En dents de scie, le Real Madrid reçu 5 sur 5

Malgré une première période délicate, où l’équipe a parfois donné l’impression d’être submergée par les assauts de la Real Sociedad, le Real Madrid a assuré l’essentiel en reprenant la place de leader du championnat. Un sans-faute constellé d’imperfections avant d’entrer dans le grand bain européen.     

Joselu et Bellingham, hommes en forme du Real Madrid (Icon Sport)

15 points sur 15 possibles. En cette entame de saison 2023/2024, le Real Madrid effectue un carton plein au niveau comptable. Le crédit des hommes d’Ancelotti ne tient pas seulement à cette série de victoires : la sérénité et l’esprit de combativité qui les habitent en font de redoutables joueurs à réaction. Face à la Real Sociedad, auteur d’un début d’exercice (très) mitigé, le onze aligné par le coach italien laissait présager une rencontre enlevée avec une bonne maîtrise du ballon.

Force est de constater que le premier élément est venu éclipser le second. Très tôt, au cœur de cette douce soirée de septembre, les Madrilènes ont été essorés par la machine à laver basque. Durant un court (mais intense) cycle de quinze minutes, les joueurs d’Imanol Alguacil ont joué crânement leur chance. Jusqu’à presque faire sauter le verrou merengue à deux reprises.

Un quart d’heure de souffrance pour le Real Madrid

Dès la 5e minute, les Basques s’infiltrent sans la moindre difficulté dans la moitié de terrain adverse. Takefusa Kubo s’avance et a tout le loisir d’ajuster sa passe décisive, devant un Fran Garcia trop passif. La vision de jeu du virevoltant Japonais a raison de l’alignement défaillant de l’axe central du Real Madrid. Barrenetxea trompe Kepa en deux temps et ouvre le score au Bernabéu. Cueilli à froid, le Real peine à se procurer des occasions franches.

Pire, il recule. Le numéro de Kubo à la 11e minute sur le couloir droit illustre ce décollage raté. Sans la position illicite d’Oyarzabal, la Casa Blanca aurait été mené de deux buts dans son antre. Cette sueur froide va sonner le réveil de cadres jusqu’ici ensommeillés.

La patte Fran Garcia

La montée en puissance des joueurs du Real Madrid dans cette partie correspond à la bonne santé de ses latéraux, constamment au four et au moulin. Pour Dani Carvajal, très performant depuis la reprise, ce n’est pas vraiment une surprise. Du côté de Fran Garcia, en revanche, les supporters peuvent pousser un ouf de soulagement. S’il n’a pas gommé toutes ses errances de placement en défense, l’Espagnol de 24 ans a démontré l’étendue de sa panoplie offensive.

Federico Valverde, buteur avec le Real Madrid (Icon Sport)

Federico Valverde, buteur avec le Real Madrid (Icon Sport)

Créatif, percutant, dévorant les espaces, Fran Garcia a livré une prestation à la hauteur des attentes placées en lui. Remarquable dans sa qualité de centre, il est parvenu à sublimer les qualités de ses partenaires. D’abord, avec une passe à ras-de-terre, pour Fede Valverde (46e). Et, dans un second temps, par voie aérienne, en déposant un bijou sur la tête de Joselu (60e). L’avant-centre du Real Madrid ne s’est pas privé de faire jouer sa science du timing, lui dont le profil convient parfaitement à Carlo Ancelotti.

Joselu, le pivot clinique

« J’adore Joselu, il est très important pour nous parce que c’est le seul à disposer de ses qualités en attaque. On a manqué de quelqu’un comme lui lors des dernières saisons », a commenté Carletto en conférence de presse d’après-match. Les louanges du coach ne sont pas sans rappeler la principale faille du Real Madrid cette année : l’absence d’un véritable buteur.

Avec le recrutement de l’ancien numéro 9 de l’Espanyol Barcelone, l’état-major madrilène croyait pouvoir compter sur un remplaçant capable de dynamiter une fin de rencontre. C’est finalement tout le contraire : le joueur formé à Vigo se révèle crucial pour permettre au Real Madrid de matérialiser sa supériorité au score.

Souvent trouvé dans la surface de réparation, Joselu demeure le point d’ancrage qui manquait à cet effectif. Vinicius et Arda Güler blessés, Brahim Diaz quelque peu sur la touche, c’est à lui et Rodrygo que reviennent les clés de l’attaque madrilène. Avec seulement trois réalisations en cinq rencontres de club à eux deux, ils peuvent mieux faire. Ils doivent mieux faire. A l’aube d’une campagne européenne dans laquelle la première phase sert de rampe de lancement, le jeune groupe madrilène a l’occasion de montrer au Vieux Continent que sa retentissante défaite face à Manchester City l’an passé les a faits mûrir.

 

Tanguy Soyer