Pourquoi Rodrygo doit démarrer sur le banc contre Manchester City

Rodrygo Goes est en forme ces dernières semaines. Avec ce casse-tête tactique qui attend Carlo Ancelotti en Angleterre, est-ce que la non-titularisation du n°21 ne serait pas la solution ?

Rodrygo

Rodrygo Goes aime la Ligue des champions à l’image du Real Madrid. Souvent décisif, et parfois même héroïque, le Brésilien sera une arme majeure sur la pelouse de l’Etihad Stadium.

Mindgame et gestion de l’usure

Manchester City est une équipe dont la densité n’est plus à prouver. Que ce soit sur le plan technique ou physique, l’équipe de Josep Guardiola est une formation usante en tous points. Avec la – petite ? – blessure d’Eduardo Camavinga, le retour de Luka Modrić à la compétition dont on attend bien plus, ou encore la question du milieu de terrain à aligner en Angleterre, il est nécessaire d’avoir une gestion parfaite des éléments efficients à disposition.

L’enseignement principal du match aller n’est qu’une confirmation des tendances : le duel entre le Real Madrid et Manchester City est serré. L’entrée d’Aurélien Tchouaméni est le symbole de ce que le Real est capable de proposer : le français a failli faire la décision en sortie de banc. Dans cette optique, l’idée d’avoir un Rodrygo frais qui entre en cours de jeu est plus qu’alléchante, d’autant plus qu’elle présente deux avantages.

Le premier est de l’ordre technico-tactique. Avec sa capacité à faire des différences en cours de match, il représente un danger permanent, en plus de faire déjouer l’approche de Pep Guardiola. Face à Manuel Akanji, défenseur gauche de fortune après la blessure de Nathan Aké, le numéro 21 madridiste peut faire des différences notoires, en étant à la fois plus frais que son vis-à-vis et de plus en plus à l’aide dans cet espace droit offensif du Real.

Enfin, le laisser sur le banc au coup d’envoi du match est également une possibilité de densifier le milieu de terrain. Avec un Rodri dans ses standards, la débauche d’énergie de Bernardo Silva, un Kevin De Bruyne en forme, mais surtout un İlkay Gündoğan en feu sur les derniers matchs, le secteur de tous les enjeux est un point clé dans l’optique d’une qualification en finale.

Le deuxième avantage est en revanche de l’ordre de la superstition. Même s’il est vrai que dans une analyse c’est un point peu mis en avant, il reste tout de même un facteur essentiel dans la vie d’un sportif. Dans le cas présent, reproduire le contexte de l’année dernière en demi-finale retour de la C1 contre le même adversaire peut être un avantage conséquent.

Avoir un Rodrygo sur le banc est avant tout rassurant pour le Real Madrid, et un motif d’inquiétude pour Manchester City. Le Real Madrid a montré au match aller que Manchester City est prenable lorsque l’on montre qu’on n’a pas peur d’eux. Il est temps de passer un cap au-dessus, et cette fois-ci d’inspirer la peur. Le Brésilien en sortie de banc ne peut que les faire craindre de revivre un scénario similaire à l’année passée.

Manchester City sans pitié à domicile

Manchester City reste avant tout une formidable force de frappe, et tout particulièrement à domicile. Cette année en Ligue des champions, les Citizens ont systématiquement fait 1-1 à l’extérieur en C1 sur la phase à élimination directe, tout en étant impérial à domicile. Dans le détail, ils ont rétamé le RB Leipzig 7-0 en huitièmes de finale retour, puis de dominer outrageusement le Bayern Munich 3-0 en quarts de finale aller. 10 buts sur leurs deux derniers matches à domicile en Ligue des champions, la défense du Real Madrid aura à faire ce soir à l’Etihad Stadium.

Si on étend le constat aux phases de poules de cette édition de C1, à l’exception de Séville qui a perdu 4-1 au Ramón Sánchez Pizjuán, City fait 2 matchs nuls à l’extérieur sur 3. Les Skyblues battent Dortmund 2-1 en Angleterre, et restent muets au retour lors du 0-0 au Signal Iduna Park. Ils battent également 5-0 le FC Copenhague à domicile, avant de concéder le match nul 0-0 au Parken Stadium. Un bilan qui rappel presque celui du FC Barcelone en 2008-2009, qui faisait régulièrement des matchs nuls à domicile avant de s’imposer largement à domicile.

Manchester City est souverain à domicile, et plus encore lorsque l’on se rappelle que leur dernière défaite à domicile en phase à élimination directe de Ligue des champions remonte à avril 2018, et cette défaite 2-1 contre Liverpool lors de l’édition 2017-2018. Le Real Madrid est face à l’un des plus grands défis de son histoire récente, en sachant que faire match nul à la maison lors d’une demi-finale aller ne lui a jamais réussi au retour.

Les hommes de Carlo Ancelotti doivent désormais défier tous les pronostics, la logique, mais surtout son destin. Cela tombe bien, puisqu’ils l’ont déjà fait en 2021-2022 en demies de C1, avec à un moment donné seulement 1 % de chance de se qualifier. Et la solution était toute trouvée : elle s’appelait Rodrygo, et était sortie du banc pour qualifier le Real Madrid.

 

Abdoulaye D.