Le virage à ne pas manquer au Real Madrid – Les éditos d’Abdou #1

Porté par un Jude Bellingham sur son nuage, le Real Madrid réussit son début de saison sur le plan comptable. Avant d'affronter Getafe samedi prochain, à l'occasion d'un premier derby mais surtout du premier match à domicile, le Real Madrid roule sa pierre sans être sous les meilleurs auspices.

L’heure n’est pas au bilan au Real Madrid, mais peut-elle être encore celle des prévisions/prédictions ? Alors que la Casa Blanca fait le début de saison parfait et caracole déjà en tête de LaLiga, quel est le véritable enjeu pour Carlo Ancelotti ?

Carlo Ancelotti et les fins de saisons

Tout au long de sa carrière, Carlo Ancelotti a souvent réussi des débuts de saisons en coup de canon. Le transalpin mène ses équipes de sorte que très généralement, elles semblent intouchables entre août et décembre. Toutefois, cette période fréquemment irrésistible en termes de résultats et de jeu proposé durant son parcours d’entraîneur contraste avec des secondes parties d’exercices moins reluisantes.

Son palmarès est exceptionnel, preuve qu’il arrive bien terminer ce qu’il commence la plupart du temps. Mais il subsiste quelques exercices relativement frustrants et qui mieux négociés auraient abouti à des succès encore plus conséquents, ainsi qu’un héritage encore plus grand.
Entre Carlo Ancelotti et les fins de saisons, c’est du « je t’aime, moi non plus ». Un véritable gâteau mi-cuit qui, s’il n’est pas sciemment commandé au chef et attendu, laisse forcément un goût… étonnant !

À l’heure où le Real Madrid se serre le plus la ceinture et planifie sa stratégie sportive sur un joueur qui n’en a pas grand-chose à faire des Merengues, la nécessité de résultats probants est encore plus forte. Un contresens, puisque les exigences sont toujours plus élevées avec moins de moyens fournis au transalpin pour les mener à bien.

Ancelotti doit mener sa barque avec le Real Madrid.

Le mois de janvier : une période à double tranchant

Le mois de janvier réussi peu au Real Madrid. Encore groggy par les fêtes de la fin de l’année civile précédente, et embaumé par les saveurs de l’épiphanie, les habituels rois d’Europe cherchent souvent leur second souffle. Pas plus tard que la saison 2022-2023, le mois de janvier a totalement redistribué les cartes des formations espagnoles. La maison blanche en perte de vitesse et minée par les blessures, la montée en puissance du FC Barcelone, et l’Atlético de Madrid qui se décide enfin à jouer à fond le seul titre qu’il lui reste (finir devant le Real Madrid en championnat).

Est-ce que la donne sera différente ? Au vu de la concurrence qui est dans le doute, sinon chancelante, l’Atlético est peut-être notre véritable premier rival dans notre quête domestique. Pour ma part, je pense que les Colchoneros doivent se racheter après un exercice 2022-2023 complètement raté. Il est temps pour eux de viser plus que de nous rentrer dans le lard, et avoir pour seule « ambition » de finir devant le Real Madrid en championnat.

En ce qui concerne le FC Barcelone, difficile de se prononcer. Ils sont candidats au titre en championnat, c’est une évidence, mais sauront-ils réitérer les performances de l’exercice précédent ? Sauront-ils régler leurs soucis d’animation offensive et défensive ? Bénéficieront-ils de la même baraka que la saison 2022-2023 ? Affaire à suivre.

En espérant que tout cela change, car il en va de l’intérêt du football espagnol de haut niveau, mais également du degré de compétitivité et d’adversité pour le Real Madrid. Voir nos Merengues gagner est plaisant, mais quand c’est fait avec une concurrence au niveau et sur tous les tableaux, c’est bien plus satisfaisant (cf l’exercice 2016-2017).

Le Real Madrid doit se transformer.

Reste donc le Real Madrid. Incertain dans ce qu’il est capable d’accomplir comme ses deux concurrents, le club blanc de Madrid peut tuer les espoirs de ses opposants en négociant bien la période qui lui réussi le moins en général.

Avec la possibilité de remporter un premier trophée avec la Supercoupe d’Espagne, les premiers tours de Coupe du roi et surtout les affiches largement abordables sur le papier en Liga, le Real Madrid peut parfaitement lancer cette partie du calendrier qui leur a fait défaut la saison passée. Les réceptions de Majorque et d’Almería, ainsi que les déplacements à Getafe et Las Palmas sont tout autant piégeux qu’à leur portée.

Le message envoyé serait suffisamment fort pour décourager les autres prétendants au titre, et permettrait même de lancer une dynamique propice à l’arrivée de plusieurs trophées en fin de saison. À l’image du club, Carlo Ancelotti a souvent du mal dans cette période à double tranchant. Certes, ce n’est pas encore le printemps, mais c’est presque tout aussi décisif, car lorsqu’une série s’enclenche en janvier, très souvent, elle aboutit au résultat escompté. Cela dépend de la spirale, si elle est positive ou négative, mais également d’où l’on part et où est-ce que l’on peut arriver.

Si la réalité de janvier n’est pas celle d’avril, en revanche le virage pris dans la première mensualité évoquée reste selon moi la période charnière par excellence. S’appuyer sur ce qu’il y a eu de bon sur les cinq premiers mois, opérer les changements nécessaires + un éventuel ajustement d’effectif au mercato d’hiver, et enfin poser les bases du ou des succès printaniers à venir.

Abdoulaye D.