu que dans leurs performances. Seules exceptions, celles d’Antoine Griezmann, Paul Pogba et Olivier Giroud. Ces derniers ont vu leur bonne dynamique en sélection supplantée leur méforme, occasionnellement flagrante, en club. Un passe-droit « champion du monde » auquel le Madridista n’aura pas le droit. Avec seulement 3 matchs en France A, pour une unique titularisation, ce dernier n’a plus goûté les joies de la sélection principale depuis bientôt deux ans. L’absence de Paul Pogba ainsi que la méforme de N’Golo Kanté pourraient pousser l’ancien duo champion du monde à rendre les clés du milieu tricolore. En outre, le Turinois devrait retrouver les terrains juste avant la Coupe du monde, si la récupération se passe bien. Un retour bien trop juste pour espérer être appelé. Toute convocation aurait alors des allures de miracle. Mais alors, qui se dresse devant Eduardo Camavinga ?

Normalement, l’une des places devrait normalement revenir à Aurélien Tchouameni, titulaire à 5 des 6 matchs depuis le début de l’année. De plus, difficile d’imaginer Didier Deschamps changer sa formule à seulement deux rencontres du mondial. Il y aura donc une seule place en jeu derrière les prétendants au poste de titulaire en milieu offensif : Antoine Griezmann et Christopher Nkunku. Quatre candidats se dressent, il s’agit de N’Golo Kanté, Adrien Rabiot, Mattéo Guendouzi et Boubacar Kamara. Pour le premier, il semble compliqué d’imaginer un voyage sans lui au Qatar. Pour cause, NG est le seul milieu de terrain vainqueur de la Coupe du monde en 2018 qui a su conserver son statut en Bleu avec Paul Pogba.

Trois concurrents sérieux à devancer

Reste alors la question des trois autres milieux, ceux dont Eduardo Camavinga pourrait prendre la place. Titulaire régulier d’une Juventus malade, Adrien Rabiot possède un profil plus expérimenté et légèrement plus polyvalent que le Madridista. Cependant, il reste beaucoup moins rassurant et régulier que l’ancien Rennais. Appelé sans discontinuer depuis deux ans et titulaire à 3 reprises cette année avec la France, il devrait également être appelé sans grande surprise.

Reste alors le cas Boubacar Kamara et Guendouzi. D’un côté, le Marseillais possède un volume de course important. Très rarement blessé, il est l’un des joueurs les plus vaillants d’Europe et avale les kilomètres et les feuilles de matchs avec une facilité déconcertante. Néanmoins, ses quelques erreurs balle au pied et ses courses parfois désordonnées en font un joueur qui a encore beaucoup à prouver. Pour Kamara, l’adaptation en Premier League se fait difficilement. D’un point de vue implication, ce dernier joue chaque match en quasi-totalité, mais d’un point de vue résultat, Aston Villa n’a connu qu’une victoire en six journées de Premier League. Un début de saison qui les a bousculés en bas du classement de l’élite anglaise.

Face à eux, Camavinga n’a aucun déficit footballistique, au contraire. Le seul argument qui penche en la défaveur de ce dernier reste (encore) son temps de jeu bien plus faible que ceux de ses concurrents. Un argument qui a l’habitude de compter pour Didier Deschamps. Espérons que, face à Majorque et Leipzig, Carlo Ancelotti offre l’opportunité à son joueur de se montrer afin de faire bonne figure, car dans le débat pour la Coupe du monde, il est clair qu’Eduardo Camavinga n’a pas à rougir.

 

Erwan Harzic