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Stoke City-Real Madrid (1963) : un choc de Ballon d’Or

par | 21/08/2023 - 17:08 | 0 commentaires

Au cœur de l'année 1963, le Real Madrid est en pleine bourre sportive. Le 24 avril de cette année, les Madridistas font un voyage inattendu pour affronter Stoke City dans le cadre du centenaire du club anglais. Voici le récit d'un match pas comme les autres pour les deux formations.

Alors que la saison en Liga se termine de la meilleure des manières le 21 avril avec une victoire sur la pelouse de l’Athletic Club, le Real Madrid remporte la Liga. Trois jours après leur dernier match de championnat et quatre jours avant leur entrée en lice en Coupe d’Espagne, les Merengues se déplacent à Stoke-on-Trent dans le Staffordshire pour y affronter Stoke City.

Entre effervescence et ambitions

Le contexte de ce match amical est tout particulier pour les deux formations. À l’occasion de son centenaire, Stoke City s’offre à domicile un match de prestige contre le Real Madrid. À l’approche de la fin de la saison, le Victoria Ground est en pleine effervescence.

D’abord, parce que Stoke City est en pleine épopée vers la promotion en première division anglaise. Ensuite, parce que leurs joueurs préférés sont sur le point d’affronter la meilleure équipe du monde. Un parterre de stars pour l’occasion, un cadre un peu champêtre et une ambiance exceptionnelle : le décor est planté.

L’opposition n’est pas en reste non plus. Ayant bouclé son exercice en championnat 3 jours avant cette rencontre amicale, le Real Madrid arrive en étant sacré champion d’Espagne 1962-1963, et s’apprête à entrer en lice dans la Copa del Generalísimo pour viser un doublé national. Des perspectives excitantes pour les deux équipes, et l’envie de répéter au mieux avant les échéances décisives pour leurs saisons respectives.

Le Real Madrid champion d'Espagne en 1962-1963.

Ce match est à part, puisqu’il oppose entre autres les deux premiers Ballon d’Or de l’histoire : Sir Stanley Matthews et Alfredo Di Stéfano. Un match fait pour marquer les esprits des 45 000 personnes venues assister au spectacle, et qui ne peut qu’aboutir à une confrontation ouverte et passionnante. La rencontre de gala se solde sur un score de parité entre les deux formations : 2-2. A priori, l’écart entre les deux formations dans un contexte compétitif aurait été sans appel. Mais c’était sans compter sur l’euphorie des Potters, bien décidés à se montrer sous leur meilleur jour contre les protégés de Miguel Muñoz.

Les stars du match : Stanley Matthews et Ferenc Puskás

Un match de prestige ne peut aboutir qu’à des prestations XXL de ses stars et aucune n’a failli. Que ce soit dans le jeu ou sur la feuille de match au niveau des buteurs, chacun a donné son meilleur pour cette rencontre. Du côté de Stoke City, difficile de ne pas évoquer la performance XXL de Stanley Matthews. Bien qu’il ne fût pas sur la feuille des scoreurs, l’ailier anglais étale toute sa grâce et son élégance pour causer des dégâts considérables dans la défense du Real Madrid.

Malgré l’enjeu de la montée au moment du match (ils ne sont qu’à 7 matchs d’atteindre leur objectif), l’Anglais joue ce match avec tout le sérieux qui le caractérise, et pratique un de ses tout meilleurs footballs. Obligeant le géant espagnol à pratiquer un marquage à deux sur chacune de ses incursions, le premier Ballon d’Or de l’histoire laisse un souvenir unique de ce match dans la tête de ses visiteurs et dans le cœur des 45 000 âmes présentes ce soir-là au Victoria Ground.

Ferenc Puskás était l'homme fort du Real Madrid lors de ce choc face à Stoke City.

Du côté madrilène, l’homme en feu lors de cette saison et de match est Ferenc Puskás. La légende hongroise du Real Madrid étale l’entièreté de sa palette. Son pied gauche fait trembler les filets pour arracher une égalisation méritée, et oriente superbement le jeu madridista dans l’ensemble. Une performance somme toute prévisible, puisque le cheval galopant est le meilleur buteur et meilleur joueur du Real Madrid depuis le début de la saison 1962-1963. Une performance qui trouve un écho dans celle de Félix Ruiz, l’autre buteur madrilène. Le milieu espagnol du Real Madrid n’est pas en reste, lui qui vit alors la meilleure année de sa carrière et la plus prolifique.

Alfredo Di Stéfano est auteur d’une performance solide dans le jeu, à l’image du Ballon d’Or 1956. Inspiré dans ses passes, fantasque dans ses dribbles et tranchant dans ses déplacements, le joueur argentin a répondu de la meilleure des manières à Stanley Matthews avec une influence identique sur les mêmes aspects. Le choc des titans a tenu toutes ses promesses.

Une courte parenthèse dans la saison du Real Madrid, qui ira ensuite jusqu’en demi-finale de Coupe d’Espagne. En 9 matchs joués, la formation de la capitale n’en a perdu que 2, dont un cinglant 4-0 contre le Real Saragosse, finaliste malheureux de cette édition. La remontada n’aura pas lieu, malgré la victoire 3-0 au retour dans un Santiago Bernabéu chauffé à blanc. Une saison satisfaisante malgré tout sur le plan national, et des stars en forme : la saison 1962-1963 est complète avec comme cerise sur le gâteau cet amical définitivement à part.

Abdoulaye D.

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