Dani Ceballos a-t-il une carte à jouer cette saison ?

Blessé lors de la pré-saison, l’Espagnol de 27 ans n’a pas disputé la moindre minute avec le Real Madrid depuis le mois de juin. Pour autant, son agilité technique et sa capacité de perforation font de lui un joueur à la palette complète. Idéal pour oxygéner une rencontre cadenassée.

Real Madrid et Dani Ceballos : une histoire d'amour à l'Espagnole...

À chaque enjambée, le même refrain. Une gestuelle qui respire le football total. Un ballon qui fait corps avec le pied. Une vivacité qui paralyse (souvent) l’adversaire. Et on se demande pourquoi ce talentueux milieu n’est pas aligné plus régulièrement sur le pré. Lui, c’est Dani Ceballos.

Arrivé au Real Madrid voilà six ans, le joueur formé au Bétis Séville a pris le temps de bien s’acclimater à l’atmosphère de la capitale. Depuis 2017, il a connu l’expérience du jeunot en plein apprentissage, puis de la pige à Arsenal. Et, actuellement, celle de l’attente de la confirmation. Dani Ceballos n’a peut-être pas l’étoffe d’un titulaire indiscutable. Il n’en reste pas moins un maillon essentiel de l’écurie madridista. Mais comment parvenir à sublimer ses qualités alors que l’entrejeu paraît saturé ? Éléments de réponse.

Sauter sur la moindre opportunité

Enfin débarrassé de son pépin à la cuisse, l’Andalou doit parvenir à exprimer l’intégralité de ses capacités dès qu’il en a l’occasion. Les minutes données par Carlo Ancelotti cette saison seront rares. La faute à un secteur de jeu surchargé (huit milieux !) malgré deux vétérans – Kroos et Modric – faisant office de mentors.

Dani Ceballos avec l'entraînement du Real Madrid durant la trêve internationale de septembre 2023.

Le paradoxe d’une institution à nul autre pareil : s’offrir le luxe d’enrôler des diamants bruts que l’Europe s’arrache (Bellingham) dans un domaine pléthorique tout en prenant le risque de manquer de matière plus haut sur le terrain. Un déséquilibre assumé, qui pourrait finalement profiter à Ceballos. Que ce soit en championnat ou en coupe d’Europe, il sait qu’il devra revêtir la cape du super-sub.

Ce rôle si ingrat que l’on juge dans un court laps de temps, où chaque action est scrutée à la lumière des performances des titulaires. Une pression conséquente, un droit à l’erreur (quasi) inexistant : l’Espagnol est condamné à la plus-value instantanée, sans quoi il sortira des plans de Carlo Ancelotti. Ses caractéristiques, complémentaires de celles de ses coéquipiers, devraient mettre la puce à l’oreille du coach italien. Amoureux des petits espaces, Dani Ceballos représente cet artiste à qui l’on confierait volontiers une page blanche en cas de panne sèche.

Faire valoir son esprit créatif

Dans un style bien à lui, le milieu ibérique se projette constamment vers l’offensive, obsédé par un sens aigu de la fluidité. Deux éléments qui ont cruellement manqué au Real Madrid lors de sa victoire étriquée face à l’Union Berlin en Ligue des champions (1-0). En d’autres termes, face à un bloc bas, il innove et parvient à apporter le danger.

Il y a fort à parier que Dani Ceballos aurait grandement apporté dans cette partie s’il était entré en jeu. Son profil atypique épouse le jeu merengue lorsque celui-ci déraille. En créant des lignes de passe et en indiquant à ses partenaires la bonne marche à suivre, Dani ventile l’entrejeu et exonère ses compères de la composante la plus redoutable d’une action : l’invention. S’il fait partie de cette catégorie des magicien-créateurs, l’Espagnol doit répéter ses efforts. Encore et encore.

Prolongé jusqu’en 2027, la direction madridista a récemment témoigné sa confiance à Ceballos. A lui de la rendre, à force de brio et d’acharnement. Seul un rendement optimal pourrait à court terme faire évoluer son statut. Au sein d’un vestiaire aussi étoilé, Dani Ceballos a matière à s’inspirer des plus grands mais dispose d’un réservoir suffisant pour les inspirer eux aussi. Un formidable motif d’espoir.

Tanguy Soyer