Federico Valverde : le socle tactique du Real Madrid

Federico Valverde est devenu LE rouage essentiel de son équipe. En attaque, en défense, ou au milieu, l’Uruguayen est aujourd’hui le socle tactique, et la base de l’approche footballistique de son club.

Federico Valverde

Federico Valverde est le chouchou de Carlo Ancelotti. Dépositaire de nos performances dans le contenu, le milieu de terrain est aussi la texture tactique du coach transalpin. 4-4-2, polyvalence, et changement de schéma, retour sur les éléments qui soulignent l’importance du numéro 15 madrilène.

Le 4-4-2 comme pâte à modeler : le système fétiche de Carlo Ancelotti

Avant d’évoquer concrètement le cas du milieu uruguayen, un petit point sur les idées tactiques de Carlo Ancelotti s’impose. Qu’il soit plat, en losange, ou en sapin, les principes de Carletto en matière de système de jeu sont identiques au fil du temps : une doublette devant, un milieu dense, et une ligne défensive de 4. Totalement influencé par ses anciens coachs Nils Liedholm, Arrigo Sacchi, la constante du 4-4-2 reste chez Carlo Ancelotti.

Même déformé dans un autre dispositif, l’animation de ses équipes épouse presque systématiquement la même forme. Bien que les contextes soient différents, et malgré les changements de systèmes demandés, les principes sont bien ancrés dans sa conception du football.

Carlo Ancelotti aime les doublettes offensives composées de cette manière : un numéro 9 de métier, et un autre profil à ses côtés un numéro 11. Il s’agit bien souvent d’un ailier repositionné au centre des débats, d’un attaquant polyvalent pouvant jouer sur l’aile et dans l’axe, ou d’un numéro 10 bien plus haut qu’à l’accoutumée, qui a la même responsabilité devant le but que son compère attaquant.

À la Reggiana (Rizzolo/Simutenkov), à Parme (Crespo/Chiesa), à la Juventus (Trezeguet/Del Piero), à l’AC Milan (Inzaghi/Shevchenko), à Chelsea (Drogba/Anelka), au Paris Saint-Germain (Ibrahimović/Lavezzi ou Ménez), au Real Madrid (Ronaldo/Benzema & Benzema/Vinícius), ou encore à Everton (Calvert-Lewin/Richarlison), le technicien italien est adepte des duos aux profils différents.

Le transalpin est un alchimiste. Sans être le meilleur de tacticien, il arrive à trouver son alliage qui le mène au sommet partout où il passe et repasse. Dans le cas du Real Madrid, ses deux mandats épousent les mêmes idées tactiques. Toutefois, les profils diffèrent entre son premier et son second passage. Federico Valverde est utilisé de la même manière qu’Ángel Di María lors de l’exercice 2013-2014. Plus que ses performances en elles-mêmes, le meilleur joueur du Real Madrid depuis le début de saison est le socle tactique de son entraîneur.

Federico Valverde : le nouvel Ángel Di María de Carlo Ancelotti ?

Le Faucon est le cervelet qui permet une coordination parfaite du bloc madrilène, peu importe son schéma (4-3-3 ou 4-4-2), sa hauteur (médian, haut ou bas), ou sa phase (offensive, défensive, temporisation/contrôle). Bon complément de Karim Benzema, dont les combinaisons sont souvent rapides, simples et très efficaces, il s’avère par ailleurs être le milieu parfait sans défrayer la chronique avec une qualité technique unique comme Luka Modrić, ou une élégance rare comme celle de Toni Kroos.

Pour comprendre le rôle de Federico Valverde, il faut se remémorer celui de Ángel Di María quelques années en arrière. Pour rappel, l’ancien joueur du Paris Saint-Germain, aligné relayeur gauche sur le papier de Carlo Ancelotti, est dans les faits le milieu gauche de la formation, permettant ainsi à Cristiano Ronaldo de se réaxer et se rapprocher de Karim Benzema. Gareth Bale est le pendant offensif à droite, et la doublette Xabi Alonso-Luka Modrić alimente les attaquants en ballons. Un 4-4-2 mobile, fluide, efficace, et intelligent dans les combinaisons.

À l’image de Ángel Di María lors de la saison 2013-2014, le positionnement de Federico Valverde brouille la lecture tactique pour les adversaires. La position du numéro 15 madrilène permet en phase défensive de jouer en 4-4-2, et de recentrer Vinícius Júnior dans l’axe pour mieux exploser en contre. Dans les phases de contrôle, Fede Valverde redevient un ailier sur la même ligne que Benzema, et le schéma revient au 4-3-3 initial. Enfin, lorsque El Halcón est aligné au milieu de terrain, il prend naturellement le côté droit pour permettre à Rodrygo Goes de s’exprimer dans l’axe avec un Benzema qui décroche volontiers comme contre Elche.

Cette polyvalence est une mine d’or pour Carlo Ancelotti, car couplée à la fougue d’Aurélien Tchouaméni, et les efforts défensifs de Vini Jr, elle permet de tirer encore un peu plus du talent de nos maîtres à jouer Toni Kroos et Luka Modrić. Le hasard n’existe pas, et malgré leurs âges, notre tandem de légendes n’a jamais semblé aussi fort dans le jeu. Le temps ne semble pas avoir d’emprise sur nos deux génies du milieu de terrain. Cela s’explique par leurs habilités naturelles, et aussi par les ailes d’un faucon qui comme le Red bull, redonne un coup de fouet pétillant dans le milieu madrilène.

 

Abdoulaye D.