Eduardo Camavinga : un latéral gauche est-il né ?

Eduardo Camavinga a été encore une fois époustouflant samedi soir au poste de latéral gauche, lors de la victoire 2-0 du Real Madrid au Santiago Bernabéu contre le Celta Vigo, dans le cadre de la 30e journée de Liga.

Camavinga

C’est une habitude depuis plusieurs semaines pour l’international français, qui enchaîne les grandes performances à un poste qu’il découvre cette saison. Face au club galicien, Eduardo Camavinga a livré un de ses meilleurs matchs sous la tunique blanche. Pour preuve, ses statistiques excellentes lors de la rencontre : 112 ballons touchés, 63 % de duels gagnés, 5 tacles réussis, 10 ballons touchés et 6 dribbles réussis sur 7.

Le numéro 12 merengue impressionne de jour en jour sur son adaptation éclaire à ce poste qui lui était encore inconnu il y a quelques mois et cette polyvalence qui rend tant de services à la Casa Blanca.

Une polyvalence affirmée

Après la victoire contre les coéquipiers de Iago Aspas, Carlo Ancelotti s’est présenté en conférence de presse. Le coach italien a été dithyrambique sur la prestation et la polyvalence d’Eduardo Camavinga :

« Je vois un joueur qui a des qualités exceptionnelles dans toutes les facettes du jeu, sur le plan physique et technique. Tactiquement, du fait de son très jeune âge, il est encore en train de progresser… Mais si je le lui demande, il peut jouer à n’importe quelle position. Si je le positionne au milieu de terrain, il fera le travail. Si je le mets en défense centrale, il fera le travail. C’est un joueur spécial, du fait de ses qualités extraordinaires.« 

En effet, souvent remplaçant lors de la première partie de saison, le jeune milieu de terrain a profité des blessures d’Aurélien Tchouaméni et de Ferland Mendy au début de l’année 2023, pour s’installer comme titulaire indiscutable, que ce soit en sentinelle ou à gauche de la défense, grâce à ses démonstrations régulières et toujours plus complètes.

Ses replis défensifs exemplaires ; ses tacles atypiques, avec un genou au sol, lui permettant de se relever plus vite que son ombre ; ses marquages précis, qui ne laissent aucun répit aux adversaires ; et ses percées spectaculaires qui cassent les lignes ; sont autant d’atouts déterminants pour la Maison Blanche, peu importe la position dans laquelle il joue.

Carlo Ancelotti a tranché

Après la qualification du Real Madrid en demi-finale de la Ligue des champions sur la pelouse de Stamford Bridge, Eduardo Camavinga s’est présenté devant le micro de Canal+. Et lorsque le journaliste, Dominique Armand, lui demande si le poste d’arrière gauche lui plaît de plus en plus, sa réponse est limpide : « Non, toujours pas (rires). Comme je l’ai dit, le plus important est d’aider l’équipe. Aujourd’hui, je le fais encore. Mais non, ce n’est toujours pas mon poste. »

Mais l’ancien pensionnaire du Stade Rennais devra s’y faire, car le Mister semble vouloir l’installer dans ce positionnement jusqu’à la fin de la saison. Depuis le retour de la trêve internationale, le natif de Cabinda, a été titularisé à cinq reprises, toujours en tant que latéral gauche. Et vu le niveau stratosphérique qu’il affiche, Carlo Ancelotti ne risque pas de changer d’avis.

Pourtant, depuis la blessure de Ferland Mendy le 26 janvier dernier, lors du quart de finale de Copa del Rey remporté 3-1 (après prolongations) par le Real Madrid face à l’Atlético de Madrid, Don Carlo a fait plusieurs tests. Eduardo Camavinga a joué au poste d’arrière gauche les cinq matchs qui ont suivi le forfait de l’ancien Lyonnais.

Mais après la Coupe du monde des clubs remportée par Los Blancos, Carlo Ancelotti décide de repositionner la pépite madrilène dans l’axe et de titulariser David Alaba à gauche de la défense, jusqu’à sa blessure aux ischio-jambiers, en 8e de finale aller de C1 contre Liverpool. Ensuite, Nacho et l’ancien espoir de Ligue 1 ont alterné les titularisations dans le couloir gauche, jusqu’au Clásico perdu 2-1 au Camp Nou, lors de la 26e journée de Liga.

Lancé à ce poste par Didier Deschamps à la Coupe du monde 2022, lors du troisième match de poules de la France face à la Tunisie, Eduardo Camavinga a notamment brillé dans cette position lors de son entrée en jeu en finale contre l’Argentine. Et Carletto a su se le rappeler au moment où il manquait de solutions pour remplacer Ferland Mendy. Mais ce qui devait être un choix passager est devenu une évidence, et le vice-champion du monde s’impose peut-être désormais comme l’un des meilleurs latéraux gauches du monde.

 

Mickaël Mavoungou-Nombo