Real Madrid – Celtic FC : un score fleuve, mais des latéraux qui surnagent

Le Real Madrid a disposé facilement 5-1 du Celtic FC hier soir au Santiago Bernabéu. Mais même dans ce match facile, le point faible du Real Madrid a encore été visible : les latéraux.

Real Madrid

Le Real Madrid a un problème et il vient du poste de latéral. Que ce soit à droite ou à gauche, titulaires comme remplaçants, les joueurs utilisés à ces deux postes ne donnent pas pleine satisfaction. Même dans un match dominé de la tête et des épaules par le Real Madrid, Carvajal et Mendy puis Vazquez n’arrivent pas à se hisser au niveau de leurs coéquipiers.

Dani Carvajal, sur courant alternatif

Le latéral espagnol de 30 ans est bien rentré dans sa saison et a su proposer des performances dans la lignée de sa fin de saison dernière. Mais depuis un mois de compétition, l’Espagnol est retombé dans ses travers. Il réussit à être relativement présent offensivement, mais est en difficulté défensivement. Lorsqu’il défend dans sa surface, le pénalty n’est jamais loin et il est capable de laisser des boulevards dans son dos. Face à des oppositions plus fortes, on l’a déjà vu élever son niveau de jeu et il faut espérer la même chose sous peine d’avoir un point faible à droite.

L’absence de concurrence avec un Lucas Vazquez très limité et un Alvaro Odriozola au placard ne pousse pas Carvajal à se surpasser. Bien qu’il soit toujours capable de bonnes choses à ce poste, il faut qu’il soit vite stimulé par l’arrivée d’une vraie concurrence à son poste. La trêve peut également faire du bien à Carvajal qui a eu beaucoup de mal physiquement dans l’enchaînement des rencontres l’an passé avant de bien finir la saison.

Ferland Mendy, une énigme ?

Côté gauche, Ferland Mendy est un joueur énigmatique. Capable de performances souvent convenables, mais parfois insuffisantes, il assure un socle défensif à ce côté de la défense dans un bon jour et il est un passeur sûr. Mais le souci, c’est que c’est le maximum qu’il propose cette saison. On se retrouve avec un joueur qui n’apporte rien de plus dans 80 % des matchs cette année. Sa performance contre le Celtic en est un bon exemple : propre à la passe (100 % de réussite) mais il ne fait pas tant progresser le ballon que ça et concède un pénalty. Avec son bon pied droit, il a un avantage sur la majorité des arrières gauches, mais son pied gauche n’est pas aussi exceptionnel que celui de ses concurrents à ce poste dans les grands clubs. Il se met fréquemment en difficulté à la relance sur des erreurs techniques sur des simples contrôles et ne compense pas toujours pas de grandes performances défensives.

Cette saison, il fait partie des pires 20 % d’Europe à son poste en matière de nombres de tacles, d’interceptions, de contres, de dégagements et de duels aériens remportés (statistiques par 90 min sur Fbref). Son apport défensif est moindre que l’an passé et il ne le compense pas de l’autre côté du terrain où il n’arrive pas à se sublimer, surtout face à des blocs bas en Liga. Il est aussi bien en dessous de la moyenne à son poste en termes de passes qui font progresser le ballon, ce qui montre que son apport à la relance est négligeable.

Des rotations inutiles ?

L’avantage de faire des changements pour un coach, c’est de pouvoir insuffler quelque chose de différent à son équipe. Or, hormis avec Alaba arrière gauche, les changements potentiels à ces deux postes n’apportent rien de différent. Lucas Vazquez se donne et il est un soldat, mais il est encore plus limité que Carvajal dans les duels au sol et n’a pas la même facilité technique que le titulaire. Son entrée contre le Celtic est symptomatique de ses défauts avec cette grossière faute qui offre le coup franc du but au Celtic et son faible rendu offensif. Derrière lui, Odriozola n’est tout simplement pas dans les plans de Carlo Ancelotti.

À gauche, l’utilisation d’Alaba comme rotation apporte un plus indéniable offensivement, mais fragilise l’équilibre défensif. Mais les autres options choisies par Ancelotti sont pires avec deux défenseurs centraux de métiers dans ce rôle-là : Nacho et Rüdiger. L’Espagnol comme l’Allemand peuvent assurer défensivement, mais sont mal à l’aise à la relance depuis le côté et n’apporte rien offensivement. Le Real Madrid doit songer à recruter de chaque côté de sa défense, car ces zones-là sont le point faible de cette équipe, qu’on a vu même dans une large victoire face au Celtic.

 

Guillaume Pomade