Aurélien Tchouaméni : une douce éclosion au Real Madrid

Aurélien Tchouaméni cristallise de plus en plus les critiques. Auteur d’une saison bicéphale, le milieu français est sujet à une fortune difficile à décrypter.

Tchouaméni

Le cas d’Aurélien Tchouaméni interroge du côté de la capitale espagnole. Si ses performances sont somme toutes décentes, le milieu français laisse perplexe les observateurs. Pourtant, il y a des motifs de satisfaction.

Une saison à deux visages

Aurélien Tchouaméni est en train de vivre une saison compliquée pour sa première au Real Madrid. Le départ de Casemiro pour Manchester United l’a poussé sur le devant de la scène beaucoup plus tôt que prévu. Néanmoins, il réalise des prestations de haut vol à plusieurs reprises, bénéficiant à de nombreuses reprises le titre d’homme du match de notre rédaction.

Son jeu long, son volume de jeu ou encore son activité défensive : la première partie de l’exercice en cours nous laissaient penser qu’on avait trouvé le milieu parfait pour accompagner Luka Modrić et Toni Kroos. Jusqu’à la Coupe du monde au Qatar, l’ex-joueur de Monaco était dans un état de grâce qui présageait une seconde partie de saison de haut calibre. Mais alors, qu’est-ce qui explique sa courte méforme des derniers mois ?

Aurélien Tchouaméni est vite revenu à la compétition après la finale perdue du 18 décembre. C’est certainement le tournant de sa saison. Le milieu français semble ailleurs, et a du mal à relancer la machine. Un souci majeur qui nous amène à sa blessure juste avant la Supercoupe d’Espagne. Face à la pénurie de milieux de terrains, Eduardo Camavinga est lancé dans le grand bain.

Petit à petit, le joueur d’origine angolaise confirme son immense potentiel et sa qualité, tant au milieu de terrain qu’au poste de latéral gauche. Le numéro 12 du Real Madrid devient indiscutable, mais son parcours madrilène n’a pas été un long fleuve tranquille.

Une progression qui appelle à la patience

La saison d’Aurélien Tchouaméni est en sens logique, mais à l’envers. Si aujourd’hui, il fait ses matchs, ses deux semestres auraient dû être dans l’ordre inverse : un démarrage tranquille puis une seconde partie exceptionnelle. Ce paradoxe le dessert, et nourri les critiques que l’on peut lire ici et là à soin égard. Néanmoins, on peut relativiser en se disant qu’il affiche de belles promesses, tout en ayant une marge de progression conséquente.

Parmi les axes de progressions, son usage est celui que la rédaction du Journal du Real cible. Doté d’un jeu long exceptionnel et d’une qualité de projection conséquente, Tchouaméni mérite d’évoluer un cran plus haut, en tant que milieu relayeur. Dans un style différent et toutes proportions gardées, il pourrait être l’héritier de Toni Kroos. Bien qu’il ne possède pas sa science du contrôle du jeu, le joueur d’origine camerounaise possède des qualités similaires à son ainé allemand : la frappe de balle, les ouvertures de jeu, et surtout cette intelligence dans les déplacements.

Comme Eduardo Camavinga, Aurélien Tchouaméni est encore en phase d’apprentissage. Le milieu français a besoin de temps, et une fois installé nous sommes persuadés qu’il satisfera les madrilènes comme son compatriote. Le fait que le numéro 12 madrilène souhait évoluer devant la défense est également ce qui nous amène à penser que Tchouaméni pourrait évoluer plus haut, dans un milieu à deux ou à trois.

Bien que son jeune compatriote soit titulaire aujourd’hui, il ne faut pas oublier qu’Eduardo Camavinga est également passé par là. Sa gestion par Carlo Ancelotti est selon nous un modèle d’intégration. Il est bon de rappeler qu’en dépit du coût de son transfert, on ne peut pas aller plus vite que le temps. De ce fait, Tchouaméni doit apprendre à son rythme, en temps et en heure avant de trouver ses marques et performer de façon efficiente.

Les probables prolongations de contrat de Toni Kroos et Luka Modrić sont en un sens une bonne nouvelle. L’expérience des deux mastodontes du football, mais surtout leur statut d’intouchables est une opportunité pour le français d’avoir une ombre protectrice, nécessaire aux jeunes joueurs qui apprennent le métier, mais surtout s’imprègnent petit à petit de la culture du club.

 

Abdoulaye D.